Justice Du Coeur

Chapitre 16

-Vu que nous sommes amis, je pense que nous pouvons abandonner les formules de contenance non ? À la prochaine Sherlock.

Elle sortit de la locomotive avant d'entendre sa réponse et se mit à marcher sans prendre de direction précise. La brune avait prévu de se rendre dans un endroit en particulier, mais pour le moment, elle voulait juste se balader tranquillement.

Cependant, comme si le destin s'acharnait contre elle, ses pas la menèrent instinctivement au bar. Désormais il n'était plus qu'une ruine, un vestige d'une époque révolue. La charpente n'existait même plus et seuls certains murs avaient survécu à l'explosion. Revoir cet endroit, cette bâtisse dans laquelle elle avait grandi, provoqua une vive douleur dans sa poitrine.

Bien vite, elle détourna le regard et tomba sur celui d'une personne qu'elle n'avait pas vu depuis un certain temps. Ce dernier fut surpris avant de lui sourire chaleureusement.

-Lydia, ça fait longtemps. Déclara joyeusement Mike.

-C'est vrai, désolé, je n'avais pas vraiment envie de venir à Londres en ce moment...

-Ne t'en fais pas, je comprends... Que viens-tu faire dans les parages ?

-Eh bien, je te cherchais justement !

-Vraiment, pourquoi ?

-Dois-je avoir besoin de raison pour voir mon ami ?

-Dis comme ça, ma question était bête.

-Heureusement que tu t'en rends compte !

-Hé ! Je ne te permets pas ! La jeune femme se mit à rire quand elle remarqua une chose brillait légèrement sur la poitrine du jeune homme.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Ah ça ?

Il écarta les pans de sa chemise et sortit une chaîne en argent. Cette dernière fut ornée d'un magnifique rubis. La pierre luisait face aux rayons du soleil, prouvant son authenticité. La brune observa longuement le bijou avant de sourire à son ami.

-C'est magnifique ! Comment as-tu eu un tel ornement ?

-Mon travail me rapporte assez pour que je me permette des écarts.

-Je suis contente pour toi, je vois que tu gagnes de plus en plus !

Il laissa échapper un petit rire tout en passant une main dans sa nuque, légèrement gêné.

La jeune femme a toujours remarqué que son ami portait des bijoux ou des vêtements coûteux, mais ne lui en avait jamais tenu rigueur. Ce n'est pas parce qu'il était aisé qu'elle ne pouvait sympathiser avec lui. La seule chose qui l'intriguait légèrement était qu'il semblait s'enrichir de plus en plus au fur et à mesure du temps.

-Je voulais aller voir ma bibliothèque, tu m'accompagnes ?

-Avec plaisir ! De plus, cela te réchauffera sans aucun doute ! Tu es crispée depuis tout à l'heure.

Face à cette remarque, elle laissa échapper un léger ricanement nerveux. Les deux amis reprirent la route, échangeant longuement sur ce qu'ils devenaient et notamment sur la vie de la jeune femme. Elle prenait le soin d'être cohérente et de ne pas impliquer les Moriarty dans son récit.

-Alors comme ça, tu habites à Durham maintenant ?

-Oui, c'est plus calme et paisible que Londres.