Chapitre douze

92 9 0
                                    

Soudainement, la porte se rouvrit violemment. Et c'était à mon grand étonnement, que j'avais sur le seuil de ma porte, Rebecca. Je me doutais qu'elle me réprimanderait, mais je n'espérais pas une telle vivacité.

-Monsieur ! Vous recommencez à vous comporter comme un enfant gâté. Ne vous ai-je pas déjà dit de cesser de virer les gens pour si peu. Mademoiselle Holmes a raison, vous semblez beaucoup trop susceptible. Il serait temps de vous détendre, s'emporta-t-elle, apparemment excédée de mon comportement.

-Rebecca, premièrement, veuillez baisser d'un ton, je vous rappelle être votre patron. Deuxièmement, je vous garantis que j'ai essayé de lui laisser une chance, mais elle a le don de m'énerver, l'assurai-je en lui montrant ma bonne foi.

-C'est faux ! Dès la première contrariété, vous m'avez jeté dehors. Je n'appelle pas cela essayer.

C'était mademoiselle Holmes qui avait pris la parole. Décidément, elle ne pouvait pas se taire.

-Mademoiselle Holmes, ne vous ai-je pas dit de rentrer chez vous. Je n'ai pas de compte à vous rendre !

-Bien sûr que si. Pourquoi n'arrivons-nous pas à nous entendre dès que ça a un rapport avec le travail ? Le premier jour de notre rencontre, quand j'ai parlé de votre métier, nous avons fini en désaccord et chaque fois que j'entre dans ce bureau, nous finissons de la même façon. Qu'est-ce qui ne va pas, dites-moi !

-Le problème, c'est vous ! Personne ne me parle de la sorte, c'est aussi simple que cela.

-Vous devez être habitué à ce qu'on ne trouble pas votre petite personne, mais sachez que jamais, je ne m'écraserai devant vous !

-Eh bien, dans ce cas, je ne vois pas ce que vous fichez encore là. Partez ! Je ne vous oblige pas à vous plier à mes exigences !

-Je ne sais même pas pourquoi je suis revenue ici. Je vous garantis de ne plus vous importuner à l'avenir.

-Stop ! Arrêtez de vous chamailler voyons. J'ai devant moi deux enfants ou quoi ?! Vous n'arrivez vraiment pas à mettre vos différents de côté ne serait-ce que pour un instant ! Vous êtes censé être des adultes, mais j'ai plutôt l'impression d'avoir deux adolescents faisant leur puberté !

-Mademoiselle Miller, ne vous en faites pas, j'agis en adulte responsable en quittant cette mascarade. C'est gentil de vous donner tant de mal pour moi. Mais vous voyez bien que nous n'avons décidément pas d'atomes crochus.

-C'est tout à fait juste. De mon côté, j'agis en adulte en n'appelant pas la sécurité pour virer mademoiselle Holmes plus rapidement.

-Mais que vais-je faire de vous deux, se désola Rebecca la tête entre ses deux mains. Dans ce cas, si j'ai deux adultes devant moi alors, j'ai une proposition à vous faire.

-Laquelle, demanda mademoiselle Holmes.

-Je sens l'entourloupe, dis-je, méfiant.

-Si vous ne savez pas discuter sans vous disputer, je vous suggère d'agir directement.

-Que voulez-vous dire par là, Rebecca ?

-Eh bien pourquoi ne pas tester mademoiselle Holmes sur le terrain ? Il n'y a pas meilleur moyen pour vous faire un avis.

-Vous voulez dire qu'elle serait une secrétaire en stage, demandai-je perplexe.

-Exactement. Simplement sur une semaine. Je pense que cela suffira pour prendre votre décision. Et à la fin de cette semaine, vous déciderez ou non de l'embaucher.

-Je dois avouer que c'est une excellente idée, mademoiselle Miller. Je suis plus que partante, se réjouit-elle.

Les deux femmes devant moi semblaient très enthousiastes. Je me sentirai coupable de casser l'ambiance. Après tout, qu'est-ce que cela me couterait ? Ce n'était qu'une semaine. Et cela permettra à Rebecca de se reposer un peu.

-Mais mademoiselle Holmes, n'étiez-vous pas prête à partir il y a un instant de cela ?

-Vous savez, je ne suis pas rancunière. C'est une qualité qu'il faudrait que vous rajoutiez sur mon curriculum vitae, me taquina-t-elle une fois de plus. J'accepte de moi aussi, vous laissez une ultime chance. Agissons comme des adultes, monsieur Adams.

-Tel un adulte, je m'abstiendrais de tout commentaire sur vos propos.

-Merci beaucoup. J'admire l'homme que vous êtes.

-Bon, dans ce cas, si vous ne faites aucune objection, monsieur Adams, j'en conclue que vous acceptez ce petit arrangement avec mademoiselle Holmes.

-Attendez ! Une dernière chose Rebecca. Imaginons que je venais à embaucher mademoiselle Holmes. Nous nous disputerons malgré tout dans notre vie quotidienne. Cela en reviendrait au même non ?

-Bien sûr que non. Vous n'avez pas besoin d'entretenir de relation avec votre assistante. Si je ne m'abuse, jusqu'à maintenant, vous êtes cordial et très distant, quand il le faut, avec vos employés. Vous n'avez qu'à faire de même avec mademoiselle Holmes. Et de toutes les manières, désormais, vous savez agir en adulte responsable. Donc il n'y aura plus le moindre problème n'est-ce pas ?

-Oui, mademoiselle Miller, comptez sur mon implication la plus totale, dit-elle souriante.

Elle finira par être bloquée de la mâchoire à force de sourire en permanence comme cela. Enfin bon, son sourire partira bien vite ici de toute façon.

-D'accord, j'accepte cet arrangement. Il me semble juste. Mademoiselle Holmes, à partir de demain, vous commencerez votre première journée en tant que stagiaire, déclarai-je solennellement.

-Merci, merci, merci. Vous verrez monsieur Adams, je serais la meilleure stagiaire que vous ayez jamais eu.

-Cela tombe bien, je n'en ai jamais eu.

-Je suis ravie que la situation soit arrangée, dit Rebecca, soulagée que tout se soit apaisé. Nous ne vous dérangerons pas plus longtemps.

-À demain, monsieur Adams, me salua ma future stagiaire.

Les deux femmes s'en allaient le sourire aux lèvres. Et pleines d'espérances en l'avenir. J'aimerais pouvoir en penser autant.

Ma secrétaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant