Anastasis, dernier espoir.

IX CARPE DIEM

Les minutes, que dis-je, les secondes me paraissent durer une éternité. J'attends, j'attends de sentir la lame transpercer ma chair. Je ne saurais décrire ce que je ressens réellement. De la peur? Du soulagement? J'attends.

C'est à cet instant, lorsque tout ressemblait à un cauchemar éveillé, lorsque je me suis confié à moi même perdre la raison, lorsque je me suis dis que tout cela n'était pas réel que je sens le métal me traverser.

J'ouvre les yeux lentement étant incapable de juger combien de temps s'est écoulé, toujours dans la perpétuelle attente qu'il m'achève enfin, mais rien. Personne. Il n'est plus là. J'essaie de me redresser mais la blessure m'en empêche. J'aimerais parler, crier mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je suis clouée au sol me sentant inutile, je suis allongée et je me déteste. Je me déteste autant que ce monde, autant que le monde entier, même s'il n'existe plus. J'ai échoué. J'ai échoué parce que je suis un échec à moi seule. Je soulève ma main non sans difficulté pour appuyer sur ma plaie et je remarque tout juste que l'arme blanche réside toujours dans mon corps. Mes yeux se ferment lourdement et ma main retombe au sol.

La douleur me réveille en sursaut, mon état doit être lamentable. Je tourne la tête et aperçois Connor au côté de Calvin, les bandages toujours à la main. Je me sens humiliée. En posant les yeux sur le boxeur le mépris me monte. Comment ai-je pu une seule seconde baisser ma garde ? Depuis des années je ne compte que sur moi même et je m'en sors très bien seule. Alors pourquoi? Pourquoi j'ai fais preuve de faiblesse?

- Merci de me laisser seule dis-je faiblement et presque inaudiblement

Les deux ne me répondent pas et quittent la pièce, Connor me regarde une dernière fois, tristement, et avance tête baissée. Peu importe Levannah, rappel toi tu ne peux compter que sur toi même. Je n'attends pas à ce que vous me compreniez, quoiqu'il advienne vous ne comprendriez pas. Mais ce n'est pas grave, du moins ça ne l'est plus maintenant. Maintenant plus rien ne compte vraiment n'est ce pas? La Terre a été réduite à néant, nous ne savons même pas vraiment quoi faire ici.

J'entends des pas se rapprocher mais je n'ai pas la force de regarder de qui il s'agit ni de le demander. La personne commence a parler et je reconnais la voix de Krystal.

- Je me doute que je suis la dernière personne que tu veux voir et je me doute encore plus que tu ne souhaite pas t'exprimer, mais c'est normal.

- Calvin a réussit on dirait bien.

- C'est vrai. Mais nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant. Vu les événements ces choses devaient garder un œil sur nous depuis un moment mais nous n'avons rien vu venir.

- Faut dire que boire de l'eau dans une flaque faut être sacrément débi..

- Merci du compliment Levannah. Ce que j'essayais de dire surtout c'est que nous devrons être très vigilant si nous ne voulons pas que la situation se reproduise. Surtout vu l'état de lequel tu es. Et puis qu'est ce qu'on ferait sans toi en plus ? Même si t'es assez imprévisible, ce qui est un compliment, on s'ennuierait à mourir. Je dois dire que c'était assez drôle la manière dont tu as parlé à Alessia la dernière fois.

Je ne sais pour qu'elle raison mais sa réflexion me fait esquisser un sourire. Qui sait pour être que nous aurions pu être ami, mais probablement dans une autre vie. Un silence s'installe alors dans l'atmosphère qui nous entoure, ce qui a sûrement dissuadé Krystal de rester plus longtemps. Elle s'avance rapidement vers ce qui semble être la sortie et je me surprend a dire.

- Krystal ?

- Oui ?

Elle se retourne et me regarde en souriant.