I. Souffle de terreur sur notre belle et paisible planète bleue.

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Je rentre chez moi en traînant des pieds comme à mon habitude, seule bien évidemment. Mon père n'a jamais été et ne sera jamais réellement présent pour moi. Mais après tout peu importe, je ne l'aime pas comme une fille aime son père, non, je ne l'aime tout simplement pas, je n'ai aucune sympathie pour lui et il n'en a jamais eu pour moi donc c'est réglé. Je le considère plus comme un colocataire casse pieds avec sa copine vulgaire, en plus, la situation a tout d'une colocation puisque je paye l'autre moitié du loyer, de l 'électricité, de l'eau et j'en passe mais je me débrouille très bien moi même. Ma seule amie est la solitude, et la solitude effraie des tonnes de personnes. Mais croyez moi, elle n'est rien comparée à la compagnie d'une personne qui nous est chère et que l'on risque de perdre à tout moment. Bien au contraire, la solitude me fait du bien, elle m'apaise et me rassure. Est ce que tout cela n'est qu'une carapace ? Probablement, mais je suis comme ça et désormais je ne peux plus faire confiance à qui que ce soit. Et ce n'est pas que je ne veux pas vous savez, j'ai essayé mais je ne peux tout simplement plus aimer de nouveau. Je m'affale lourdement sur mon lit, attrape la télécommande et allume la télévision . Quelques rayons de soleils caressent mon visage de la même manière qu'ils le faisaient le mardi 14 août 2012, presque un an avant sa mort, ma mère était entrée dans ma chambre, ma tête était enfoncée dans l'oreiller et je pleurais, c'était mon premier chagrin d'amour, il s'appelait Alexis Walls et il m'avait humilié, on avait essayé tout de même de sauver mon honneur mais c'était trop tard, tout le monde riait de moi. Ma mère en avait entendu parlé et avait tout fait pour me réconforter, elle caressait mes longs cheveux bruns, sous la douce chaleur d'été, et je m'étais enfouie dans ses bras. Elle m'avait même apportée mon goûter préféré et lorsque je l'avais ouvert celle-ci m'avait dit «  Mon chaton, ces personnes ne savent pas à quel point tu es précieuse et unique, à quel point tu mérites d'être aimée, mais en tout cas n'oublie jamais une chose ma jolie Vannah c'est que ta maman t'aime plus que tout » et elle avait embrassé mon front. Elle savait me calmer, elle savait être la pour moi, elle savait m'aimer et j'ai su l'aimer moi aussi. Maman... Une larme s'échappe du coin de mon œil droit lorsque mes paupières se ferment.

Non Levannah bordel ! Ressaisis toi !

Dans un élan de rage je me relève. L'once de tristesse que j'avais pu éprouver l'espace d'une seconde se transforme en colère. Je hais ma vie, je me hais, je hais ce monde. A cet instant j'aimerai que l'humanité s'écroule ! J'ouvre la porte de la salle de bain adjacente à ma chambre et me passe un coup d'eau sur le visage. Mes mains sont désormais dans mes cheveux, je regarde mon reflet dans le miroir en face de moi, mes yeux sont rouges, mes pupilles dilatées à cause de l'obscurité de la pièce, ma mâchoire est crispée. Je ferme les yeux et revois ces images. Les satanés images et sensations de ce foutu accident. La voiture qui se broie littéralement contre le mur, le parfum de maman mélangé à l'odeur de brûlé, la dense fumée noire qui étouffe et le mal de tête atroce, ma tête tourne, du sang s'écoule de mon arcade, maman ne me répond plus. Je hurle et lance tout ce qui se trouve sur mon passage à terre, tous les flacons de parfums et de produits de beautés explosent sur le carrelage dans un grand bruit tandis que les souvenirs ne cessent de déferler dans mon esprit. Ma respiration est lourde et lente. C'est alors que je me concentre sur la télévision qui avait continué de tourner.

« Flash spécial, nous interrompons ce programme car une information vient de nous être livrée. Il est temps pour vous chers citoyens, de réaliser vos rêves les plus fous car un astéroïde nous percutera dans 365 jours. Cet astéroïde, comme vous l'avez très certainement compris causera notre perte. Ne paniquez pas, mais prenez cette nouvelle comme bénéfique pour réalisez TOUT vos désirs »

Je ris nerveusement.

- C'est une blague ?!


J'avance lentement sous les crissements des débris de verre. Mon regard est vide. Je vais mourir, les images vont enfin disparaître et je vais pouvoir la revoir. Je monte sur mon lit, et pendant d'éternelles minutes, je reste assise à fixer le mur et en pensant à ma mort.

Les jours suivants, 6 jours plus exactement, les gens ne semblaient pas inquiets du tout. J'avais l'impression d'être la seule à avoir vu le flash info. Les immondes sourires des gens peu honnêtes et ces stupides et irrespectueux enfants avec leurs mères. Je les détestes ! Ce sont les pires individus sur Terre. Je rentre chez moi et lance mon sac par terre puis monte dans ma chambre. Je me fais couler un bain pour me relaxer après mettre soigneusement déshabillée et attaché les cheveux. Je rentre dans l'eau et le contact de l'eau chaude contre ma peau froide me fait frissonner. Je ferme les yeux et je me sens enfin bien. Je m'évade et lance de la musique. Mon esprit se perd dans un monde parallèle mais la réalité revient vite me frapper quand mon ventre gargouille. Je décide donc de sortir doucement puis passe une serviette autour de mon corps ruisselant. Je suis seule chez moi et descends donc ainsi me chercher une barre de céréales. Je remonte instantanément dans mon entre. Je déchire l'emballage tout en allumant la télé. Une fois la barre chocolatée terminée je m'allonge sur mon lit.

« Nous interrompons ce programme pour un flash spécial »

Je relève la tête et lance.

- Quoi encore ?! Ils vont nous annoncer qu'on meurt demain !

Je lève les yeux au ciel, ris puis repose ma tête sur le coussin.

«  Il paraîtrait qu'il y eu une faille dans le système de calcul. L'astéroïde qui se dirige vers nous approche à vitesse lumière. Il ne nous reste plus qu'un mois. J'appelle tout de même tous les citoyens à garder leur calme et à apprécier les derniers jours qu'il nous reste. Tous les jeunes, entre 16 et 21 ans, sont appelés à passer des tests afin de pouvoir, éventuellement, sauver notre espèce. Présentez vous à la mairie de votre ville sous peine de sanctions dans le cas contraire avant la fin de la semaine.  Bonne fin du monde chers concitoyens. »

Faut voir le bon côté des choses il reste un mois ! Je ris de plus belle puis m'endors fatiguée . Je me réveille au plein milieu de la nuit et examine mon réveil il est 3 heures. 3 heures ?! Un fracas énorme résonne de nouveau. Je me lève avec difficulté, m'approche de la fenêtre, ouvre le rideau. Un groupe de jeunes drogués résident en face de la maison. Je souffle d'exaspération et ouvre ma fenêtre.

- Je peux savoir pourquoi vous nous empêcher de dormir exactement ?!

- Peux être que tu pourrais venir ici ma belle et nous parler en face puisque mademoiselle veut se mêler des affaires des grands.

Je ris aux éclats. Son regard se durcit et devient noir. Je le regarde excédée, je lui lève mon majeur et retourne finir ma nuit. 7H00. Mon réveil sonne, je le jette à terre. Je me prépare rapidement puis sors arpenter le centre ville. Mon visage se décompose lorsque je remarque tous ces débris de verres. Les vitrines sont brisées et les magasins saccagés. Les poubelles retournées voir brûlées ainsi que les voitures. En passant devant certaines ruelles des corps sont allongés et livides, ils ne bougent plus... Mais qu'est ce qui a bien pu se passer ?... Je continue mon chemin pour me rendre à la mairie étant toute proche. Le paysage toujours aussi délabré. J'arrive devant la mairie, quelques vitres sont brisés, les portes comme troués, comme si quelqu'un avait tenté d'infiltrer le bâtiment. Je pousse la lourde et imposante porte en déglutissant. Je m'attendais à voir une centaine de personnes mais lorsque mon corps est complètement apte à regarder à l'intérieur, je vois qu'il y a au moins un millier de personnes rangés dans différentes sections. Classés en fonction du sexe et de l'âge. J'essaie de me concentrer et de faire abstraction de ces innombrables visages. J'aperçois enfin FEMME / 18 ANS. Je m'y rends lentement mais constate très vite que la file d'attente est interminable. Patiente comme je suis, je commence à marcher le long de la queue pour pouvoir doubler. Lorsque je m'apprête à réussir la mission que je m'étais donner quelqu'un attrape fermement mon bras, sa main est froide. Je me retourne pour faire face à la personne qui ose me toucher. Ma tête fait de longs vas et viens afin de l'analyser. Il est grand, très grand et très baraqué. Il m'entraîne alors avec lui et je n'arrive pas à m'en détacher malgré mes tentatives. Il ouvre une porte, et plusieurs petites cellules se présentes à nous. Il me pousse dans l'une d'entre elle et m'enferme à l'intérieur. Il me regarde quelques secondes avec un regard victorieux voulant dire « Je t'ai bien eu », ce qui lui vaux non seulement un regard noir de ma part mais également mon fameux majeur. Son sourire disparaît et il me laisse seule.

Mais qu'est ce que c 'est que ce bordel ?

Anastasis, dernier espoir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant