- Writober 2021 -

12/13 - Femmes, Hommes/Masculinité, Féminité

Je n'arrivais pas à écrire sur les deux thèmes séparément alors j'ai joint le n°12 (Homme/Féminité) au n°13 (Femmes/Masculinité) pour enfin réussir à poursuivre ce writober.

Le monde se divise toujours en deux. 

Le jour et la nuit.

La lumière et les ténèbres.

Les femmes et les hommes.

Le monde est divisé en deux et rien au milieu. Les nuances ou tout ce qui serait décimal ne sont que des anomalies. 

Chaque chose se doit de suivre son schéma. Sinon, tout s'écroule. Le bien ne pourrait luire sans le mal qui transparaît pour l'engloutir. 

C'est ce que l'ordre des choses nous a toujours inculqué. 

Les hommes doivent écraser tout ce qui pourrait être considéré comme de la féminité ; ils ne doivent pleurer, toujours travailler, protéger le foyer, être en forme et suivre les principes du "protecteur" mais aussi celui du "dominant". 

Les femmes aussi doivent suivre leurs propres règles ; enfanter, s'occuper de l'habitat, subir, ne pas se plaindre, résister le moins possible et subvenir aux besoins des hommes. Elles doivent être des mères mais aussi des femmes.

Si bien que les hommes obtiennent le titre de mari mais, elles, n'obtiennent rien d'autre que leur propre appellation : la femme. 

Même si les images et les codes cherchent à évoluer et à effacer le passé, elles restent bien plus intactes que la vérité ne le laisse entrevoir. 

Même si l'acceptation de la différence se fait de plus en plus
; même si porter une jupe, se maquiller ou bien être plus "féminin" pour un homme est de plus en plus courrant
; même si avoir les cheveux courts, se muscler ou entreprendre de longues études et carrières, affirmer davantage sa "masculinité" se fait de plus en plus pour les femmes
; loin des projecteurs, loin de tout ce qui peut être visible, ces mêmes personnes se font injurier, tabasser voire même tuer sans que personne n'en sache jamais rien.

Pourtant, ces mêmes principes archaïques sont tellement encrés dans l'Histoire de l'Homme que même les défenseurs des uns et des autres utilisent, inconsciemment, ces mêmes codes basés sur des stéréotypes. 

Les drapeaux des fiertés et leurs couleurs ne sont qu'un rappel de tout ce que nous essayons d'effacer
; les nuances de bleus et de verts pour définir ce qui appartient au côté masculin/homme et les nuances de rouges pour ce qui appartient au côté féminin/femme
; le reste étant ce qui cherche à être le plus neutre possible et qui n'a jamais été vraiment utilisé pour faire des distinctions de sexe auparavant : le jaune et le violet pour les agenre, les non-binaires, les intersexes, la neutralité.
Certains mots dont la signification est parfois la même. 

Ces codes repris ne sont qu'un infime problème si l'on le confronte à la discorde qui règne dans ces mêmes rangs de défenseurs.

"Tu n'es pas un homme transgenre si tu veux porter des jupes, des robes, te maquiller et te comporter comme une meuf. C'est juste que tu t'assumes pas et que tu veux suivre le mouvement."

"Les femmes transgenre ne devraient pas aller dans les toilettes pour femmes, après tout, elles ont été des hommes un jour." "Elles ne devraient pas prendre la parole sur des causes qui concernent uniquement les vraies femmes."

"Les personnes agenre n'existent pas. Ce ne sont que des gens capricieux et indécis."

"Genrer au neutre c'est chiant alors décides entre l'un des deux autres pour que je puisses m'adapter."

"Fais comme-ci."

"Comporte-toi comme ça."

Et bien d'autres paroles hypocrites. 

Mais chacune d'entre elles, aussi infimes soient-elles, aussi peu ciblées qu'elles peuvent l'être, finissent toujours par heurter.
Une personne ou une autre, la cible se dessine sur le dos sans même que l'on ne s'en aperçoive. 

Il y a des minorités qui sont opprimées. Et, parmi celles-ci, se trouvent encore d'autres minorités qui sont encore plus minimes, pourtant existantes, et elles sont encore pires que persécutées.

Elles sont ignorées. Elles sont réduites au silence. 

Le monde se divise en deux. Mais l'on oublie souvent qu'entre 1 et 2, il existe une infinité de possibilité.