Chapitre 28

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Chez lui, Jin, changé et prêt pour la nuit, tournait en rond. Il attendait nerveusement l'appel de la jeune femme, qui selon ses calculs, devrait être arrivée depuis dix minutes. Aussitôt, il se décida à l'appeler, devenant encore plus nerveux au fil des tonalités. Enfin, quelqu'un décrocha, et Jin l'assaillit aussitôt.

— Soyeon ! Tu es rentrée ? Tu n'as pas eu de problèmes ? Pourquoi tu n'as pas appelée ?

— Bonsoir Monsieur, c'est l'hôpital ____ Malheureusement, votre amie ne pourra pas vous répondre, elle vient d'être impliquée dans un accident.

— Pardon ? Quel hôpital vous dites ? Très bien, j'arrive tout de suite.

L'appel se coupa alors que Jin enfilait vite un manteau, rentrait dans les premières chaussures qui venaient et démarra sa voiture en un temps record.

Il arriva enfin dans l'hôpital, après une route qui lui avait parue infinie, et rejoignit la personne qui avait décroché, avec un second appel pour le reconnaître. L'allure de Jin était complètement défaite, et sa tenue pouvait ne pas paraître crédible si quelqu'un affirmait qu'il était le célèbre chanteur de BTS. Mais enfin, la situation actuelle était urgente, et le personnel médical ne s'embarrassa pas de le reconnaître avant de se diriger en parlant vers l'acceuil.

— Vous êtes son tuteur légal ? Je veux dire, un proche ?

— On peut effectivement dire cela. Vous connaissez la situation ?

— Il s'agit d'une collision avec un piéton. Le choc est important, mais aucune vie n'est plus en danger, grâce à l'aide du témoin. MinHa, tu peux me donner les dossiers de l'accident de voiture, s'il te plaît.

La quarantenaire les lui donna, intriguée par l'apparence du chanteur, dont les cheveux cachaient le visage.

— Quel lien entretenez-vous, et avec quel patient précisément ? Nous n'avons pas pu les identifier encore, donc vous nous aiderez.

— Oh, disons que je suis un ami très proche et un collaborateur de Hwang Soyeon.

— Vous savez si elle a des allergies ? Des antécédents médicaux ? Sa date de naissance ?

— Elle est née le 3 octobre 1992, malheureusement, je ne peux rien vous dire de plus. Est-elle gravement atteinte ?

— Nous allons voir les patients, que nous puissions les reconnaître. Si vous voulez bien me suivre.

Le chanteur le suivit dans le service des urgences, toujours fébrile, et toujours suivit du regard de la nommée MinHa. Au même moment, Soyeon souffla de soulagement alors que l'enfant s'était enfin endormit. Elle s'appuya contre le dossier quelques secondes avant de se lever, faire quelques pas, et sortir pour changer d'air. Elle s'approcha des vitres, appréciant la beauté nocturne de la ville. Elle étouffa un bâillement avant de se rappeler quelque chose. Elle tapota vite ses poches, avant de se rendre compte de l'absence de son portable. Cela la réveilla bien plus efficacement qu'un café et elle tenta de se remémorer le numéro de téléphone de son ami, tout en effectuant le trajet inverse effectué depuis son arrivée ici. Elle se cogna malencontreusement à un médecin qui sortait d'une chambre. Confuse, elle s'inclina à quatre-vingt-dix degrés pour s'excuser, et fut arrêtée par une voix qu'elle connaissait.

— Soyeon ?

La jeune femme releva sa tête, surprise, et ses yeux s'agrandirent alors qu'elle reconnaissait celui qu'elle cherchait à contacter. Et ses yeux se firent encore plus grand alors que Seokjin la prit par les épaules, l'auscultant dans tous les sens.

— Tu vas bien ? Tu n'as rien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu ne devrais pas te reposer ?

— Je vais bien, pourquoi je n'irais pas bien ? Et toi, qu'est-ce que tu fais-là.

— Quand je t'ai appelé, c'est cet infirmier qui m'a répondu. Il m'a parlé d'un accident et de tout ça.

— Oh... je suis juste arrivée à temps donc je n'ai rien.

— Vraiment ? C'est merveilleux, lança-t-il soulagé. Oh, tiens, ton portable.

— Vous êtes donc la personne qui nous a prévenu, intervint l'infirmier.

— Oui, c'est bien moi. Vous savez comment vont les parents ?

— Ils sont tous les trois dans le coma. Le piéton cependant était moins touché, on s'attends à ce qu'il se réveille d'ici quelques semaines seulement.

— Vous avez pu les identifier ?

— Le piéton a pu être identifié grâce à ses papiers d'identités, mais les affaires de la famille sont sans doute restées dans leur voiture. Et nous n'avons pas pu contacter l'un de leur contact. La police prendra la relève.

Soyeon hocha la tête alors que Jin la tenait toujours par les épaules en marchant. Le trio se retrouva de nouveau devant l'accueil, toujours discutant. L'infirmier déchira la feuille comportant les quelques informations sur la jeune directrice. Celle-ci demanda d'ailleurs l'autorisation de pouvoir visiter l'enfant, jusqu'à ce que la famille ou les proches se manifestent. Sentant sa sincérité, l'homme dévia les procédures pour l'y autoriser. Et pendant qu'ils parlaient, Minha, troublée par ce sentiment de déjà-vu, avait discrètement regardé les fragments du papier, avant d'effectuer une rapide recherche sur internet. Elle avait ensuite comparé la photo de son téléphone avec la femme qu'elle avait devant elle, et ne bougea plus, une fois l'objet posé. Elle ne pensa même plus à l'homme qui l'accompagnait. Mais ce dernier, n'étant pas vraiment introduit dans la discussion, avait remarqué le changement d'attitude. Il suivit son regard, avant de se pencher un peu pour voir l'écran du téléphone et confirmer sa pensée. Amusé, il ordonna un peu ses cheveux et se pencha vers son amie alors que l'infirmier appelait pour savoir où la voiture de la jeune femme avait été déplacée.

— Je crois que quelqu'un t'a reconnue, lui glissa-t-il.

— Quoi ?

— C'est le début de la célébrité, continua-t-il. La grande Hwang Soyeon, une femme d'affaire montante exemplaire !

L'infirmier, surprit par le léger bruit d'essuie-glace leur jeta un regard alors que Soyeon se cachait le visage. Mais enfin, il les accompagna ensuite vers le parking où avait été placée la voiture, et où ils pourraient récupérer les clefs. Cependant, Jin lui interdit formellement de prendre le volant. Et une fois qu'elle eut récupéré ses clefs et vérifié ses affaires, il l'entraîna dans sa voiture. Lorsqu'il arriva chez lui, il lui laissa son lit, lui prêta quelques affaires et lui laissa son appartement personnel pour loger au dortoir du groupe qui n'était pas loin du tout. Soyeon n'eut, à vrai dire, pas le temps de protester. Le voyage en voiture l'avait achevée et Jin la portait presque jusqu'à chez lui. Heureusement, la jeune femme était suffisamment consciente pour se changer par elle-même et se glisser sous les draps.

Le lendemain, Seokjin retourna dans son appartement, mais en voyant la jeune femme dormir si bien, il ne put se résigner à la réveiller. A la place, il appela ChinHae pour lui faire part des évènements de la nuit. Le jeune homme s'inquiéta pour son amie, mais se rassura en sachant qu'elle était entre de bonnes mains. Et surtout, cela pouvait lui faciliter la tâche. Mais tous les deux ne pouvaient pas prévoir ce qu'il se passerait plus tard. Le jeune homme s'installa donc dans son salon pour regarder quelques documents qu'il avait récupéré au dortoir, pour ne pas laisser la jeune femme seule. Aux alentours de onze heure, un bruit cependant l'interpela. Il s'arrêta quelques instants afin de les identifier, et surpris, il se dirigea vers la provenance des pleurs.

Bon retour, Hwang Soyeon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant