Prologue : être une fangirl en situation hostile.
Il m’énerve les débuts de livre un peu fantastique sur les bords. Parfois même dans l’heroic-fantasy on retrouve le même problème : le personnage principal dit « normal ». Je suis certaine que vous savez ce que je veux dire : ce pauvre adolescent un peu perdu qui, aux premiers abords, n’a rien de différent.
Et au chapitre suivant, suite à une catastrophe, on apprend qu’il sait exploser des murs rien qu’avec un pet ou quelque chose du même genre. Je suppose que les auteurs obéissent à un schéma du style :
1. Situation initiale.
2. Élément déclencheur.
3. Péripéties.
4. Situation d’équilibre.
5. Situation finale.
Je vous propose de voir la situation sous un autre angle : et si les événements extraordinaires arrivaient aux gens qui ont quelque chose en plus ? Je ne crois pas que le hasard existe, rien n’arrive par « coïncidence ».
Ensuite, c’est quoi être « normal » ? Ressortons le vieux débat déjà utilisé des centaines de fois. Peut-on se qualifier de normal à partir du moment où l’on écoute de la musique en faisant la tête et dont nos seules aspirations soient de faire dans le commerce ? Personnellement, j’ai un avis déjà tout fait là-dessus mais je ne vais pas vous ennuyez avec ça aujourd’hui.
Parlons un peu de ma situation. Je vis seule avec ma mère. Je vous rassure d’emblée : mon père ne s’est pas barré avec une danoise du nom de « Anya » faisant du 90C. En fait, il ne sait pas que j’existe. Simplement que ma mère ne lui a pas annoncé qu’il était Papa. Bien dommage, n’est-ce pas ? Si vous saviez le nombre de cendriers en macaronis qu’il a raté, vous rêveriez d’être à sa place.
J’ai 15 ans. Mon anniversaire est le premier novembre. Je fêterais mes 16 ans dans un mois et demi.
Je suis quelqu’un d’assez solitaire. Pas l’une de ces adolescentes ayant une soirée trois fois par semaine et ne s’éclatant qu’en compagnie de vingt personnes (au minimum). Non, moi je suis comblée avec un bon livre, une tasse de thé et mon chat.
Vous avez dit vieille fille ?
Je ne supporte pas les foules. Mais, paradoxalement, j’adore me balader dans Londres à n’importe quelle heure de la journée. Je connais cette ville mieux que ma poche, j’y vis depuis plus de 15 ans, et je sais quel endroit il faut éviter en fonction des heures de la journée.
Vous découvrirez de façon plus complète mon caractère aux fils des pages mais je préfère vous en faire un petit résumé. Je suis quelqu’un de fort sarcastique, je lâche plus de remarque que la politesse ne l’exige. J’ai tendance à juger les gens avec dédains et vice versa.
Je suis impassible, froide, voire glaciale la plupart du temps. J’ai aussi des obsessions (même si on appelle ça « fan-base » dans le jargon). Je suis une fangirl. Une fille qui peut rester des heures perdues dans les tréfonds d’internet pour trouver de quoi rassasier sa soif de fanfiction.
Je ne bois pas d’alcool, aussi. Je ne supporte pas l’état déplorable dans lequel il met les gens. Je hais viscéralement les idiots qui hurlent à tout va que pour passer une bonne soirée, il faut forcément une bonne bière.
Pas du tout, cher ami. Des gens avec un peu de jugeote, des chips et cela suffit.
Je n’apprécie guère les démonstrations affectives telles que les embrassades ou même les « je t’aime ». Voir des adolescents s’embrasser goulûment dans le coin d’une rue me donne plus envie de vomir que de m’attendrir. Les déclarations d’amour, même entre ami, me laissent froide.
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Les Innés, livre 1 : le père.
Teen FictionJe m'appelle Elizabeth, j'ai 15 ans. Je vivais une vie de fangirl tout à fait normale, dans la mesure où le normal existe. Mais un dénommé Daniel Phellans a décidé de bousculer mes plans. Me promettant un avenir hors du commun et un père, il m'a...