Chapitre 1

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Chapitre 1 : rencontre du troisième type.

Ce que je peux haïr le lundi. Comme tout le monde, le fait qu’un coupe mon week-end pour recommencer l’école m’hérisse déjà les poils mais quand je sais que j’aurais une heure de sport… Certains se sont suicidés pour moins de ça, je vous assure.

Je n’aime pas le sport. Grâce au ciel, je ne suis pas en surpoids parce qu’on ne peut pas dire que je m’entretiens. Je mange tellement peu de fruits que ma concierge est persuadée que j’y suis allergique.

Je vous assure que je fais des efforts. Mais ma prof de gym n’a pas l’air de m’appréciée et je le lui rends bien. Ça se termine souvent avec mon carnet de correspondance sur son bureau et son autorité qui baisse peu à peu.

Meuh non je ne suis pas une adolescente rebelle, j’ai juste des choses à dire.

Heureusement, aujourd’hui nous avons fait un foot et mon équipe était pleine de filles très douées. Je suis restée dans le fond du terrain de feignant que j’étais défenseur : touchant la balle du bout du pied de temps à autre. Je dois consentir que nous faisons rarement de trucs nuls en sport.

Mais, rien à faire, je déteste cette matière.

S’en est suivit deux superbes heures de science où j’ai pu voir toutes les filles de ma classe qui s’était lissé les cheveux terminée une coupe afro digne d’un Jackson five, Monsieur Kirke voulait simplement nous montrer un peu ce qu’est que l’électrostatique. Bien fait pour elles. Le résultat de deux heures dans une salle peut apparemment se faire lamentablement détruire avec à peine deux secondes et un ballon de baudruche.

Vous avez dit cruelle ?

Vous avez raison.

-      -     Elizabeth, redescends sur terre ! m’interpelle Thomas en claquant des doigts devant moi.

Je papillonne des yeux, et retire mes écouteurs. Nous sommes dans le métro. Il m’arrive souvent d’être dans la lune dès que j’ai ma musique.

-         Désolé, tu disais ?

-         Je me demandais. Tu penses que le prof d’espagnol rendra l’âme quand ? interroge-t-il.

Je fronce les sourcils, notre professeur d’espagnol est un vieil homme. On a l’impression que si on lui souffle suffisamment fort dessus, il tombera en poussière.

-    Le cours prochain, je dirais. Mais c’est juste une approximation, je déclare.

Il a une moue appréciatrice.

-          Bien joué, dit-il, satisfait. C’était la bonne réponse ?

-          Ah bon ? je m’étonne. Depuis quand peux-tu savoir quand les gens vont-ils mourir ?

-          Depuis toujours, me répond-il, énigmatique.

Je lève les yeux au ciel en parvenant à éviter de sourire.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vos métros, mais celui de la City est composé de deux types de personnes : les touristes, souriant et euphorique et les londoniens, toujours entrain de vous fusillez du regard comme si vous étiez personnellement impliqué dans la crise économique.

Pour être franche, on finit par croire que pour avoir le droit d’être considérer comme londonien dans le métro, il faut forcément tirer la gueule, avoir les mains dans les poches, des écouteurs ou un casque, un livre ou un journal.

J’arrive enfin à mon arrêt, salue Thomas d’un signe de main et sors de la rame en enfonçant un peu mes écouteurs dans mes oreilles. Au passage, je bouscule l’un de ces abrutis ayant un baffle et mettant quelque chose qu’ils sont baptisés « musique » à fond la caisse. Alors que cette chose n’a rien de mélodieux et encore moins d’harmonieux.

Les Innés, livre 1 : le père.Where stories live. Discover now