𝐈. 𝐋'𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐍𝐮𝐢𝐭

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Sunghoon profitait du calme de la nuit pour s'entraîner au basket. Il y trouvait une sorte de réconfort à écouter d'une oreille attentive le bruit des feuilles fouettées par le vent et le chant harmonieux des grillons. C'était le silence qu'il appréciait le plus, l'absence d'humain. À cette heure tardive, les enfants ne viennent plus se bercer sur la balançoire, glisser sur le toboggan et courir après une balle. À cette heure tardive, Sunghoon est seul dans ce parc désert. Pourtant, cette solitude dont il prenait goût ne le dérangeait absolument pas. Il aimait être loin des autres comme il détestait l'être.

Sunghoon pouvait être libre et lui-même quand, eux, ne pointaient pas le bout de leur nez. Les soirée glaciales, comme celle-ci, le lui permettait. Il aimait cette fraîcheur que les Hommes redoutaient. Elle hérisserait les poils et donnerait des frissons à quiconque se contenterait de se promener à pas lent ou de rester assis sur un banc à regarder le temps qui passe. Mais pour lui, c'était tout le contraire. Ses efforts physiques le réchauffaient assez pour oublier cette fraîcheur et à garder son corps bien au chaud.

Alors que ce soit la température ou la solitude, rien ne pouvait empêcher le noireau de jouer au basketball. Un domaine dont il ne ressortait pas mauvais. Personne ne pouvait contredire ce fait. Sunghoon était très doué. S'entraîner d'une manière dynamique même en étant seul était si facile pour lui. Enchaîner les paniers sans prêter attention au paysage qui l'entourait devenait une habitude maintenant. Les autres avaient beau le détester, son talent dans ce sport n'égalait aucun autres élèves de son lycée.

Cependant, croire que Sunghoon pratiquait le basket par passion était une erreur. S'il travaillait dur pour devenir le meilleur joueur de son lycée, ainsi que le premier de sa classe, ce n'était que pour se protéger. C'était le seul moyen s'il souhaitait rendre fier son père. S'il voulait éviter une quelconque punition de sa part. Et s'il ne voulait pas subir son défoulement pour des raisons absurdes. Alors par pur obligation, il venait régulièrement s'entraîner en espérant de tout son cœur qu'un jour cela changera. Prier un miracle afin d'être libérer lui semblait stupide mais c'était tout ce qu'il était en capacité de faire tant qu'il était encore mineur. Sous le contrôle de son père.

Pour la énième fois de la soirée, le noireau s'apprêta à lancer le ballon dans le panier. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il entendit le bruit d'une branche se casser. Ce n'était pas naturel. Sunghoon n'était pas seul sur le terrain et il l'avait compris. Quelqu'un, ou avec un peu de chance un animal, venait de marcher dessus. Il aurait aimé qu'il s'agisse simplement de son audition qui lui joue des tours mais à moins d'être fou sa vue ne ferait pas de même. Il se figea alors en voyant une ombre apparaître. Des frissons remontèrent le long de sa colonne vertébrale, tandis que le ballon roula au sol, en direction du buisson. Il se glissa dans le feuillage et le noireau, effrayé, murmura des mots inaudibles. Probablement des injures destinées à sa lâcheté. Il s'écoula alors quelques secondes sans que Sunghoon ne fasse quoique ce soit trop peureux pour aller chercher sa balle. Lorsqu'il prit son courage entre ses deux mains frêles, il s'avança et regretta sa décision sur le champs, en voyant ce qui semblait être une silhouette humaine sortir d'entre les buissons, le ballon entre ses mains. Toute la chaleur qui était jusqu'à là contenue dans le corps de Sunghoon se dissipa, et son sang se glaça. Impossible de savoir s'il s'agissait de l'impact de la fraîcheur ou de sa peur.

L'individu s'approcha de lui sereinement et s'arrêta à quelques mètres. Heureusement, la lumière du lampadaire lui permit d'identifier l'inconnu face à lui. La personne semblait jeune, sûrement seize ans comme lui. Il était très grand, plus que le noireau, et des muscles se laissaient entrevoir par-dessous son t-shirt malgré sa minceur. Après cela, la luminosité était trop faible pour observer certains aspects physiques de son visage qui ne restaient que partiellement visibles. Le détail le plus marquant fut ses cheveux teintés. Le jeune était blond. Se sentant dévisagé par Sunghoon de la tête aux pieds, l'inconnue tenta de s'approcher de nouveau. Instinctivement, le noireau recula d'un pas, incitant le blond à s'arrêter.

