Ça vous est déjà arrivé d'avoir atteint la limite de contenance de votre vase à emmerdes et que juste quand vous pensez qu'aucune goutte ne peut tomber dedans, la dernière avant le débordement arrive ? Moi oui, aujourd'hui, précisément.
Ça fait une semaine et quelque que nous avons eu notre conversation avec Liam et aujourd'hui, j'ai eu cours de marketing. Normalement, tout aurait dû se passer comme sur des roulettes mais c'était sans compter sur notre cher Monsieur Bailey qui nous a mis en groupe de trois pour un projet.
Vous la voyez venir la goutte là, non ?
Bah oui, je suis dans le groupe "William". Quel bonheur. Je pense que mes oreilles ont fumé quand j'ai entendu les prénoms Will et Liam en même temps qu'Azog. Merci Monsieur Bailey.
Avec ma meilleure amie, on a décidé de s'ignorer mutuellement. Je suppose qu'elle est blessée que je ne la soutienne pas à 100 % dans sa relation, comme si ma réaction était étonnante. Et j'ai décidé de ne lui adresser la parole que pour le stricte minimum. Si avant c'était la Guerre Froide, maintenant, on est entrée dans l'ère glacière.
Mes parents ont évidemment remarqué ce petit changement dans nos attitudes, d'abord parce que Liam passe de moins en moins de temps à la maison et ensuite parce que les dîners en famille sont encore plus silencieux qu'avant.
Mon père n'en a rien à faire, ça fait longtemps que notre relation père-fille a été endommagée et je n'ai jamais su pourquoi. Quand j'étais petite, c'était un papa formidable, un papa poule et ensuite, il a commencé à m'ignorer. Je n'étais pas la seule qu'il a négligé puisque ma mère aussi a été reléguée au second rang.
Honnêtement, l'ignorance de mon père a été douloureuse au début mais je m'y suis habituée et ça ne me touche plus vraiment. Ce que je ne comprends pas, c'est que ma mère soit encore avec lui ou lui avec elle. Ils sont tous les deux misérables dans leur relation et aucun des deux ne tire l'autre vers le haut. C'est assez déprimant.
Néanmoins, je ne les ai jamais questionné. Enfin, rectification, quand j'étais petite, j'étais trop blessée pour ne rien dire et j'ai donc fait des crises pour savoir pourquoi mon père m'ignorait et pourquoi ils étaient toujours en concubinage. Ils ne m'ont jamais répondu. Ma mère était toujours honteuse et sur la défensive quand je commençais mes crises et mon père me regardait comme si j'étais une mouche écrasée sur le pare-brise de son destin.
J'ai également essayé d'attirer leur attention en étant enfant, j'ai essayé de fuguer en primaire, je piquais des crises de colère en plein restaurant ou magasin mais rien n'y faisait, mes efforts étaient futiles. Ma mère a bien essayé de me raisonner mais elle n'était pas la personne dont je voulais l'attention.
Au final après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai fini par me fatiguer et je n'ai jamais refait de caprices ou de fugue ou quoi. Je suis devenue la fille sérieuse et réservée que je suis toujours un peu aujourd'hui. J'en ai sûrement gardé quelques séquelles mais bon, qui n'a pas eu des problèmes en étant enfant ou adolescent ?
Le paradoxe c'est que plus je me suis foutue de l'avis de mon père, plus il revenait à la charge. Aujourd'hui, il y a des jours où nous avons des conversations et d'autres où il reprend sa routine d'ignorance. C'est déconcertant mais au moins, il ne m'a jamais réellement grondé puisqu'il se fiche de ce que je fais. Tout le monde ne peut pas en dire autant – ma mère la première.
Elle a essayé de prendre la place de mon père dans mon éducation et oh boy ce qu'elle était mauvaise. Heureusement pour elle, ma phase de rébellion s'est rapidement étouffée et après, je ne lui ai plus vraiment donné l'occasion de me réprimander.
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La Cité des Astres - Tome 1 - D'un Monde à l'Autre
Ficção CientíficaDeux jeunes femmes, un voyage, une nouvelle aventure, un piège, une nouvelle réalité. Azog pensait que sa vie était toute tracée et qu'elle resterait la jeune femme ordinaire qu'elle est devenue. Elle ne se doute pas une seconde des secrets qui flot...