Chapitre 42

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La jeune femme fronça les sourcils devant le numéro inconnu. Qui pouvait bien vouloir l'appeler à cette heure-ci ? Craignant une farce téléphonique ou une personne étrange, elle décrocha quand même.

— Yeonie ? fit la voix de l'autre côté. C'est moi, Ji-Kyung ajhussi. Allô ?

— Bonsoir ...

— C'est bien la même voix que dans l'interview, fit la voix enjouée de l'autre côté. J'ai reçu ton mot à l'hôpital. Tu ne m'as laissé aucun moyen pour te contacter ! Tu te rends comptes ? Seize ans sans nouvelles et je découvre tout à coup que ma petite Yeonie est devenue une jeune femme qui réussit bien sa vie ! Et qu'en plus, elle est celle qui m'a sauvé, moi et ma famille et nous a mené jusqu'à l'hôpital ! Mais qu'elle ne me laisse rien d'autre qu'un petit mot me disant, pardon, m'ordonnant, d'aller mieux !

— Sunbae, la voix de Soyeon se brisa sur la dernière syllabe. Vous allez bien ?

— Je vais bien. Tu n'as pas vu les nouvelles ? J'aurais aimé venir te voir en premier, mais ils ne veulent pas me laisser sortir plus vite. C'est pas du tout comme dans les films ! Mais j'étais impatient alors j'ai cherché ton numéro. Mais toi, tu vas bien ? Toutes ces années sans nouvelles et ce brusque retour. Tu vas bien ?

Soyeon pouvait entendre l'inquiétude percer dans la voix de celui qui avait été son protecteur le temps d'un tournage. Les larmes coulèrent alors que leurs moments ensemble lui revenaient.

— Sunbae... Je vais bien.

— Tu pleures ? Eh, Soyeon, tu es une grande fille maintenant. Tu es une « business woman » tu ne peux pas montrer tes émotions à n'importe qui.

— Il n'y a personne. Et je ne pleure pas, mentit-elle en essuyant ses joues.

— Menteuse ! Tu es libre demain ?

— Non. Je suis occupée toute la journée et je n'ai même pas le temps de manger ! Alors avoir du temps pour un ajhussi...

— Ah ! bah voilà ! Ça c'est la Hwang Soyeon que je connais ! Rendez-vous demain à quinze heure devant ma chambre d'hôpital. Je n'ai pas changé, c'est la même que quand tu m'as fait donner le mot. Mais tu peux venir plus tard si tu n'es pas disponible. Mes gardiens seront prévenus.

Soyeon sourit alors que l'appel se coupait. Elle regarda ensuite son emploi du temps pour le lendemain et fit en sorte de déplacer quelques rendez-vous. Elle prépara enfin son dîner avant de se préparer pour dormir.

Le lendemain, un peu avant quinze heure, Hwang Soyeon sortait de l'ascenseur de l'hôpital, après avoir ignoré chaque appel et message de Yunjae. En voyant les gardes du corps devant la chambre d'hôpital, la jeune femme se remit à hésiter. Son pas se fit plus lent et elle fixait les deux hommes à mesure qu'elle approchait. Les deux gardes la fixaient en retour jusqu'à ce qu'elle s'arrête à deux-trois mètres d'eux.

— Bonjour, j'ai rendez-vous avec ...

— Soyeonie !

La porte de la chambre s'ouvrit à la volée, laissant apparaître Nam Jikyung en béquilles et tout sourire. L'acteur s'était levé fréquemment durant la journée pour vérifier si l'ex-actrice n'était pas arrivée et il avait entendu sa voix. Rapidement, de sa béquille, il fit décaler ses deux gardes et invita son amie à entrer. Il ferma la porte derrière elle et lâcha la béquille qui ne lui servait pas. Il commença ensuite à l'ausculter et l'observer de tous côtés, recherchant ses traits d'enfants et s'assurant de sa santé.

