Chapitre neuf

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Décidément, tous mes employés ce m'étaient en tête de me faire la morale. Cet assistant m'aura bien causé du tort jusqu'à la fin. Il était enfin temps que je le trouve. Au loin, j'aperçus Rebecca à l'accueil. Elle semblait toujours un peu sur les nerfs. Je pris mon courage à deux mains, marchai vers elle et l'interpellai.

-Bonjour Rebecca !

Pas une réponse ne se fit entendre. Elle fit mine d'être trop occupée dans ses fonctions. Je réitérai mon opération de réconciliation.

-Rebecca, je tiens à vous présenter mes excuses les plus sincères.

À ces mots, son attention se porta enfin sur ma personne.

-Hier, j'étais un peu sur les nerfs. Mon entretien avec mademoiselle Holmes, c'était très mal terminé, alors, je fus très enragé. Je n'aurais pas dû décharger ma mauvaise humeur sur vous. Je vous demande de m'excuser.

-Eh bien, laissez-moi un temps de réflexion. Repassez plus tard me voir, je vous donnerai une réponse à ce moment-là.

-Rebecca, vous n'êtes pas sérieuse, dis-je abasourdit par ce que je venais d'entendre.

-Donnez-moi une raison de vous pardonner sur-le-champ alors ?

À vrai dire, je n'en savais rien, que pouvais-je lui dire au juste ? Qu'est-ce qui serait le plus adéquat pour la convaincre ? Tous les jours, j'étais chargé de convaincre mes associés, mais là rien ne me venait à l'esprit. Est-ce qu'au fond, je méritais réellement
d'être pardonné ? Pourquoi aurais-je besoin de son pardon même ? J'avais toujours été solitaire. Une dispute avec une personne de plus ne devrait rien changer pour moi.

-Bon, je vois que vous vous torturez l'esprit pour rien. Je vais vous dire pourquoi je vous pardonne. Parce que vous ne me voyez pas comme une ridicule hôtesse d'accueil. Vous me traitez de la même façon que vos confrères, avec la sympathie en plus. Et je l'apprécie beaucoup. Alors oui, je vous pardonne, monsieur Adams, cela arrive de se brouiller, me réconforta-t-elle avec la plus belle bienveillance au monde.

-Vraiment ?

-Mais bien sûr monsieur Adams, ricana-t-elle.

-Merci beaucoup Rebecca ! Vous êtes vraisemblablement la meilleure personne que je connaisse, m'exclamai-je heureux.

-Même après ce que j'ai à vous dire ?

-Quoi donc ? Vous me faites peur là, lui confiai-je inquiet.

-Je me suis permise de déprogrammer tous vos rendez-vous de recrutement pour le nouvel assistant.

-Vous avez perdu la tête ma parole, comment osez-vous ?! J'ai besoin de ses rendez-vous. Vous prenez bien trop de liberté à mon goût, lui pestais-je.

-C'est pour une bonne raison, monsieur.

-J'aimerais savoir laquelle.

-Car j'ai déjà trouvé qui sera votre assistant. En tant que secrétaire de substitution, j'ai bien le droit de choisir mon successeur. J'ai un regard extérieur pour voir votre profil et celui de votre assistant et j'en ai appelé un. Une personne que vous avez déjà reçue, mais à qui vous n'avez pas laissé une chance. Elle vous attend dans votre bureau. Regardez par vous-même, si je me suis trompée sur mon choix, je vous garantis de réorganiser
tous les rendez-vous déprogrammés.

-Vous me vendez du rêve Rebecca. Vous êtes vraiment une femme bornée. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que mademoiselle Holmes sera derrière ma porte, devinai-je, le sourire en coin.

-Je ne vous dirais rien. Allez le découvrir par vous-même, me répondit-elle.

Je partis sur-le-champ. Je ne savais rien de ce que j'allais faire une fois devant elle. J'étais tiraillé entre mon ressenti que ce milieu était bien trop sinistre pour elle, et son envie dévorante d'aspirer à cette profession. J'avais décidé de lui laisser sa chance. Je me montrerai impartial durant cette entrevue. Et en fonction de ses réponses, je me ferais un avis. Elle méritait que je la laisse s'exprimer et me montrer ses "qualités", comme elle aimait me le dire. De ce fait, ni elle ni moi n'aurions de regrets.

J'arrivai devant ma porte, plaçai ma main sur la poignée et l'ouvrit. Comme prévu, je la vis, là, devant moi. Quand elle entendit la porte s'ouvrir, elle se retourna et me vit. Un grand sourire se dessina sur son visage.

-Bonjour monsieur Adams, c'est un honneur pour moi que vous me laissiez une seconde chance, me dit-elle d'un ton
déterminé.

Elle semblait bien décidée à ne pas laisser filer le rêve de sa vie une seconde fois.

Ma secrétaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant