Chapitre 4 - Contraste

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Je mis à profit mes pensées dès le lendemain. De légers rayons de soleil filtrant à travers mon rideau pourpre me réveillèrent doucement. Je pris quelques instants, de quoi réveiller mes muscles encore endoloris, avant de m'extirper rapidement de mon lit et de faire quelques tâches ménagères. Rien de tel pour commencer un nouveau chapitre que de vivre dans une maison propre et rangée. Une fois mes activités terminées, je filai aussitôt prendre une bonne douche revigorante. Ensuite, je pris un copieux petit déjeuner avant de finir de me préparer.

Je jetai un dernier coup d'œil sur ma tenue à travers un grand miroir de plein pied situé à côté de la porte d'entrée de ma demeure. J'avais opté pour une tenue simple mais habillée. Car aujourd'hui, j'avais décidé d'aller prospecter différents lieux pour me trouver un travail. J'en avais bien besoin pour me changer les idées, et surtout, je n'allais pas me mentir, pour payer mes factures. Sans emploi ni soutien financier, la situation allait rapidement s'envenimer si je n'y remédiais pas. Et c'est sur cette pensée que je verrouillai ma porte avant de partir d'un pas assuré en direction du centre-ville de Konoha.

J'étais à une dizaine de minutes à pied ce qui me laissait le temps de finir de me mettre mes idées au clair sur le trajet. Le soleil avait déjà son ascension et brillait fièrement dans ce ciel azur dépourvu de nuages, et me réchauffait doucement la peau. J'humais cet air à l'odeur caractéristique de début de journée, un doux mélange entre la rosée qui se mêlait à la végétation et des subtiles effluves de pain et autres viennoiseries de la boulangerie du coin. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais cela me rassurai un peu plus dans ce que j'allais entreprendre. Moi, (t/p), allait aujourd'hui devoir affronter ma timidité et me montrer convaincante concernant mon potentiel.

Je n'avais pas exercé beaucoup de métiers mis à part celui de ninja, au service de mon village. Cependant, je ne me sentais pas encore de reprendre cette voie-là. Les événements récents avaient fait s'écrouler le peu de confiance en moi et je savais que je ne serai qu'un poids mort pour mon équipe. Non, pour l'instant, j'avais besoin de quelque chose de plus posé et de plus calme, quelque chose qui me permettrait de reprendre mes marques à mon rythme. Mais mes recherches d'aujourd'hui s'avérèrent infructueuses. Comme celles du lendemain. Et celles du surlendemain.

Je commençais vraiment à désespérer. Peu de commerçants cherchaient à embaucher, et je n'avais pas réussi à suffisamment me démarquer dans les rares aubaines qui s'offraient à moi. J'étais certaine que ma personnalité et mon manque de confiance y étaient pour quelque chose. Malgré mes efforts, mes blessures finissaient par ressurgir irrémédiablement. Les jours passaient sans s'arrêter, telle une sentence qui s'acharnait sur mon être et la situation ne changeait pas.

Alors, à quelques heures de mon rendez-vous hebdomadaires avec Sukea, je décidais de me donner tous les moyens nécessaires pour enfin décrocher un poste. Il le fallait. Pour mon moral, pour ma sécurité financière, mais aussi pour avoir quelque chose à répondre quand on me demandera ce que je faisais de ma vie. Car il fallait se l'avouer, j'avais toujours droit à de la gêne, si ce n'est de la pitié de la part de mes interlocuteurs quand je leur avouais que j'étais sans emploi. Je détestais que l'on me regarde de la sorte. J'avais l'impression d'être une moins que rien, voir même un fardeau pour mon propre village en plus de devoir le supporter pour moi-même. Cette situation devait donc changer au plus vite. Et puis, en dehors de cela, j'admettais que je le faisais aussi pour Sukea. Il verrait également que je ne restais pas à me morfondre sur ce qu'il m'arrivait, et que j'étais quelqu'un de fort et de vaillant. Cela me ferait un sujet de conversation avec lui, et je ressentais ce besoin d'avoir son avis sur ce sujet. Il était devenu une sorte d'appui, de soutien pour moi qui pouvait me guider dans mes choix.

Je ne savais pas pourquoi, mais cet homme dégageait une telle prestance que j'en étais presque intimidée. Ce n'était pas quelque chose qui nous écrasait et nous faisait sentir comme un moins que rien, mais au contraire nous encourageait à nous élever à notre plein potentiel. Cela me donnait envie d'essayer de me faire remarquer à ses yeux, pour qu'il voit ce dont j'étais capable pour changer mon quotidien, et même pour quelque chose d'aussi futile que de trouver un travail.  Bien que je ne l'ai dit à demi-mot la dernière fois, il ne fallait pas une grande clairvoyance pour deviner le fait que je n'avais actuellement pas le moindre emploi.

Un peu de couleur | Kakashi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant