Tout partait d'un stupide jeu entre deux d'adolescents qui se haïssaient depuis toujours. Aux fils des années la haine qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre se transforma en un amour puissant. Mais ça, c'était sans compter le fait qu'il soit chacun p...
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Il l'avait laissé sur son lit comme si elle n'était rien. A ses yeux en tous cas, c'est ce qu'elle était, une moins que rien et rien de plus. Il n'avait éprouvé aucun remord, aucune marque d'affection, rien qui montrait qu'il s'en voulait.
Lorsque Judith était venue le lendemain matin, elle l'avait retrouvé dans un état lamentable, pire que ça, elle n'avait pas assez de mots quand elle avait voulu le décrire à M.Hathaway. Comment faire une chose pareille à une si jeune fille ?
Tiara n'avait pas dormi de la nuit, pire, elle sentait sale. Elle avait été traité comme de la vermine, comme une esclave. Mais elle savait qu'elle n'était pas cela. Malgré le mal qu'elle avait pour se lever, malgré la douleur de ses cuisses sanglantes dont les plaies avaient été soigné par Judith qui avait su faire de son mieux, elle avait réussi à se mettre debout. Elle eut du mal à atteindre la salle de bains, mais quand elle réussit à la joindre, elle vit pour la première fois depuis qu'elle était arrivée son visage à travers le miroir. La veille, elle avait dû se maquiller, le mascara avait coulé tant elle avait pleuré. Ses cheveux en batailles, ses cernes sous ses yeux encore rougis, sa robe déchirée, ses cuisses mutilées, elle n'était plus celle qu'elle était encore vingt quatre heures plus tôt, quand elle était juste arrivée au Manoir. Elle se fit couler un bain bouillant et s'y plongea. Quand elle ferma les yeux, le regard d'acier, le sourire malicieux du blond s'affichait dans sa tête, comme s'il était là, devant elle. Comme s'il était prêt à venir prendre un bain avec elle et la câliner, l'embrasser ou juste lui tenir la main. Elle revint à la réalité quand des coups se firent entendre derrière la porte. C'était lui.
- Je pense te laisser seule ce soir, dit-il, je n'aurais pas dû faire ça, excuse-moi.
Elle ne répondit pas. Pourquoi s'excuser ? A quoi cela servait-il ? Exactement à rien, voilà ce que reflétait l'ensemble de ses pensées intérieures. Il n'avait pas regretter jusqu'alors et dorénavant il osait s'excuser ? Une personne ne change pas de caractère en une nuit, il était l'horrible personne, il était l'enfer et elle était le paradis, mais pour lui le fleuve des enfers n'était rien, car il était le plus grand démon qui puisse exister. Elle allait se comporter comme si elle le croyait, comme s'il avait gagné sa confiance, comme si elle était soumise à lui mais bien entendu tout cela ne serait qu'apparences. Elle refuserait tout autre nuit comme celle-ci, tout autre torture semblable à celles-là, le supporter ne serait pas concevable à ses yeux. Elle entendit ses pas se dissiper alors qu'il regagnait le couloir, elle sortit de l'eau chaude et mit une serviette autour d'elle. Judith avait placé une robe rouge semblable à celle de la veille, avec un décolleté encore plus ouvert. Lorsqu'elle la revêtit, elle aurait préféré que ce soit pour être belle aux yeux de Malefoy et pas de son bourreau, parce que c'est ce qu'il était.
- Monsieur Carter souhaite te voir, s'exclama Judith quand elle fit irruption dans la chambre.
- Très bien, répondit la jeune fille, dis lui que je viendrais le voir après avoir étudié.
