Chapitre 3 partie 2 PDV Angel

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           S'il existait un award pour le roi des cons, je suis sûr que je l'obtiendrais dans les grandes largeurs.  Je viens pour m'excuser et je la blesse en parlant de son passé. Fait chier !  J'avoue qu'en se foutant de ma gueule, elle m'avait bien chauffé avec son petit sourire de peste et je déteste ne pas avoir eu le dernier mot.
 Mais quand j'ai vu son regard se voiler, j'ai de suite regretté mes paroles.  Je vous raconte même pas , l'engueulade que je me suis prise de Gun.  Ce con m'a même dit que si je continuais à merder il m'interdirait de m'approcher d'elle,  que si moi j'étais un de ces frères un peu  débiles, elle, c'était sa gamine et qu'il la protègerait du mieux qu'il pourrait jusqu'à la fin.
Pour le calmer, et parce que j'en avais besoin aussi,  je me suis excusé et ai avoué à Gun qu'elle me troublait. J'ai pas aimé son petit sourire à la con, mais j'ai rien dit, car je voulais calmer le jeu, et bizarrement l'idée de ne plus la voir,  ne me plaisait pas du tout.  Je suis allé la retrouver à la cuisine, et l'ai observée quelques instants, on aurait dit qu'elle était chez elle, j'ai même aperçu un montage photo où elle pose avec Gun, une jolie petite blonde, qui je suppose est sa fille, et un grand type qui a le bras autour de sa taille, eh bien, vous savez quoi , j'aime pas ça, Gun m'a dit qu'elle avait élevé sa fille seule, mais peut-être que c'est son mec. Je vais me renseigner. 

Quand elle se rend compte de ma présence, son regard se trouble l'espace de quelques instants, et je constate à quel point je l'ai blessée, puis il devient orage. Oubliés les beaux yeux couleur jade, je fais face à un ciel déchaîné.  En parlant avec elle je ne peux m'empêcher de lui livrer une partie de mon histoire, et pourtant, parler de ma mère me touche toujours. C'est  un pan douloureux de ma vie.  Quand elle partage ses émotions sur la naissance de sa fille, c'est le big bang dans ma tête, je veux apprendre à la connaître, ne me demandez pas pourquoi, putain j'ai jamais fait ce genre de choses, mais je l'invite à dîner, moi, à dîner, bordel !  D'habitude je baise la gonzesse dans les chiottes, ou la ruelle derrière le bar, et je me tire. Attention, je vous vois venir : quand je me tire la nana a pris son pied, je suis pas un connard quand même.
Je vois qu'elle hésite, mais je ne la laisse pas dire non, donc, je lui décoche mon plus beau sourire, elle doute, mais accepte. Enfin une victoire.  On échange nos numéros et je la laisse à ses préparations.
Je salue Gun et me tire plus vite que mon ombre. J'ai invité une nana à dîner, merde, si je dis ça aux potes, ils vont se foutre de ma gueule les deux prochains mois et vont me demander si j'ai perdu mes couilles.  Arrivé au club house je m'enferme dans mon bureau, il n'y a que la rationalité des chiffres qui empêche mon cerveau de partir en sucette.  Quand mon unité et moi étions en planque en Afghanistan, pour conserver mon calme je réalisais des équations dans ma tête.
Après deux bonnes heures de compta, j'appelle Abi pour savoir si elle vient à l'anniversaire du MC.  Il y a six ans,  elle est arrivée au club house avec ses valises suite à une peine de cœur, elle a quitté notre Texas natal, et oui, je suis un cowboy, putain, non, je déconne, hors de question de porter ces merdes de santiags et encore moins le chapeau.
Ma sœur a toujours aimée dessiner et Clara, la régulière de AS, qui tient le salon de tatouage, l'a prise sous son aile, et l'a formée, elles sont inséparables et gèrent le salon de tatouage à la perfection.
Abi a été adoptée par le club et s'entend avec tout le monde, sauf Punk, mon meilleur ami, ils passent leurs temps à se bouffer la gueule.
 
Angel : « Salut Sister, tu viens bien à l'anniversaire du MC ? »
 
Abi : « Bien sûr, c'est un évènement  trop important, je ne le raterais pour rien au monde.  Qu'est-ce que je dois amener ? »
 
Angel : « Rien, Sanaé (la régulière de Yokaï, notre VP) s'occupe de tout, mais viens vers 9h pour donner un coup de main. »
 
Abi : « Comme si j'avais besoin de toi pour savoir quoi faire grand crétin. »
 
Pourquoi tout le monde me traite de crétin ou abruti, en ce moment ?
 
Angel : « Ça va démon, me bouffe pas la tronche.  Bon, je te laisse, j'ai des choses à faire, à dimanche. »

 
Abi : « A dimanche, kisss. »
 
Je quitte mon bureau pour une petite séance de boxe au gymnase du club,  Fight est déjà en action, ce mec est une bête, notre meilleur combattant et il manie l'informatique comme personne, avec tous les sites fédéraux qu'il a craqués, ce mec pourrait passé trois vies en prison.  Ses seules faiblesses sont sa mère, sa sœur Maya et son petit neveu Liam.  Ce gamin de trois ans est notre mascotte et nous tient par les couilles, on ne peux rien lui refuser.
Fight est un super entraineur et même s'il n'a pas de fonction élevée au sein du MC, il est notre geek et  gère l'entrainement de tous les membres, même Bear du haut de ses 54 ans tient une forme que certains petits jeunes peuvent lui envier.

La journée de vendredi passe relativement vite, ma petite bombe m'a envoyé son adresse ce matin en finissant son message par un « passe une belle journée, à tantôt » et comme un con je souris à mon portable, bordel, mais je me ramollis.  Je dois passer la prendre chez elle à 19h00.  Donc après une bonne douche et un bon rasage, je suis devant mon dressing à réfléchir à ce que je vais me mettre. A ce train-là je vais bientôt avoir des nichons qui vont me pousser !
Mais je suis en jeans et tee-shirt toute l'année et je veux lui faire bonne impression, je trouve un jean noir pas trop dégueu,  et une chemise blanche roulée en boule, y a pas moyen que je repasse, ça c'est mort, je vais y laisser un doigt.  Je m'habille vite fait et vais faire du charme à Sanaé pour qu'elle me repasse ma chemise,  elle est un peu notre maman à tous et veille sur nous.  De toute façon pas le choix, je peux pas demander ça aux brebis, elles sont trop connes, à part se faire bourrer, elles ne servent à rien, je comprends pas ces filles , aucun respect d'elles-mêmes, heureusement qu'Abi ne les côtoie pas, elle ne peux pas les saquer et ne s'en cache pas.

Comme je le pensais Sanaé a repassé ma chemise, par contre je n'avais pas prévu qu'elle allait me cuisiner pour savoir où j'allais habillé, je cite : « comme un prince ».  Je lui ai baratiné que c'était professionnel, pour le MC, mais je pense pas qu'elle m'aie cru, vu le regard qu'elle m'a jeté.  J'ai récupéré le casque d'Abi et prends la route pour aller chercher ma petite bombe.
Son quartier est sympa et sa maison est bien entretenue. Je descends de ma Harley, le grand amour de ma vie, j'ai les mains moites, fait chier, depuis quand je suis nerveux pour une gonzesse ?  Putain, ça m'emmerde.
Je frotte mes mains avant de sonner à sa porte, et là, bordel, quand la porte s'ouvre c'est l'Armageddon , il faut que je me casse.


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L'histoire commence à prendre forme n'hésitez pas à laisser des commentaires merci

THE ROAD DEVILS tome 1 ANGELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant