Un mois depuis ton départ, peut-être, je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai cessé de compter les heures, je compte les blessures.
Nos murs ne me suffisaient plus, j'avais peur de leur faire perdre les derniers résidus de toi. Alors, j'ai claqué la porte et je suis sorti. Je devais m'aérer l'esprit. Réfléchir.
C'était étrange, et nouveau, d'arpenter ces rues sans toi. Ces paysages qu'on a longtemps exploré ensemble qui aujourd'hui ne sont que de vagues caricatures d'un bonheur qui n'existe plus.
Je revois nos meilleures années, à animer tout ces endroits de nos rires et de nos combats. Ces belles années où on foutait rien à part traverser la ville à moto pour instaurer la crainte chez les connards qui osaient se mettre en travers de notre route.
C'était la belle époque, où le lendemain n'avait pas d'importance.
Des années et des années pendant lesquelles on se contentait de vivre en profitant au maximum de chaque instant.
Ça me ramène à ce jour. Ce jour pluvieux et pourri, quand la réalité et le temps nous avaient rattrapé, comme une claque en pleine face.
Les belles années étaient fini, l'avenir nous attendait et avec lui, son lot d'évidences et de réalisation.
Tu as abandonné tout ce qu'on avait construit. Enfin, tout ce que je me suis attelé à préserver.
Les uns après les autres, nous avons grandit, peu à peu. Laissant derrière nous nos travers et les souvenirs de cette période épique de nos vies.
Quand nous formions le gang le plus craint de Tokyo.
L'idée partait d'une bonne intention et avec les années qui avançaient, ce n'était plus qu'une passe. Une belle période avant de passer à la suivante.
Et moi, dans tout ça ?
J'en suis réduit à ressasser tout ces souvenirs, tout ces instants égarés dans le temps.
Mes pas me mènent au bord de cette rivière devant laquelle je venais souvent réfléchir, les rares fois où j'en avais l'envie.
Le même calme, la même ambiance tranquille. Les mêmes bruits de klaxon, de rires d'enfants et d'éclats de voix, en arrière plan.
Une accalmie au milieu du chaos citadin d'une ville en effervescence.
Un paradoxe.
Ma vie.
C'était ici que j'avais eut le courage de te parler, de braver l'interdit que je m'étais fixé, celui confier ce que j'avais de plus secret.
Mon propre coeur.
Je t'avais tout dit d'une traite et toi, pour pas changer, t'as allumé une clope en gardant le silence, un moment.
On avait dix-neuf ans.
"- Moi aussi. Moi aussi, je tiens à toi bien plus qu'aux autres. Mais, je ne sais pas où ça va nous mener. Parce que, je te connais."
Ça avait été ta réponse, et je m'en étais contenté sans pousser la réflexion.
Et aujourd'hui, je me rends compte que tu voulais en réalité en dire beaucoup dans cette dernière phrase.
Parce que je te connais.
Mais, qu'est ce que tu sais Kennychou ?
Qu'est ce que tu avais voulu souligné ?
Je pense le savoir, sans pouvoir l'admettre.
C'est à cause de l'autre, encore. De ce que j'ai toujours surnommé les "pulsions sombres". Celles qui ont donné naissance à quelqu'un d'autre.
À cet autre moi qui lui t'aime d'une façon différente.
Morbide.
Égoïste.
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Éɢᴏɪ̈sᴛᴇ
Fanfiction-L'amour est un sentiment égoïste. Il ne voulait que lui, n'avait besoin que de sa présence et pourtant il avait réussit à le perdre. Aussi, il y'a avait cette odeur de cigarette partout autour de lui. Mais également ce sentiment de manque qui le fa...