Chapitre 7

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Chapitre sept : dans la maison du richard.

« Prends une tenue de sport. –Daniel »

L'idée qu'il puisse me contacter à 7h du mat' alors que je ne lui ai pas donné mon numéro est terrifiante. Ça me persuade un peu plus dans l'optique que j'ai fais une grande erreur en acceptant.

« Comment avez-vous eu mon numéro ? »

« Pas tes affaires. –Daniel »

Compte tenu du fait que c'est mon numéro, oui, ce sont mes affaires. Je n'insiste pas. Je n'ai aucune envie de prolonger une conversation avec lui. De toute façon, je devais quand même prendre des fringues de sport. J'ai gym, aujourd'hui.

Je n'arrête pas de faire la tête pendant les cours, déjà dégoûtée de ce que je vais faire avec Phellans. J'ignore d'ailleurs les tentatives amicales de ce dernier pour me faire sourire.

Vous avez dit « boudeuse » ?

Thomas m'arrête en fin de journée, quand je vais vers la station de métro pour aller au point de rendez-vous.

-          El', tu vas vraiment y aller ?

-          Non, je m'apprête à aller faire du cricket.

Le problème avec ce type de sarcasme, c'est qu'ils peuvent être mal interprétés. En Angleterre, faire du cricket est chose courante et je pourrais très bien en faire. Thomas le comprend parfaitement.

-          Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

-          Ça expliquerait sans doute les 33 messages disant « mauvaise idée » que tu m'as envoyée depuis hier ! je souris, ironique.

Il glisse sa main dans la poche de sa veste, agacé par mon immaturité.

-          Si tu meurs, je récupère ton chat.

-          Compte sur moi pour rester en vie, je réponds avec cérémonie avant de partir.

 Lui donner mon chat, et puis quoi encore ? Je crois que je préférais encore lui léguer mon premier né plutôt que de laisser Idiot entre ses mains.

Je sors mon téléphone de ma poche, glissant mes écouteurs dans mes oreilles et parcours mes musiques distraitement.

Je lance en mode aléatoire et la voix rauque d'Hugh Laurie m'envahit lentement.  J'adore autant Hugh Laurie en tant qu'acteur qu'en tant de chanteur. Bien que le Dr House reste une grande source d'inspiration en matière de sarcasme.

Dans le métro, j'essaye de toucher le moins de personne possible. Simple question d'hygiène. Quand j'arrive à mon arrêt, je pousse sèchement les abrutis qui essayent de monter alors que les gens ne sont pas encore descendus. C'est pas de la politesse d'attendre, ce sont des simples mathématiques, crétin.

J'arrive devant le café où est garée une grosse Bentley noire. Une véritable voiture de bourgeois.  Je roule des yeux et passe devant.

-          Wo ! Pearson, tu comptes me faire patienter longtemps ?! hurle le conducteur en klaxonnant.

Sous la surprise, je fais un bond de 5m.

-          Phe-Phellans ? je bafouille, ayant frôlé l'arrêt cardiaque.

-          Bien jouer.

Je masse doucement ma poitrine, tentant d'apaiser la vitesse de mon cœur. Je me glisse dans la voiture en respirant lentement. L'intérieur est tout de cuir.

Les Innés, livre 1 : le père.Where stories live. Discover now