Chapitre 3

84 6 3
                                    

Chapitre 3 : le harceleur sexuel.

Il parle avec le professeur des garçons, Monsieur Brandwell sans nous remarquer.

-          Oh… Bordel, pas ça…, je murmure à voix basse. 

-          Tu le connais ? me demande Thomas.

-          Quoi ?

Je me tourne vers lui et croise son regard interrogateur. Je préfère éviter les questions. Je décide de mentir :

-          Non ! Mais je trouve ça nul qu’ils aient choisis un canon pareil ! On va fantasmer mais on pourra jamais se le taper !

-          Ça c’est ce qu’on verra, sourit Helen en se remontant les manches.

Un attroupement mixte se forme autour des deux professeurs et le prof de sport des garçons, , attend patiemment que nous nous taisons tous avant de nous fournir les explications tant attendue.

-          Votre professeur, Miss Clark, est en congé maladie pour durée indéterminée, informe-t-il, spécialement les filles. Monsieur Phellans prend la relève et vous donnera cours tant qu’elle restera absente.

Certaines filles crient aux scandales, ne supportant pas l’idée qu’un homme leur donne cours. Mais le physique de Phellans l’emporte et la plupart se taise.

-          Il est super sexy, siffle Rose.

-          Il pourrait être ton père, je dis en la fixant avec dédains.

Elle me donne un coup de coude dans les côtés.

-          Hé !

-          Il pourrait surtout être le tien.

Je lui grogne dessus mais ne me formalise pas trop. Depuis le temps qu’on me fait ce genre de blague, je suis immunisée.

J’espère pour vous que vous n’êtes pas facilement choqué. Sinon vous risquez un infarctus avec ce livre.

On nous ouvre les vestiaires et l’attroupement se sépare. Chaque sexe allant dans la pièce attribuée. Daniel Phellans suit les filles, fermant la porte derrière lui. Je vois certaines filles hésiter à se déshabiller devant lui.

Je peux comprendre la pudeur. Mais, à partir du moment où on n’est pas gênée à l’idée de balader en bikini au milieu d’inconnus, on ne râle pas pour si peu.

-          Bon les filles, mettons immédiatement les choses aux clairs, déclare Daniel.

Avant de faire son petit discours, il doit pratiquement forcer certaines irréductibles à enfiler leur fringue de sport. Je me demande si elles porteront plaintes pour harcèlement sur mineur.

-          Je ne suis certainement pas une de ces petites mauviettes pleines de compassion qui vous dispenseront à la moindre crampe. Si vous êtes à l’école, si vous êtes capable de marcher, vous êtes capable de faire sport.

Je vois qu’il a continué de faire dans la délicatesse. Ce pauvre petit innocent ne sait pas ce qu’il l’attend. Même si je n’aime pas particulièrement ma classe, je dois reconnaître que nous sommes un groupe assez soudé. Nous sommes surtout assez « révolutionnaires ». Le genre de classe qui va voir le directeur suite à une colle injustifiée ou un abus d’autorité dans le corps professoral. Nous faisons sport avec une autre classe, et nous entendons bien avec eux.

Les Innés, livre 1 : le père.Where stories live. Discover now