Chapitre 8

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Chapitre huit : premier entraînement.

Après avoir mangé, Phellans m'envoie me changer dans sa salle de bain personnelle. Je serre mon sac avec mes vêtements de sport contre moi, méfiante.

-          Je vais plutôt aller aux toilettes.

-          Tu ne me fais pas confiance ? gémit-il, faussement dramatique.

-          Du tout.

-          Deuxième étage, troisième porte à droite, m'indique-t-il en haussant des épaules.

Je souris en coin et me change en deux temps trois mouvements. Je rejoins Daniel en jogging gris usé jusqu'à la corde et en sweat bleu.

-          Très sexy, siffle-t-il quand je reviens. 

-          Pervers.

Il s'est lui aussi changé. Nous allons dans un parc, à pied bien évidemment. Sur place, je suis victimisé par cet abruti :

-          Je ne te savais pas aussi nulle. Quand nous sommes en sport, tu fais aussi les exercices aussi mal ? s'inquiète-t-il.

-          Comment j'dois vous appeler, au juste ? je grogne.

-          Daniel.

-          Daniel ?

-          Oui ?

-          Fermez-la

Il roule des yeux et me montre faire correctement les échauffements. Je ne réponds qu'avec dédain. Je ne veux pas faire preuve, ne serait-ce que d'un chouïa, de bonne volonté. Les étirements m'arrachent littéralement les muscles. Quand ils terminent, je me laisse tomber dans l'herbe avec plaisir.

-          Argh !

-          Allez, debout. Les choses sérieuses commencent ! annonce-t-il.

Je n'ouvre qu'un seul œil.

-          Pardon ?

-          On va enfin commencer à travailler.

-          C'était quoi ça ? je m'exclame, horrifiée.

-          Un avant-goût, ma belle, roucoule-t-il en me relevant de force.

Je me sens pathétique. Je suis déjà fatiguée alors qu'on n'a pas commencer. J'ai envie de m'assoir et de ne plus bouger.

-          Tu es minable, râle-t-il. On va courir maintenant. Une heure et demie.

-          Vous n'êtes pas sensé me soutenir et me supporter ? je questionne avec intérêt.

-          C'est ce que je fais. Je te soutiens en t'aidant à progresser, sourit Phellans.

-          Vous allez me tuer, là.

Il me jauge avec arrogance.

-          Je sais ce que tu es capable de faire ou pas.

Enfin, nous nous mettons à courir et je tente de faire la technique du « Pars-Devant-J'arrive-Bientôt ».

La technique est très simple. Il faut progressivement ralentir en faisant des signes de tête à votre professeur/mentor indiquant que vous allez bien. Une fois que le professeur/mentor est assez loin, vous pouvez vous mettre à marcher et à saluer les personnes âgées d'un sourire entendu.

Les Innés, livre 1 : le père.Where stories live. Discover now