Elle est partie...

Chapitre 3

Il était environ 14h30 quand je poussais difficilement les portes du district 21. Je n'avais pas vraiment envie d'être là, mais je n'avais pas vraiment eu le choix. Voight ne m'avait pas laissé le choix.

Flashback

Aussitôt après avoir envoyé mon message, mon téléphone se mit à sonner. Je pris une inspiration avant de décrocher.

- Halstead ! C'est quoi ces conneries ? me dit-il d'un ton dur.

- Je démissionne patron.

- Je te veux à mon bureau à 14h30. Et c'est non négociable !

Et il raccrocha sans que je ne puisse rien répondre. Connaissant Voight, je savais qu'il valait mieux que je me rende à ce rendez-vous. Sinon il ne me lâcherait jamais.

Fin du flashback

Je rentrais donc dans le bâtiment, aperçus Platt qui me fit un léger signe de tête pour me saluer mais elle ne dit rien. Je montais machinalement les quelques marches qui me séparaient de la grille que je désactivais pour pouvoir accéder à l'unité des Renseignements que je connaissais si bien. Arrivé en haut, je vis les regards d'Adam, de Kevin et Al se tourner vers moi. Mais ce que je voyais surtout c'était son bureau et la chaise vide qui s'y trouvait. Mon cœur se serra et je pense que mon visage laissait paraître mes émotions car personne de l'équipe ne dit mot. J'avançais doucement vers le bureau de Voight mais j'avais juste envie de partir en courant. Arrivé à mi-chemin qui me séparait de la porte, je m'arrêtai. Mes jambes ne voulaient pas continuer d'avancer. C'est alors que je sentis la main d'Alvin se poser sur mon épaule avant qu'il me dise.

- Ça va aller gamin, Voight t'attend...et tu sais qu'il n'est pas patient.

Un léger sourire se dessina sur mon visage car je voyais très bien ce qu'il voulait dire. La patience n'était pas le maitre mot du patron. Je prenais donc mon courage à deux mains et franchis les derniers mètres. Je n'eus même pas besoin de frapper qu'il me faisait signe d'entrer.

Je n'osais pas le regarder. J'avais peur de ce que j'allais découvrir dans ses yeux. Et à ce moment précis, j'avais l'impression de n'être qu'un gamin ayant fait une bêtise.

- Assieds-toi.

Je m'asseyais en silence et j'attendais. J'attendais les remontrances de Voight car j'étais certain de ce qu'il allait me dire. Qu'il m'avait prévenu que ma relation avec Erin ne devait pas se mettre en travers de nos vies de flics. Qu'il n'aurait jamais dû accepter de nous laisser nous mettre ensemble. Mais à mon grand étonnement ce n'est pas ce que j'entends.

- Je suis désolé Jay.

Il lâcha ces mots sans rien de plus et mon reflexe fut de lever mes yeux vers lui et ce que je vis ne fit qu'accentuer ma détresse. Il semblait fatigué, complétement perdu. J'avais presque l'impression de me voir dans un miroir.

- Je suis désolé Jay mais je ne peux pas accepter ta démission.

- Pourquoi ?

- Parce que je te connais Jay. Ça fait combien de temps qu'on bosse ensemble ? 6 ans ? Je sais que tu aimes ton métier plus que tout au monde.

Non il se trompait. Il y avait quelque chose que j'aimais encore plus que ce métier et il le savait très bien.

- J'peux pas continuer Voight. Sans...sans elle...

Il se leva de son bureau pour s'asseoir près de moi.

- Je t'avais prévenu Jay. Je t'avais dit que cette relation ne pouvait pas se mettre en travers de votre boulot.

Et voilà...le Voight que je connaissais refaisait surface.

- Mais merde Jay. Tu vas arrêter de vivre pour une fille ?

Ce que j'entendis me rendait fou de rage. Comment pouvait-il parler d'elle comme ça ! Je me levai de ma chaise furieusement. J'avais juste envie de lui en mettre une.

- Une fille ? T'es sérieux ?

Les doigts se serraient dans les paumes de mes mains. Je ne savais pas comment je faisais pour ne pas mettre mon souhait à exécution.

- Tu sais très bien ce que je veux dire Halstead.

Lui aussi s'était levé. Son ton avait changé. Il se faisait plus dur. Nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et finalement c'est lui qui me donna le premier coup.

- C'est de ta faute si elle est partie.

Mon poing vint s'abattre sur le visage de Voight. Je voyais un filet de sang couler depuis son arcade sourcilière. Il me rendit mon coup qui me fit légèrement reculer. J'entendais Adam et Al débarquer dans le bureau pour nous séparer.

- T'es qu'une ordure Voight. T'as rien fait pour la retenir, bien au contraire c'est toi qui l'a envoyé là-bas.

J'attrapais mon insigne qui était attachée à ma ceinture et l'envoyais valser sur le bureau et me dirigeai vers la sortie. Et ce fut sans me retourner que je lui confirmais ce que je lui avais annoncé quelques heures plus tôt.

- Je démissionne.

J'avais rejoint ma voiture à toute vitesse. Ma rage n'avait toujours pas diminué. Si Adam et Alvin n'étaient pas intervenus, j'aurai pu vraiment lui casser la gueule. Je m'asseyais derrière le volant et me déchainais sur ce dernier. Toute ma colère, tout mon désespoir...

C'est les yeux fermés que j'entendis quelqu'un grimper du côté passager et je n'avais pas besoin d'attendre longtemps avant de comprendre que c'était Adam.

- Jay

- Adam laisse-moi tranquille.

- Tu ne peux pas faire ça mec. Tu ne peux pas lâcher l'équipe.

- Mais t'a entendu ce qu'il m'a dit ?

Je sentais la colère remonter en moi.

- Comment tu veux que je bosse avec un mec pareil... Il ne sait même pas se remettre en question. La seule chose qu'il sait faire c'est rejeter la faute sur les autres.

- Je sais que Voight peut aller loin parfois.

- Adam, descend de la voiture s'il te plait.

- Jay

- DEGAGE ! lui dis-je en hurlant

Adam ne se fit pas prier et descendit immédiatement de la voiture. Je démarrais et partais en trombe dans les rues de Chicago.