-J'espère que je ne t'ai pas fait peur, dit-il le sourire en coin

-Euh non ! Bien sûr que non. J'aimerais seulement récupérer mon ballon, s'îl te plait.

Le jeune regarda la balle entre ses mains et une fois de plus un sourire malicieux apparut sur son joli visage. Il reporta son regard dans les yeux du lycéen et fit rebondir plusieurs fois le ballon tout en avançant vers Sunghoon qui cette fois-ci n'avait pas reculé. Le blond se trouvait à présent à quelques centimètres du noiraud.

Ils se regardaient droit dans les yeux. Sunghoon essayait de le comprendre et de connaître ses intentions. Rester ici lui vaudrait peut-être la vie, ou il se faisait sûrement trop de film. Il y avait quelque chose d'anormal chez l'inconnu. Comme s'il cachait un aspect de lui que le noiraud n'avait pas envie de découvrir. Il se sentait en danger, pourtant une infime partie de lui voulait faire entièrement confiance à l'étranger. Son miracle se trouvait peut-être devant lui.

Face au regard déstabilisant de l'inconnu, Sunghoon s'impatienta et tenta d'attraper sa balle. Malheureusement, il fut trop lent et son interlocuteur pu l'en empêcher à temps.

-Tu ne m'accorde pas une partie ? dit-il d'un air faussement triste

Le blond se mit à dribbler et Sunghoon se prêta à son jeu sans savoir que le jeune face à lui n'avait que pour but de s'amuser un petit peu avant de boire chaques litres de son sang. Durant la partie, Sunghoon rigola comme il ne l'avait jamais fait auparavant et pu s'amuser. Malgré le talent inattendu de l'inconnu au basketball, le noiraud ressortit gagnant de ce match. Cette fois-ci, ce fut Sunghoon qui affichait fièrement un sourire en coin.

-Désolé d'avoir eu peur de toi, dit le basketteur en tendant la main

-Tu es déjà pardonné.

Le blond observa le bras nu du noiraud. L'envie de le mordre et de boire son sang était de plus en plus tentante, même s'il se sentait mal. Il avait faim, certes, mais son ventre s'était nouée. Son estomac criait famine mais semblait tout autant l'empêcher d'assouvir ses désirs.

Ne vous méprenez pas. Il ne ressentait aucune culpabilité envers Sunghoon. Ce ne pouvait être qu'à cause de son passé. Des souvenirs douloureux qu'il ferait mieux d'oublier pour toujours.

Il ignora l'envie de cracher ses tripes et lécha ses canines pointus avec hâte de goûter au sang appétissant de sa proie. Il tendit son bras et serra la main de Sunghoon. L'inconnu entre-ouvrit la bouche et il s'apprêta hésitant à bondir sur le membre du basketteur. Une seconde avant qu'il ne se décide, des rires et des pas s'approchèrent d'eux. Un groupe de jeunes bourrés venaient d'entrer dans le parc. Ils tombaient à pic pour sauver Sunghoon. Ce n'était qu'un pur hasard, voire peut-être le destin.

Le blond lâcha de suite sa proie. Il devait rester discret. Tuer le noireau devant des témoins pourrait avoir de terribles conséquences que ce soit pour lui ou les gens de son espèce. Les buveurs de sang se devaient de rester cachés. Il regarda alors d'un air méprisant les jeunes qui venait de lui faire rater son repas en les remerciant tout de même d'avoir fait cesser son horrible nausée.

-Bon, il est déjà deux heures du matin, j'y vais, annonça Sunghoon content, Ce fut un plaisir de te rencontrer.

Il s'éloigna innocemment du blond, ignorant qu'il avait frôlé la mort. Chance ou pas, ce n'était pas son heure de mourir, apparemment.

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"Some children are simply born with tragedy in their blood" - Author Unknown

𝕯𝖊𝖑𝖎𝖈𝖎𝖔𝖚𝖘 𝕭𝖑𝖔𝖔𝖉 { 𝖍𝖔𝖔𝖓𝖐𝖎 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant