- 𝟒𝟕 -

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« 'La morale n'est pas la doctrine sur la façon dont nous pouvons nous rendre heureux, mais sur la façon dont nous pouvons nous rendre dignes du bonheur'. Si je trouve le bonheur dans l'argent que je gagne, où cela se situe-t-il par rapport à la satisfaction morale de partager cet argent avec quelqu'un qui pourrait en avoir plus besoin que moi ? », déclara Taehyung, en faisant tourner son stylo en huit sur la page tout en regardant par la fenêtre. « Si je cause le malheur d'une autre personne dans ma quête du bonheur sans qu'il y ait de faute intentionnelle de ma part, alors que devient la vérité universelle de la moralité ? »

Jungkook le regardait parler. C'était un nouveau cadeau spécial de la vie dans la maison, écouter Taehyung penser à haute voix pendant qu'il arpentait le jardin ou rôdait dans le salon ou travaillait dans son bureau, sa voix dérivant dans le couloir.

« Je ne sais pas », marmonna Taehyung. Le bouton de son magnétophone fit un bruit qui ne pouvait être imité par rien de moderne alors qu'il arrêtait l'enregistrement. « Si j'avais toutes les réponses, j'aurais déjà rendu le monde heureux »

Jungkook frappa ses articulations contre le cadre de la porte. « Du thé pour toi », dit-il en souriant lorsque Taehyung se retourna sur son siège et son visage s'illumina à la vue de la tasse fumante dans la main de Jungkook.

« Merci », dit Taehyung, déjà à moitié sorti de son siège avant que Jungkook ne puisse traverser la pièce pour déposer la tasse sur son bureau. « La nuit commence à tomber et je ne pourrai plus regarder le jardin. Je vais devoir faire appel à toi pour me remplacer »

« Je suis là pour aider », Jungkook sourit. Il serait plus qu'heureux de rester assis et de lire son livre pendant que Taehyung le regarderait pour l'encourager. « Est-ce que tu apprécies ton nouveau magnétophone ? »

« Il est parfait. J'avais oublié à quel point il peut être utile d'exprimer ses pensées à haute voix. Merci de me l'avoir acheté ». Parfois, Taehyung glissait la boîte en bois et en plastique sous son bras pendant qu'il marchait, sa tasse de thé dans l'autre main. Une fois, il l'avait même apportée au lit, murmurant dans la nuit des choses qui lui venaient pendant sa période de repos. C'était mieux pour lui, pensait Jungkook, que d'allumer la lampe et de chercher un stylo pour griffonner ses idées sur un bloc-notes toutes les heures.

« Tu penses que c'est un peu tard pour Kant ? Ou l'obscurité va-t-elle t'aider ? »

Taehyung jeta un coup d'oeil aux fenêtres. « Je ne suis pas sûr. Namjoon est vraiment impatient de lire mon essai ; il a dit que cela pourrait beaucoup aider ses étudiants »

« Je sais, mon amour, et il a dit qu'il te restait plus d'un mois avant qu'il ait besoin de l'avoir. Ne te surmène pas trop »

« Je ne le ferai pas. Je te le promets », ajouta-t-il.

Jungkook pouvait le croire. Au cours des deux dernières semaines, Taehyung s'était remis d'aplomb, travaillant dur pendant environ huit heures chaque jour, mais se permettant de faire autre chose le reste du temps. Il dormait bien, six heures par nuit, et avait commencé à se promener dans le quartier plusieurs fois par semaine. Jungkook pensait qu'il avait l'air en bonne santé. En fait, il le savait, car il analysait le visage et les formes de Taehyung presque tous les jours.

Il y avait de la chaleur sur sa peau et une étincelle dans ses yeux.

« As-tu installé la télévision pour que nous puissions enregistrer le documentaire ? »

« Oui », Jungkook sourit. Depuis que la télévision avait été livrée, Taehyung avait parcouru les programmes pour trouver des documentaires sur la nature, des émissions de débat et, le matin, un dessin animé occasionnel.

𝐍𝐞𝐟𝐞𝐥𝐢𝐛𝐚𝐭𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant