Tout partait d'un stupide jeu entre deux d'adolescents qui se haïssaient depuis toujours. Aux fils des années la haine qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre se transforma en un amour puissant. Mais ça, c'était sans compter le fait qu'il soit chacun p...
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Malgré le dernier calvaire de la veille, c'était fini. Pendant les quelques mois qui allaient suivre, elle pourrait revivre. Lorsqu'elle était sur le point de partir du Manoir, sa valise à la main, elle avait tenu à dire au revoir à Judith et M. Hathaway parce que sans eux, elle savait qu'elle ne serait plus là. Les larmes de Judith en la voyant partir lui serraient le cœur, mais elle était mieux loin d'ici et Judith le savait. Dans tous les cas, elle n'était pas interdite de lui écrire, c'était une véritable amie, une amie qui avant de la connaître s'était jurée de la protéger. Elle avait serré dans ses bras le majordome, il avait été protecteur envers elle, il l'avait sauvé lui aussi.
Après un énième câlin, elle partit. Carter n'était pas descendu pour lui dire au revoir, elle en n'était pas mécontente bien au contraire. Quand elle franchit enfin la porte, lorsqu'elle sentit l'odeur du monde extérieur, elle avait l'impression de renaître. Un chauffeur devait venir la chercher et l'emmener à la gare à King's Cross pour qu'elle prenne le train jusqu'à l'école. Dans le train, elle avait continuer d'écrire dans le carnet. Elle y avait raconté l'horreur de la première soirée lorsqu'elle était arrivée et le lendemain lorsqu'elle avait dû se cacher dans le sous-sol. Elle avait préféré l'écrire, parce qu'elle savait que le dire lui serait impossible.
Quand elle entendit l'arrêt du train et l'ouverture des portes, elle respira enfin. Elle était revenue. Elle voulait le voir lui en premier, parce qu'il lui avait manqué, parce qu'elle se disait qu'il fallait profiter de lui le plus possible avant que ce soit la fin. Revoir le parc de l'école, le lac, la forêt, le château, tout, c'était comme une sorte de renaissance comme si elle revenait après une éternité. Son regard parcourut l'ensemble du parc dans tous les petits recoins. C'est à ce moment là qu'elle le vit. Il était là, seul, allongé près d'un arbre lisant un livre. Ses cheveux blonds flamboyants au soleil. Il était encore en uniforme et paraissait si concentré.
Même si sa valise était légèrement lourde, elle ne put s'empêcher de courir pour le rejoindre. Courir dans l'herbe, cela lui avait terriblement manqué aussi. Lorsqu'il entendit les bruits de ses pas, il leva la tête et lâcha son livre. Il se redressa si rapidement qu'il courut lui aussi pour la rejoindre. Il l'attrapa dans son élan et la serra fort contre lui. Elle était enfin revenue. Lorsque leurs lèvres se joignirent, leur baiser sembla durer une éternité.
- Tu m'as manqué, fit-il en la serrant encore plus fort.
- Si tu savais... commença-t-elle.
Mais elle n'avait pu finir sa phrase. Ses larmes avaient coulés, le cœur du blond se tordit de douleurs en la voyant dans cet état. Il avait peur de savoir ce qu'il lui avait fait, il ne pouvait l'imaginer, ce serait bien trop horrible. Il essuya ses larmes et l'embrassa une nouvelle fois, son baiser était doux, sincère et aimant.
- Tu veux qu'on rentre ? Demanda-t-il, tu dois te reposer.
- Drago...
Son cœur fit un bond dans sa poitrine, c'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. Il fallait qu'il sache ce qu'on avait pu lui faire, dans tous les cas, il s'en voudrait pour ne pas l'avoir protéger. Il embrassa sa tempe comme un signe qu'il la protégeait. Il lui prit la main, alla chercher ses affaires et prit sa valise. Il n'y avait personne à cette heure là dans les couloirs, les autres étaient encore en cours. Il ne lâcha pas sa main, il ne voulait pas la laisser seule, plus une seule seconde.
