Meteor

Chapitre Six

Moscou, Russie,
Vendredi 17 décembre, 20h30

Cela fait maintenant deux semaines que je n'avais eu aucune nouvelle d'Alvaro. Au bureau je continue sans relâche d'organiser la vente aux enchères qui est prévue ce samedi, en l'absence de mon patron c'est à Lyvia que revenait la tâche de gérer d'une main de fer les préparatifs. En réalité cette femme est le bras droit d'Alvaro, elle froide et intransigeante quand il s'agit du travail. Mais depuis ces deux semaines passées ensemble, nous avons pu tisser des liens plus étroits, je me sentais plus en bonne compagnie quand elle était là. C'est une femme très drôle, avec beaucoup d'autodérision. Malheureusement pour moi, elle n'avait pas voulu me révéler pour quelle raison Alvaro s'est absenté.

Malgré notre dernier échange, plus que brutale, son absence creusait un vide en moi, c'est ridicule quand on sait que nous n'avions échangé au final que très peu de mots. Après l'incident, je m'étais réfugiée chez moi, j'avais besoin de réfléchir, il avait commis un acte cruel, tirer sur les mains d'un homme n'était pas la solution. Isaac m'avait bloqué de partout, c'est légitime mais je ne sais pas avec quelles mains l'avait-il fait. Il n'était pas à plaindre mais il ne méritait pas ça, peut-être juste une petite correction, mais pas ce qu'il avait subi.

- Vous êtes encore sur la lune Kazakov ? Lyvia m'interrompt dans ma rêverie en pénétrant dans mon bureau.

- Pour ne pas changer. Dis-je en souriant.

- Nous avons terminé tous les préparatifs pour demain, la soirée s'annonce chargée, je compte sur vous pour être en forme et redescendre de votre météorite.

- Excellent jeu de mots. Dis-je en riant.

- Oui je fais des progrès. Réponds Lyvia tout en posant des dossiers sur mon bureau. Pour information Alvaro sera de retour demain lors de la vente aux enchères.

Ma tension artérielle s'accélère subitement, il est de retour. Un sentiment de panique me gagne, mais je suis à la fois soulagé de savoir que je pourrais le revoir bientôt.

- Je sais que vous vous posez beaucoup de questions, mais il n'est pas comme ce que vous imaginez. C'est un homme bon. Même si nous sommes deux à ne pas approuver son acte mais c'était nécessaire pour votre sécurité.

- Nécessaire pour ma sécurité ? Dis-je un rictus aux lèvres. Il y n'avait donc pas d'autres options pour assurer ma sécurité que de tirer sur ce pauvre homme.

- Un pauvre homme Kazakov ? Lyvia pose ses mains sur mon bureau. Ce crétin s'est muni d'un couteau pour vous poursuivre dans les belles rues de Moscou, qu'aurait-il fait à votre avis sans l'intervention d'Alvaro ? Dit-elle la mine grave. Dites-moi que vous aurait-il fait ? Allez-y je vous écoute.

- Depuis quand un chef d'entreprise se promène-t-il armé ? Dis-je contrarié.

- Eh bien, vous n'aurez qu'à lui poser la question lorsque vous le verrez, ce n'est pas un menteur, il répondra à vos questions honnêtement. À vous de voir si vous souhaitez connaître la vérité. Dit-elle en se redressant et arborant un sourire. Il se fait tard, nous nous verrons demain Kazakov, tâcher de ne pas faire de bêtises.

Elle sort de mon bureau, je ressemble mes affaires pour rentrer chez moi. Vendredi soir c'est pizza !

Moscou, Russie
Samedi 18 décembre, 17h20

- Meteor, mais c'est pas vrai bordel ! Hurle Liza dans mes oreilles.

- Mais j'ai pas fait exprès ! Dis-je en sautillant sur place, tout en riant de plus bel.