— Ouh... tu en as de belles cernes dis-moi, il faut dormir la nuit. Oh, tu n'as plus tes petites joues toutes mignonnes... c'est bien triste. Tu as bien grandi ! Enfin tu es encore petite par rapport à moi, mais enfin, tu n'as pas encore tout à fait fini ta croissance. Assieds-toi, assieds-toi.

Soyeon s'installa donc sur une chaise qu'elle tira près du lit alors que le plus vieux se réinstallait sur son lit.

— Alors, raconte-moi tout, ta vie, ton œuvre, tout.

— Comme tu as pu le voir, je me débrouille plutôt bien dans le monde des affaires, je vais bien aussi, tout se passes bien.

— Tu ne te fatigue pas inutilement ? Tu ne cherches pas la petite bête dans tout ce que tu fais ?

— Bien sûr que non, enfin !

— Eh ! Soyeon, je te connais. Je suis sûre que tu n'as pas changée. M'enfin, j'ai vu ta conférence de presse. Bien joué. Qui aurait pu penser que tu deviendrais une jeune femme comme tu l'es aujourd'hui et que tu choisirais cette voix-là. Je salue celle que tu es devenue !

Soyeon rougit alors que son ancien collègue continuait de la complimenter. Elle finit par regarder par la fenêtre, ce que son protecteur remarqua.

— Je parles trop ? Eh bien c'est parce que je ne t'ai pas vue depuis longtemps. Et tu n'imagines pas ma joie quand j'ai su que je serais le seul du métier à être désormais en contact avec toi. Tu sais, fit-il d'un air plus grave, on est beaucoup à se demander ce que tu es devenue, ce que tu as fait après ça, si tu t'étais relevée, si tu avais décidé d'oublier, si tu allais bien. Tu sais, si je n'avais pas eu ton mot, ni vu les nouvelles comme quoi tu étais ma sauveuse, je n'aurais peut-être jamais fait le lien. Tu as tellement changé...

— Sunbae, je n'ai pas oublié. Comment je le pourrais alors que je n'ai rien pu faire ? Mais je vais bien, cela appartient au passé maintenant. Et puis, je n'ai pas tant changé que cela, Jin m'a dit qu'il m'avait reconnu à notre première rencontre !

— Tu étais bien jeune à l'époque, alors ne le garde pas en toi. Et je voulais aborder cette relation avec le chanteur justement. Vous êtes plutôt proches quand même –il m'a donné ton numéro, mais je ne te le dirais pas— pour qu'il y ai autant de photos de vous. Et voilà que tu me dis qu'il t'a reconnu à votre première rencontre, je pense qu'en tant que ton sunbae, j'ai le droit à quelques petites informations pour savoir si je peux lui faire confiance.

Soyeon riota.

— Pourquoi est-ce que tu aurais besoin de lui faire confiance ? Vous ne travaillez pas ensemble encore.

— Il est avec toi, c'est suffisant. Alors ? Il t'a approché à cause de ton nom ?

— Non. On s'est d'abord vu au travail. Et il a commencé à avoir des doutes. Il m'a dit que c'était un grand fan de l'actrice, mais ce n'est plus important maintenant. Mais ce n'est pas pour cela que l'on s'est rapproché. C'était juste un concours de circonstances.

— Je vois.

Les deux acteurs discutèrent ensuite de la vie qu'ils avaient mené chacun de son côté, avant que le travail ne rappelle Soyeon à son poste. JiKyung resta ensuite seul dans ses pensées avant de contacter Jin, puis le second numéro qu'il lui avait transmis.

A son bureau, Yunjae décrocha et ne fut pas surpris de l'identité de son correspondant. Le psychologue décida de le rejoindre dans l'après-midi pour pouvoir entendre ce que l'acteur voulait lui dire. Puisque ce dernier ne voulait pas l'annoncer au téléphone, l'ami de Soyeon pressenti qu'il allait enfin savoir ce qu'il s'était passé autrefois. Ou du moins, il aurait plus d'indications, que l'acteur jugeait nécessaires de lui révéler.

Bon retour, Hwang Soyeon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant