Chapitre 4

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A notre retour à Fondcombe, il avait fallu soigner Frodo. Il avait été allongé et le seigneur Elrond l'avait soigné du mieux qu'il avait pu. A présent, le jeune hobbit était hors de danger, cependant, nous avait tristement annoncé Elrond, sa blessure ne guérirait jamais totalement et même le temps n'adoucirait jamais sa douleur. Il vivrait, mais jamais plus comme avant.

Ensuite il fallut régler la question de l'anneau. Gandalf nous avait réuni, Elrond Glorfindel et moi pour en discuter. Il nous rapporta que malheureusement, nous ne pouvions plus compter sur l'aide de Saroumane. Anciennement chef de l'ordre des Maiars ainsi que du conseil blanc.

« - Saroumane a perdu la raison, avait dit-Gandalf. Il communique avec Sauron à l'aide du Palantir qu'il cache dans sa tour d'Isengard. Parce que j'ai refusé de le soutenir, il m'a retenu et torturé des jours durant ! Je ne me suis échappé que de justesse. Il construit une armée Elrond, une armée d'Uruk Haï portant le symbole de sa main blanche...

- Si ce que tu dis est vrai Gandalf, répondit alors Elrond, nos alliés s'amenuisent. L'œil de Sauron est tourné vers Fondcombe, nous n'avons pas le pouvoir de résister aux force du Mordor et de l'Isengard... Nombre d'elfes s'en vont déjà vers les havres gris. Quand nous seront partis vers qui vous tournerez vous ? Vers les nains ? Cloîtrés dans leurs mines ils n'ont cure de ce qui ce passe ici.

- Non, réfléchit un instant le magicien, c'est vers les hommes que je me tournerai.

- Les hommes ? Ils sont faibles Gandalf, rétorqua Elrond. J'étais là quand ils ont faillit. J'ai emmené Isildur à la Montagne du Destin, je lui ai dit de le détruire. J'étais là quand il a refusé, quand il nous a condamné. Il n'y a rien à espérer des hommes...

Gandalf restait silencieux, pensif.

- Gandalf ! Reprit le seigneur elfe. L'Anneau ne peut rester ici. J'ai convié les représentant de chaque peuple à une réunion où nous devront décider qui devra le détruire. Nous n'avons pas le choix. »

Sur ce il partit. Gandalf nous regarda un moment et ouvrit la bouche pour parler. Mais il se ravisa à son tour et partit lui aussi en silence.

*****

« Ai Lainceleg ! M'interpella gaiement un elfe du nom Eirienor. Viens donc, le semi-homme est enfin réveillé. Ce soir, Elrond a préparé un festin ! »

Cela faisait quatre jour depuis l'attaque du Gué de la Bruinen et plusieurs représentants était déjà arrivés, tels Legolas Vertefeuille, le jeune prince de Vertbois- ou de Grand'Peur comme beaucoup l'appelle aujourd'hui- ainsi que certains de ses compagnons. Durant ces quatre jours, j'avais pu discuter avec les trois autres hobbits qui m'avaient alors conté leurs voyage, plutôt mouvementé, depuis Hobbitville. Ces petites personnes était bien singulières, leurs préoccupations principales était la nourriture et l'herbe à pipe. C'était également les personnes les plus polies que je connaisse, et ils étaient toujours gais et joyeux. Le hobbit nommé Samsaget Gamegie, plus communément appelé Sam, passait le plus claire de son temps à veiller Frodo, à qui il était entièrement dévoué. Les deux autres se nommaient Peregrin Touque et Meriadoc Brandebouc, que tous appelaient Pippin et Merry.

Les Hobbits étaient plutôt soulagé d'être ici. Leurs aventures étaient teinté de peur et de douleur, ce qui les avait grandement fatigué. Mais ils étaient à présent en sécurité dans la Dernière Maison Hospitalière à l'est de la Mer. Cette maison était, comme Bilbo l'avait rapporté longtemps auparavant, « une demeure parfaite, que l'on préfère la bonne nourriture, la sieste, les histoires et les chants, ou simplement s'asseoir et réfléchir, ou même un peu de tout cela ». Le seul fait de s'y trouver était un remède contre la fatigue, la peur et la tristesse.

Le soir venu, la grand-salle de la maison d'Elrond était pleine de monde : des Elfes pour la plupart, quoiqu'il eût quelques convives qui appartenaient à d'autres peuples. Elrond, selon son habitude, avait pris place dans un grand fauteuil au bout de la longue table sur l'estrade ; à ses côtés étaient assis, d'une part, Glorfindel, et de l'autre, Gandalf. J'étais moi-même assise aux cotés de mon père.

Frodo nous considérait avec émerveillement, car il n'avait encore jamais vu Elrond, lui dont parlaient tant de récits ; siégeant à sa main droite et à sa gauche, Glorfindel, et même Gandalf, que Frodo semblait bien connaître, apparaissaient comme des seigneurs de haut rang et de grande puissance- ce qu'ils étaient d'ailleurs. Il y avait de quoi être impressionné.

Gandalf était de moindre stature que les deux autres ; mais ses longs cheveux blancs, sa grande barbe grise et ses larges épaules lui donnaient l'allure d'un sage roi des légendes anciennes. Dans son visage âgé, sous de grands sourcils neigeux, ses yeux sombres étaient enchâssés comme des braises capables de s'enflammer d'un seul coup.

Glorfindel était grand et droit ; ses cheveux étaient d'or éclatant, sa figure jeune et belle, intrépide et débordante de joie ; son regard était lumineux et vif, et sa vois musicale ; la sagesse trônait sur son front, et la force montait dans son bras.

Le visage d'Elrond était sans âge, ni jeune, ni vieux, bien que le souvenir de nombreuses choses y eût été gravé, autant gaies que tristes. Ses cheveux, pareils aux ombres du crépuscule, étaient coiffés d'un mince bandeau d'argent ; ses yeux étaient du gris d'un soir clair, et il y avait en eux une lumière semblable à celle des étoiles. Il paraissait vénérable, tel un roi couronné de mains hivers, mais vigoureux néanmoins, tel un guerrier endurci, dans la force de l'âge. Il était le seigneur d'Imladris et puissant parmi les elfes et les hommes.

Au milieu de la table, contre les tentures du mur, se trouvait un fauteuil surmonté d'un dais, et là était assise
une dame, belle à regarder, et elle était, sous la forme féminine, si semblable à Elrond que même ceux qui ne les connaissent pas les devine proches parents. Elle était jeune et en même temps pas. Les tresses de ses cheveux sombres n'étaient touchées d'aucun givre, ses bras blancs et son clair visage étaient lisses et sans défaut, et la lumière des étoiles brillait dans ses yeux, gris comme une nuit sans nuage, elle avait de plus un port de reine, la pensée et le savoir se révélaient dans son regard comme dans celui de quelqu'un qui a connu maintes choses qu'apportent les années. Au-dessus de son front, sa tête était couverte d'un bonnet de dentelle d'argent, entrelacée de petites gemmes d'un blanc scintillant, mais ses vêtements doux et gris n'avaient d'autre ornement qu'une ceinture de feuilles ouvrées en argent.
Cette dame était Arwen, fille d'Elrond, dans laquelle,
disait-on, l'image même de Lúthien était revenue sur terre, et on l'appelait Undómiel, car elle était l'Étoile du Soir de son peuple. Longtemps elle était demeurée dans le pays de sa famille maternelle, en Lorien au-delà des
montagnes, et elle n'était que récemment revenue à Fondcombe dans la maison de son père. Mais ses frères,
Elladan et Elrohir, étaient partis en vie errante, car ils chevauchaient souvent très loin dans le Nord avec les
Coureurs, n'oubliant jamais le tourment de leur mère dans les antres des orques.

Bon nombre de convive se posaient des questions, sur la venue des hobbits notamment, mais aucune réponse ne leurs fut apporté. Toute l'histoire sera traitée lors du conseil prévu pour le lendemain.

Quand le festin s'acheva enfin, Elrond et Arwen se levèrent et traversèrent la salle. La compagnie les suivit dans l'ordre voulu. Les portes furent grandes ouvertes et, traversant un large couloir, nous passâmes de nouvelles portes et entrâmes dans une autre salle. Il n'y avait à l'intérieur pas de tables, mais un feu brûlait vivement dans un grand âtre, entre les piliers sculptés qui se dressaient de part et d'autre. C'était la Salle du Feu. Un lieu où l'on entend bien des chants et des contes, et où le feu brûle toute l'année.

Elrond rentra dans la pièce et se dirigea ver un siège préparé pour lui, des ménestrels elfes se mirent à jouer une douce musique. Je ne restais pas longtemps, j'eus à peine le temps de voir Frodo aller voir son vieil oncle Bilbo, arrivé il y a peu. J'aimais bien cette pièce, mais elle était ce soir un peu trop rempli à mon goût. Je préferais prendre un tour de garde pour donner l'occasion à un autre elfe de s'amuser.

La Guerre de l'Anneau - Quand un personnage peut changer l'histoire. T.1: PertesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant