XXXII

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Mes yeux me piquent et c'est normal. Les lendemains de réception sont toujours difficiles. Je soupire en me remémorant la fin de la soirée. Pour faire simple, j'ai passé mon temps à éviter Sébastien tout en restant auprès de Alexandre et de Fanny. Je suis vraiment contente de les avoir rencontrés. Ce sont vraiment de belles personnes et je suis certaine qu'ils passeront une vie heureuse ensemble. Là-dessus, je n'ai pas de doutes. Cependant, il y a eu un moment où ils ont dû nous quitter. A ce moment-là, je me suis retrouvée toute seule. J'ai tourné en rond tout en continuant d'éviter Sébastien le plus possible. Et je dois dire que je ne m'y suis pas trop mal prise. J'ai fait plus ample connaissance avec Philibert. Cet homme est vraiment adorable. Il me rappelle mon propre grand-père. Je me suis beaucoup attachée à lui et à ses histoires sans queue ni tête. Nous avons beaucoup ri tous les deux. Nous avons aussi beaucoup bu. Les coupes de champagnes se sont succédées sans que je m'en aperçoive. Néanmoins, ça ne m'a pas empêché de rester lucide. J'ai aussi beaucoup discuté avec Phillipe. Cet homme parait droit et distant mais il est en fait très attachant et chaleureux. Il est très attentionné envers ses fils, même s'il sait également en préserver les autres. C'est comme cela que j'ai appris qu'il avait déjà connaissance de la relation entre son fils et Fanny. Il m'a avoué le savoir depuis des mois. Lorsque je lui ai demandé ce qu'il en pensait, il m'a répondu : « Je soutiens tout ce que mon fils entreprend. Fanny est une jeune fille bien sous tous rapports. Je ne me fais pas de soucis et me porte garant devant les futures critiques de sa mère ». A ce moment- là, j'ai vraiment réalisé quel type homme est Phillipe. C'est un homme comme mon père. Il est simple et ne veut en aucun cas interagir dans la vie de ses enfants. C'est un homme bon et je comprends pourquoi mon père l'affectionne autant. Ensuite, à la fin de la soirée, nous avons remercié nos hôtes et nous sommes rentrés chez nous. Si je devais résumer cette soirée, je dirais que je suis soulagée de sa tournure. Mais je continu d'espérer au fond de moi que cela s'arrête un jour. Je sors de ma rêverie et me frotte les yeux. Mon père ricane à côté de moi en tournant une page de son journal. Je le regarde sourire en lisant la page des histoires insolites.

- Ecoute ça ; dit-il en me lançant un regard. Il parait que quelqu'un s'est amusé à sonner à toutes les maisons en pleine nuit en criant « joyeux noël ».

- L'alcool fait des ravages ; plaisantais-je en me frottant à nouveau les yeux.

- Ils disent qu'ils ont réussi à l'attraper parce qu'il est resté coincé dans une haie qu'il essayait d'escalader.

J'éclate de rire, ainsi que mon père.

- N'importe quoi.

- Les gens m'inquiètent ; dit mon père en changeant de page.

Puis il éclate de nouveau de rire.

- Et là, ils disent qu'une femme a fait sauter le courant de tout un quartier à cause de ses décorations de Noël.

- C'est vrai ?

Il acquiesce en pointant l'article du doigt.

- Le journaliste écrit que c'est parce que les prises ont été surchargées.

- Oui mais de là à faire sauter tout un quartier ?

Il ricane en se penchant vers moi.

- C'était à deux doigts de nous arriver.

Je souris en me rapprochant à mon tour de lui.

- Pourquoi as-tu mis toutes ces décorations ? Je pensais que maman n'aimait pas ça.

- C'est ce que je pensais aussi mais elle a fortement insisté.

- C'est elle qui a demandé à les mettre ?

My life at Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant