Chapitre 7

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Une semaine plus tard

Aizawa était épuisé. Il travaillait tellement pour ne penser à rien qu'il en oubliait souvent de manger et de dormir si bien que Present Mic et Midnight devaient le disputer pour qu'il prenne un peu soin de lui. Il sortit de la salle de bain, enfila un boxer et un pantalon de jogging, puis il se laissa tomber lourdement sur son lit. Il n'en pouvait plus. Il commençait déjà à sombrer dans le sommeil. Mais un léger bruit en provenance de l'extérieur attira son attention. En tendant l'oreille, il comprit qu'il s'agissait de miaulements. Des miaulements? Eraser se leva d'un bond et ouvrit la fenêtre. Un rare sourire s'afficha sur son visage tandis qu'il se penchait au-dessus du rebord de la fenêtre pour attraper le chaton qui sautillait pour l'atteindre. Il serra ensuite l'animal contre lui et lui gratouilla la tête.

- "Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué, boule de poils..."

Tazu se frotta contre lui et lui lécha la joue avant de sauter sur le lit. Il reprit ensuite forme humaine et se dandina légèrement sur le matelas.

- "C'est mieux comme ça, non?
- Beaucoup mieux."

Aizawa le rejoint sur le lit et l'enlaça comme si sa vie en dépendait avant de l'embrasser amoureusement. Ils s'allongèrent ensuite, Tazu se plaçant sur son aîné, qui caressait son dos.

- "Pourquoi tu ne m'as pas appelé?
- La dame du foyer me l'a interdit....
- Pourquoi ça?
- Je sais pas. Elle interdit plein de choses...
- Donc je suppose qu'elle ne sait pas que tu es ici.
- Non... Tu vas me ramener là-bas?...
- Demain matin, pour le moment, tu restes avec moi.
- Merci... Tu m'as beaucoup manqué aussi, Shota. Et tu sais, je me suis renseigné..., ajouta Tazu en rougissant.
- Renseigné à propos de quoi?
- Eh bien... de ce que les gens font... après les bisous...
- Q-quoi?!
- Bah une fois tu as dit que tu voulais me sauter dessus et j'étais pas sûr de comment ça se passait entre deux hommes...
- Me dis pas que tu as regardé du porno!
- Un peu...
- Non mais... qu'est-ce que je vais faire de toi, franchement...?"

Aizawa secoua la tête en soupirant doucement, même si son cœur s'était soudain mis à battre la chamade. Lui qui s'efforçait toujours de calmer ses ardeurs, voilà qui n'allait pas l'aider du tout.

- "Mais tu as l'air très fatigué, alors on en parlera la prochaine fois. Il faut que tu dormes.
- Depuis quand c'est toi qui prends soin de moi et plus l'inverse?
- Il faut croire que je grandis!"

Tazu laissa échapper un petit rire puis il mit la couverture sur eux avant de se blottir à nouveau contre le héros. Ils s'endormirent ensuite rapidement, l'un épuisé par sa semaine, et l'autre apaisé par l'odeur de l'homme qu'il aimait. Le réveil fut toutefois difficile. Aucun des deux n'avait envie de sortir du lit, d'autant plus que ça voulait dire qu'ils allaient à nouveau être séparés. Ils prolongèrent alors leur étreinte autant que possible, jusqu'à ce que le téléphone de Aizawa ne sonne. Il soupira en voyant le numéro de l'assistante sociale s'afficher sur son écran et il marmonna avant de décrocher.

- "Allo?
- Monsieur Aizawa? C'est Madame Tsuchi, du service de la protection de l'enfance. Je viens de recevoir un appel du foyer où le jeune Tazu a été placé. Apparemment il aurait fugué. Vous ne sauriez pas où il pourrait être par hasard?
- Il est avec moi. J'allais justement le ramener au foyer.
- Bien, c'est une bonne nouvelle. Mais je compte sur vous pour lui expliquer qu'il ne doit pas recommencer. C'est dangereux de se balader seul la nuit, et le foyer a un règlement qu'il doit respecter.
- Je sais, je vais lui dire, ne vous en faites pas.
- Merci beaucoup."

Aizawa raccrocha et soupira à nouveau puis il regarda Tazu, qui affichait un air penaud.

- "Fais pas cette tête, je vais pas te gronder. Mais on doit y aller."

Ils s'habillèrent puis Aizawa le ramena au foyer en voiture. Au moins, à présent, il en connaissait l'emplacement, c'était toujours ça de pris. Ils arrivèrent donc devant le bâtiment qui était loin d'être en bon état. Ils sortirent de la voiture et une femme à l'air strict sortit du foyer. Elle toisa ensuite Tazu, les mains sur les hanches.

- "Eh bien te voilà! Tu crois qu'on n'a que ça à faire de te chercher partout?!
- Pardon, madame.
- T'excuser ne sert à rien! Tu seras de corvée de vaisselle pendant trois jours! Et ne t'avise pas de recommencer!
- Oui, madame, répondit Tazu en fixant le sol.
- Vous pourriez au moins faire semblant de vous être inquiétée, intervint Aizawa, clairement mécontent de la façon dont la femme parlait à Tazu.
- Je vous demande pardon?
- Vous n'êtes pas censée donner un environnement sain aux enfants pour les aider à s'épanouir? C'est pas étonnant qu'il n'ait pas envie de rester si vous lui parler comme ça.
- Ce n'est plus un enfant. Il est assez grand pour assumer les conséquences de ses actes. S'il fait une bêtise, il doit être puni. À ce que je sache vous êtes professeur, et l'un des plus stricts, donc vous devriez comprendre.
- Il y a une différence entre être strict et être injuste."

Les deux adultes se toisèrent avant que Tazu ne serre doucement la main de son aîné.

- "C'est bon, ne t'inquiète pas. Elle a raison. Désolé d'avoir créé des problèmes."

Il ne laissa pas le temps au héros de répondre et il rentra dans le foyer, suivi par la femme qui semblait satisfaite. Eraser passa sa main dans ses cheveux en soupirant puis il reprit sa voiture pour rentrer à l'académie. Il aurait tout donné pour avoir le droit de le garder avec lui. Il en avait longuement parlé avec le proviseur. Après tout, Eri était bien à sa charge. Mais elle était petite, alors que Tazu était pratiquement en âge de se gérer tout seul, ce qui pesait dans la balance. Et puis Eri avait besoin d'être surveillée, au cas où elle perdrait le contrôle de son alter.

Le chaton égaré (Aizawa X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant