Chapitre 21

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Dans cet appartement exigu régnait un silence inhabituel au vu de ses locataires. Le jeune médecin fixait la silhouette endormie dans son canapé tout en se posant une multitude de questions. Sa jambe folle frappait frénétiquement le parquet, seul témoin de la nervosité qui l'animait. Il était loin d'égaliser le génie de Sherlock, mais cela ne faisait pas de lui un être dénué d'intelligence. Watson avait beau rejoué mentalement de nombreuses fois la scène à laquelle il avait assisté, il ne comprenait pas comment la jeune femme s'était retrouvée dans une telle situation.

Ce fut le son d'une démarche familière qui le sortit de ses pensées. Cette dernière fut accompagnée d'un sifflement qui ne laissait plus aucun doute sur l'identité de la personne qui s'apprêtait à entrer. Ne supposant nullement la présence de la jeune femme dans son domicile, le jeune homme leva sa main pour saluer son compagnon comme il avait l'habitude de le faire.

-Salut John, qu'est-ce que-

La fin de sa phrase mourut dans sa gorge quand il remarqua la silhouette féminine allongée dans le salon. Un de ses sourcils s'arqua et le détective lança un regard trahissant son incompréhension à son ami.

-Pourquoi Lydia est ici ?

-Je l'ai croisé au cimetière. Le jeune homme qui est décédé récemment était une de ses connaissances d'après ce que j'ai compris, mais...

-Mais ?

-Elle était sur le point de se faire tirer dessus par le gardien.

Sous la surprise, ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'ouvrit légèrement. Il usa de ses réflexes pour rattraper la cigarette qui s'échappait de ses lèvres. Miss Hudson le tuerait s'il faisait un trou dans la moquette avec cette dernière.

-Pourquoi donc allait-il faire cela ?! Déclara-t-il révolté.

-Je n'en sais rien Sherlock et cela m'inquiète ! Qui pourrait en vouloir à une jeune femme aussi attentionnée qu'elle ?

Le bleuté tira un grand coup sur le bâton de nicotine avant de relâcher toute la fumée qui s'amassait dans ses poumons. Il avait besoin de se concentrer et le tabac l'aidait grandement dans ce genre de situation.

-Elle était souffrante, je l'ai donc ramené ici étant donné que j'ignore où elle réside. Je l'ai soigné, néanmoins, elle reste encore faible, elle a besoin de repos.

-Appelle la demeure des Moriarty.

-Les Moriarty ? Pourquoi donc ?

-Elle est amie avec Liam.

-Je comprends, j'y vais.

Le jeune homme acquiesça et se laissa tomber sur le fauteuil en face de la brune. Laissant son regard se balader sur sa silhouette, il soupira en constatant son état. Ses yeux étaient légèrement gonflés et des traces de boue recouvraient certaines parties de ses vêtements.

-Qu'est-il donc arrivé, Lydia ? Prononça-t-il avec une sincère inquiétude.

*********

Papillonnant lentement des paupières, la jeune femme laissa échapper une petite plainte quand la lueur du soleil vint agresser ses yeux. Quand cette dernière ne fut plus dérangeante, elle se mit à observer son environnement et comprit où elle se trouvait.

-Enfin debout la marmotte ? Demanda le détective, une pointe d'amusement dans la voix.

La brune se releva avant de diriger son regard vers la silhouette affalé dans le fauteuil. Son éternel sourire aux lèvres et une cigarette au bec, Lydia se fit la réflexion que s'ils devaient mourir d'un cancer, ce serait lui le premier sans aucun doute.

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