10 | l'hiver

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PDV Livius

C'est la première fois que Loki me laisse le voir pleurer, me montrer ses faiblesses intérieures. À une autre personne, il aurait dissimulé cette tristesse.

Et moi qui croyais que je ne comptais pour personne, que je ne consolerais jamais puisque je suis faible. C'est faux. Mes mots ont enfin un sens pour celui que j'aime.

Je le prends dans mes bras et tapote son dos, le laissant exprimer toute la peine qu'il avait contenue dans son cœur ces années. Je suis si triste qu'il ait dû cacher tout cela en lui pour ne pas être traité de monstre.

Je me reconnais en lui, j'ai été un monstre aussi. J'ai tué des gens et lui aussi. Et je comprends aussi pourquoi nous nous sommes rencontrés ce jour-là.

Nous nous ressemblons. Nous avons connu les mêmes maux et les complexes. Et moi qui croyais que j'étais la seule à être ainsi.

Je ferme les yeux puis le serre tendrement.

- Tu... Tu continueras à m'aimer, Livius ? me demande-t-il.

- Je t'aimerais toujours, Loki, je murmure contre son épaule.

- Même sous cette apparence effrayante que je t'ai montrée ?

Je le regarde et les larmes coulent toujours sur ses joues. Son apparence humaine a enveloppée sa vraie nature corporelle.

- Elle ne l'est pas du tout, Loki, elle est.si magnifique, je souris. Même si tu es défiguré, je t'aimerais toujours.

Au début choqué, un sourire se dessine timidement sur ses lèvres puis il pose délicatement ses mains sur mes joues.

- Merci pour ces mots, Livius.

- C'est moi, je souris. Et toi aussi, tu m'aimeras si je n'ai plus ce physique ?

- Je t'aimerai toujours, Livius.

Cette simple phrase fait frémir les battements de mon cœur. Et moi qui pensais ne jamais être aimée à cause de ce que je suis, de ce que j'ai commis dans le passé.

Le cœur battant et les yeux brillants, je romps les derniers centimètres entre nos lèvres puis je pose les miennes sur les siennes.

Son souffle s'est calmé et il caresse mes cheveux avec ce toucher qui m'a toujours gardée en sécurité depuis le jour où je l'ai rencontré.

Avant lui, mes parents ne m'ont jamais aimée, ne m'ont jamais montré un seul signe d'affection et tout ce que je recevais en retour était de la haine, j'étais un objet pour eux, un objet de leur richesse, mais pas leur fille.

Je n'étais même pas reconnue en tant qu'être humain.

Malekith m'a transformé en monstre et en machine à tuer. Par cela, j'ai presque perdu mon humanité.

J'ai attendu cet amour depuis tant d'années. L'amour d'être importante pour qui que ce soit.

Nos lèvres se séparent et nous nous allongeons dans le lit. La couverture sur nos deux corps, nous nous contemplons un moment.

- Tu es si belle, Livi.

Je rougis, toute gênée.

- C'est vrai ?

- Hum, hum...

Je le regarde un moment puis me rappelle de la haine que j'ai reçue de mes parents.

- Dis, Loki ?

- Hum ?

- J'ai... J'ai le droit d'être heureuse, Loki ?

- Bien sûr que tu as le droit, darling. Pourquoi non ? me demande-t-il.

- Je me souviens que quand j'étais petite, mes parents m'ont dit que je ne serais jamais heureuse, que c'était écrit que je ne connaîtrais jamais le bonheur.

- Ce n'est pas le cas, Livi, me répond Loki. Notre amour est le début de ton bonheur et le fait que tu sois avec nous également. Je pense que cela ne va pas partir maintenant.

- J'ai toujours aussi peur que ce soit de courte durée.

Loki glisse sa main sur ma joue et caresse délicatement la peau de mon visage avec son pouce, et ses pupilles se dilatent aussi rapidement que les jours qui passent.

- Avant de parler du futur, nous devrions profiter du présent, tu ne penses pas ?

- Pas faux, je souris.

Après un sourire échangé, je pose ma main sur son bras puis me réfugie dans ses bras, commençant à m'endormir tout doucement.

PDV Loki

La voir se serrer contre moi prouve qu'elle se sent en sécurité avec moi. Et moi qui avait dit le contraire tout à l'heure. Elle avait raison lorsque je me suis énervé contre elle.

J'ai eu tort de me dire cela.

Car si je lui faisais peur, elle m'aurait fui depuis bien longtemps, elle ne serait même pas ici, avec moi.

Je me serre contre elle puis ferme les yeux. J'espère juste ne pas être une gêne et que je ne l'effrayerai jamais ni ne la blesserai.

~Ellipse~

PDV Livius

Nous sommes en décembre. Le temps est frais et le chauffage nous permet de réchauffer nos corps, déjà emmitouflés dans des pulls et des grosses chaussettes.

Je regarde à la fenêtre le Manhattan sous l'hiver. Quelle magnifique ville...

Ce soir, nous allons regarder les étoiles filantes, sous l'idée de Tony. Moi qui n'en a jamais réellement contemplé depuis mon enfance, ce sera la première fois que je verrais un tel spectacle.

Après le dîner, les Avengers et moi nous sommes allés nous couvrir puis je suis montée au toit de l'immeuble des Avengers. Wanda et Pietro m'ont rejoint dans l'ascenseur et nous sommes arrivés sur le toit.

Clint, Bruce, Thor, Sam, Steve, Rhodes et Maria ainsi que Tony et Pepper sont déjà assis, prêts à regarder le spectacle.

Lorsque je me suis approchée des autres devant, Bucky me laisse une place à côté de lui.

- Viens, poupée, j'ai laissé une place pour toi.

- Merci, Bucky, je souris.

- T'inquiète.

Quelques minutes après que tout le monde se soit assis, le spectacle d'étoiles filantes a commencé. Le ciel se remplit de ces astres qui traversent cette nuit froide. Un ciel que je n'avais jamais vu comme tel.

C'est magnifique, impressionnant et prenant.

Je prends des photos avec mon téléphone pour immortaliser ce moment que je ne voulais en aucun cas, oublier. Ce simple moment sera le seul repos qui nous est accordé avant les prochaines missions à venir.

Alors que je continue de profiter du moment, une poussière blanche se pose sur mon manteau. Une et puis une autre...

Au début confuse, je regarde si les autres ont ces mêmes poussières sur leurs manteaux et j'entends Loki murmurer ces paroles.

- L'hiver est arrivé.

Nous levons les yeux et voyons le ciel faire tomber de la neige, mais cette fois de manière abondante.

Les étoiles filantes et la neige, c'est un vrai mélange de magie et de beauté. La beauté de la nature en personne, comme si elle me parlait.

Ce spectacle, je ne risque pas de l'oublier, c'était comme si nous étions enfermés dans une boule de cristal.

Livius, tome 2 : Le retour d'HYDRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant