Chapitre 1

368 17 8
                                    

« Les longues nuits d'hiver seront bientôt de retour » songeai-je en parcourant les bois bordant Imladris. Mithrandir, enfin Gandalf, était arrivé la veille, et nous avait annoncé qu'une sombre force était de retour sur Arda. Et qu'il fallait se préparer au pire. Et il avait ajouté, devant Elrond, Glorfindel et moi, en murmurant, que les Nazguls risquaient potentiellement de fouler à nouveau ces terres. Cette nouvelle m'avait glacé d'effroi. Le simple nom me faisait frémir. Si ils revenaient, qui sait quels effroyables évènements nous attendaient ?

Les écureuils se préparaient pour l'hiver, les oiseaux s'envolaient pour la Lorien ou construisaient leurs nids dans les grandes arches de Fondcombe. Si le mal revenait, tout cet écosystème en serait menacé. Les conséquences seraient terribles. Certains elfes parlaient même de quitter la maison d'Elrond pour s'installer en Valinor. Moi j'allais rester bien sur, quoi qu'il se passe. Cette terre était la mienne, celle qui m'avait donné le jour. Ces animaux, ces êtres qui vivaient en Ennorath, je les avais vu grandir,s'affirmer, vivre dans un monde en paix. Enfin dans la plupart des endroits. Rien n'empêchera jamais les hommes de guerroyer je crois. Mais le retour des serviteurs de Morgoth, ce serai pire que tout. Je n'abandonnerai jamais ce monde. Mon père, Glorfindel, m'avait élevée dans cette esprit et m'avait appris à me battre pour défendre ce qui m'est cher. Et c'était ce que je ferais, coûte que coûte.

Gandalf était reparti aussi vite qu'il était venu, et depuis, nous n'avions plus aucune nouvelle. Des rondes avaient été organisée et mon père et moi avions décidé de prolonger notre séjour ici pour aider à la défense. On a plus besoin de lui ici, car il semblerait que l'on est bientôt besoin de bons combattants, et d'informateurs à travers le pays. On est plus utiles ici.

J'entendis des bruits de pas et grimpai à l'arbre le plus proche. Précaution inutile, ce n'était que mon père.

« - Lainceleg ! Ai ! Je pars par la Route, en direction des Monts Venteux. M'accompagnes-tu ?

- Ai ! Bien sur !

- Alors viens ! Asfaloth et Tirweg nous attendent plus loin. »

Je le suivis en hâte, et mon père m'expliqua que nous cherchions un semi-homme, qui devait à tout prix parvenir à Fendeval. Plus tard, nous retrouvâmes nos montures, Asfaloth le rapide et Tirweg le vigilant. Très vite nous fûmes en selle et très vite nous fûmes partis. Nos chevaux comptaient parmi les plus rapides de la Terre du Milieu, mais nous avions du chemin à parcourir. Le vent faisait voltiger mes longs cheveux blonds clairs, presque blancs. Je caressais doucement ma monture. Depuis que je l'avais rencontré, il ne m'avait jamais laissé tombé. Ses beaux poils blancs scintillaient comme ceux d'Asfaloth, et sa crinière flottait au rythme de son galop. C'était un des descendants de Scadufax. Et il avait hérité de ses plus belles qualités.

Quelques jours plus tard, nous arrivâmes sur le pont de la Mitheithel. Où nous croisâmes, à ma plus grande frayeur, trois des Neuf. Ils avaient la forme effrayante de spectre vêtus de long manteaux noirs. Des capuchons cachaient leurs visages, et je les entendait renifler, comme à la recherche de quelque chose. Ils étaient montés sur de grands chevaux noirs en armure. Ils s'enfuirent à notre venue et nous décidâmes de les pourchasser vers l'ouest. Mon père laissa une pierre elfe sur le pont au cas ou quelqu'un passerai par là. Malheureusement, les Nazguls nous échappèrent.

Quelque jours plus tard nous tombâmes sur deux autres Nazguls qui s'enfuirent vers le sud. Nous ne les poursuivîmes pas cette fois, nous cherchions plus fermement encore la piste du semi-homme. Si les Neuf étaient là, il devrait l'être aussi, et en grand danger. Nous retrouvâmes sa piste moins d'une semaine plus tard, tandis que nous parcourions l'étendue de foret par delà le pont, mon cheval s'arrêta.

« Tirweg a trouvé quelque chose ! C'est des traces de pas !

- Elles conduisent au pont. On dirait que le semi-homme n'est pas seul. Ce serai une bonne chose qu'il soit tombé sur un coureur. Suivons les. »

La piste nous avait effectivement mené au pont. La pierre que Glorfindel y avait laissé avait disparu. C'était bon signe.

Nous ne trouvâmes cependant pas le semi-homme ce jour-ci, ni le suivant...

La Guerre de l'Anneau - Quand un personnage peut changer l'histoire. T.1: PertesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant