5. La Ville🔥

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Si un jour on m'avait dit que j'errerai comme une âme en peine dans la grande ville de Flata, je n'y aurais pas cru.

Pourtant, me voilà, à errer sans but dans les rues et sous les regards pleins de jugements des riches personnes.

C'est vrai que je ressemble à une mendiante avec mes vêtements.
Mais voilà, il n'y a pas vraiment d'importance...

Les petites ruelles cachent les plus grands secrets comme les pauvres mendiants morts de faim et de soif.

Autant pour moi, dans quelques heures, je serai dans le même état.

Alors que je passe dans une énième rue de marchands, je vois un attroupement de quatre personnes.

Je me rapproche d'elles, curieuses. Trois femmes et un homme.

- Je trouve que c'est une annonce un peu trop confiante et extravagante... C'est... Inadmissible !, Déclare l'une des femmes, indignée.

- Mais je te rappelle que la guilde Black Slave est très réputée et vend de bons produits !, Obtempère le seul homme d'une voix sérieusement grave.

- Je suis tout de même d'accord avec Lady Dimitry, C'est vulgaire ! Allons-nous en !, Ordonne une autre femme.

On peut supposer à leurs habits qu'ils sont des personnes de hauts rangs.
Lorsqu'ils sont assez loin, je m'approche du mur qu'ils scrutaient, et me rends compte qu'ils lisaient une affiche.

Dessus, une sorte de cirque y est dessiné et au dessus de celui-ci, une annonce : « Si votre vie n'a plus d'importance, donnez-la à une personne qui en prendra soin. »

Je reste surprise.
C'est... Possible ?
Qui de sensé afficherait sans retenue une chose aussi... Osée ?

Je reste là, à fixer l'affiche pendant quelques instants.
Une occasion si... Alléchante. Mais limite, folle.

Mais qu'ai-je à perdre exactement ?
Rien. Au fond, je pense que c'est une solution.
Si je me rends là-bas, je serais au moins ( avec un peu de chance ) nourrie et logée.
Si ce n'est pas ça, je pourrirai dans une rue moisie comme une mendiante tout en mourrant de faim.
Personnellement, je pense que certains esclaves devraient se livrer eux-mêmes à ça.

Je secoue la tête, sans expression, fixant encore les lettres presque folles écrites dessus.
Mais je sais que ma décision est prise. Je me détourne de l'affiche et commence à marcher.

Si je veux trouver cette guilde clandestine ou criminelle, je dois me renseigner.
Honnêtement, je n'ai pas vraiment l'espoir d'être... Comment dire... Receuillie par une personne affective et attentionnée.
Les chances sont très minimes.

Je pousse un soupir imperceptible à l'idée de demander des informations aux personnes qui me dévisagent.

Une Heure Plus Tard

Honnêtement, il n'y avait pas besoin de loupe pour savoir à quelle point je devais être dégoûtante.
Surtout face aux regards que m'ont adressés les nobles dames ou messieurs.

Dommage, ils ont dû supporter mon apparence pendant quelques minutes...

Certains m'ont fui, et d'autres ont répondu - non sans une grimace de dégoût.
Je ne connais pas très bien la ville, mais je suis juste les instructions. Ils m'ont décrit l'endroit, alors je demande de temps en temps le chemin aux marchands.

C'est donc après une ou deux heures de marche que je prends un peu repos, sachant - d'après un marchand - que c'est à deux rue d'ici.

Je m'appuie doucement contre un mur, fatiguée.
La ville est dangereuse, autant qu'impitoyable.
Mais je dois m'y faire.

Soudain, mon ventre gargouille sans retenue. Ah... J'ai faim.
Je n'y fais pas trop attention et recommence à marcher dans les rues devenues silencieuses.
Elles sont moins fréquentées.

Et donc je ne fais que demander au hasard à un passant. Un jeune homme habillé humblement sans trop de parures pour une fois.
Gardant mon air froid et neutre habituel, je m'approche de lui.

Il ne m'a pas vraiment remarqué, puisqu'il a l'air d'être dans ses pensées.
Lorsque je lui touche l'épaule, il sursaute légèrement.

- Désolée. Je ne voulais pas vous effrayer, je dis de manière neutre.

Il a l'air d'essayer de se calmer.
À force, je vais finir par croire que ma mine doit être affreuse. Bon, je n'ai aucun charme déjà, alors avec ma mine, impossible de ne pas effrayer ce pauvre garçon.

Lorsqu'il se calme, je ne passe pas par quatre chemins.

- Pardon, pouvez-vous m'indiquer où se trouve la guilde de Black Slave ?, Je l'interroge directement.

Il a l'air prêt à courir pour se cacher dans un trou, au vu de la tête qu'il fait.
Il me scrute pendant quelques secondes, puis ouvre enfin la bouche.

- Hum... Je peux. Mais qui êtes-vous ?, Me demande-t-il curieusement.

- Vous n'avez pas besoin de le savoir. Et donc ?, Je lui repose ma question.

Il hoche la tête puis commence à marcher, faisant demi-tour vers le côté d'où il vient précédemment.
Je le suis sans rechigner.

Pour une fois qu'une personne ne me regarde pas avec dégoût...

J'en viendrai presque à soupirer de soulagement. Mais, est-ce que je sais au moins ce qui va m'arriver ?

Après plusieurs minutes de marche, nous arrivons devant un très grand bâtiment. À l'arrière, on peut voir comme une enceinte de cirque.
Euh... Il est sûr de ne pas s'être trompé de lieu ?

Remarquant sûrement que je dévisage de manière froide, il relève les bras en signe de paix.

- Me regarde pas bizarrement ! C'est ici ! Regarde !, Dit-il en pointant quelque chose du doigt.

Je suis des yeux la trajectoire de son doigt et vois une sorte de pancarte en bois écrit Black Slave.
Il n'y a pas de doute. J'y suis.

Sans même le remercier, je marche, pieds nus vers les grandes portes gardées de la guilde clandestine.

Mais étrangement, j'ai l'impression d'entendre un bonne chance de la part du garçon qui m'a aidé.

Phénix LupinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant