𝐍𝐞𝐟𝐞𝐥𝐢𝐛𝐚𝐭𝐚

- 𝟐𝟕 -

L'atmosphère cette fois-ci était moins clinique. Jungkook le percevait, et il le sentait dans la façon dont les doigts chauds de Taehyung se glissaient sous ses vêtements. Ils effleuraient sa peau, aimant ses hanches et sa taille, soulevant le bas de son corps du lit pour enlever son jean. Pour la première fois, on sentait que Taehyung était impliqué dans ce moment plutôt que d'être l'auteur omniprésent qui le créait. Son toucher était douloureusement tendre, comme s'il avait peur de casser Jungkook en deux s'il le serrait trop fort, et lorsque Jungkook l'aida à enlever sa propre chemise, il s'assit et il y eut un moment où ils se regardèrent simplement.

Jungkook le détailla davantage qu'il ne l'avait jamais fait avec ses yeux auparavant, même si ce n'était pas la première fois qu'il voyait le corps de Taehyung. C'était différent, maintenant. Il traça des lignes avec ses yeux sur ses clavicules profondément enfoncées, le plan plat de son estomac et les poils sous son nombril, sur chaque côte visible et puis de nouveau sur son visage. « Est-ce que tu veux... ? », demanda-t-il, sa voix s'éteignant parce qu'il ne savait même pas ce qu'il demandait.

Cependant, Taehyung hocha de la tête. Il passa une main sur son visage, puis s'occupa de se déshabiller. Ce n'était pas sexuellement chargé. Ce n'était pas comme si Jungkook avait arraché ses vêtements ou même les avait retiré pièce par pièce. Au contraire, c'était précis, et tellement digne de Taehyung que son souffle se bloqua dans sa gorge. Jungkook avait l'impression d'être le témoin de quelque chose de si intime qu'il ne devait regarder que depuis sa vision périphérique, ou qu'il devait baisser la tête. Lorsque Taehyung fut nu, leurs yeux se rencontrèrent à nouveau et Jungkook déglutit.

« Tu es magnifique, Taehyung », chuchota-t-il. Même si son cerveau était pris dans un brouillard absolu, il savait au moins qu'il était important de continuer à lui parler. « Mon Dieu, tu es si beau »

Le désir remuait dans son abdomen, mais son cœur vibrait aussi dans sa poitrine, comme il le faisait lorsqu'il regardait une belle œuvre d'art ou lisait une grande œuvre littéraire. Simultanément, la vulnérabilité de Taehyung était à la fois sexuelle et non-sexuelle. Jungkook en avait la bouche sèche et le sang chaud et pourtant, en dépit de ce qui allait se passer, il s'efforçait de le voir sous un jour qui n'était pas caractérisé par la révérence. Taehyung existait en dehors du domaine de la sexualité et maintenant qu'il était confronté à cette réalité, les poils de sa nuque se hérissaient.

« Tu n'as pas à dire ça, Jungkook », Taehyung baissa les yeux et secoua la tête avec un demi-rire. « Je suis maigre et usé »

« Si putain de beau », dit Jungkook. Il était déjà à genoux, capturant Taehyung dans un baiser. Leurs lèvres se fondirent les unes dans les autres comme la peinture se fond. S'ils étaient de la peinture, Jungkook pensait qu'il serait d'un rouge marocain riche, au sang chaud et plein de vie, et que Taehyung serait d'un vert saule, discret et pourtant impossible à quitter des yeux. Le bout de ses doigts caressa le dos nu de Taehyung. Il sentit chaque crête de sa colonne vertébrale, en comptant les vertèbres. Les mots ne pouvaient pas briser ce moment, ce baiser consumant tout.

Peut-être était-ce mieux ainsi.

Les mains de Taehyung prirent le corps de Jungkook comme leur propre corps. Il fit courir ses ongles le long de ses cuisses, légers comme des plumes. Des frissons suivaient chaque mouvement. Son contact était de l'électricité et le corps de Jungkook réagissait d'une manière qu'il ne pouvait pas contrôler. Leur souffle se répandit dans le baiser et Taehyung déplaça ses lèvres vers son cou, en embrassant d'abord son pouls, puis le gonflement de sa gorge. Lorsqu'il se déplaça vers le creux, sa langue traça un cercle et Jungkook frissonna à nouveau.

« T'ai-je déjà dit, Jungkook, que je voulais écrire sur l'intégralité de ton corps ? », souffla Taehyung, directement contre sa peau. Il y avait une intensité dans sa voix que Jungkook n'avait jamais, jamais entendue auparavant.