XXXI- Tom

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Je réponds à ma mère, sa voix est paniquée:
- Tom, ton père est à l'hôpital !
- Qu'est-ce qu'il a ?
- Il a eu une crise cardiaque. J'ai besoin que tu viennes avec moi pour le voir.
- Je serais chez toi dans moins d'une demi-heure, t'inquiètes pas.

Je raccroche et je me lève d'un bond hors du lit. J'explique à Cléo la situation qui ne comprend pas plus. Elle est aussi perdue que moi. Surtout après notre conversation, ce n'est pas le meilleur timing mais c'est peut-être mieux ainsi. Ça nous permet de mettre un peu de distance. J'en ai besoin aussi.

Je mets les premiers vêtements qui me passe sous ma mains sur moi puis dans un sac de voyage. Je me dirige dans la salle de bain prendre mon nécessaire de toilette. Cléo m'aide.

- Je suis là si tu as besoin de moi, je peux t'accompagner...

Je pose un doigt sur ses lèvres. C'est douloureux pour moi ce qui se passe. Mon père a l'hôpital, cela me boulversé. Malgré la distance, il a toujours été présent dans la vie à sa façon. Je ne veux pas me mettre à pleurer devant elle. Je ne veux pas lui laisser cet dernière image de moi.

- Merci mais non. Je t'appellerais plus tard...

Mes lèvres frôle les siennes avant de se poser contre tendrement. Ma main caresse ses cheveux comme si c'est la dernier fois que je les touche avant un certain temps. Je sais qu'avec le vernissage, j'en ai pour un moment. Les jours à venir vont être difficiles.

- ...je t'appelle plus tard.
- Ok mais fait attention sur la route.

Son petit air inquiète comme ma mère en général me donne un petit rictus que j'étouffe. Je l'observe un dernière fois. Ses grands yeux verts me fixent. Elle a la même couleur d'iris qu'un de mes chats quand j'étais petit, elle a ce même caractère vorace, félin et coquin. Je ramasse mon sac et je me dirige vers la porte.

- Tom !

Je reste stoïque puis je me retourne vers elle.

- Je t'aime.
- Moi aussi. T'inquiète pas, je t'envoie un message plus tard.

Elle hoche la tête et reste là, nue dans mon t-shirt. Elle est magnifique à cet instant mais je ressaisie et je pars.

Déjà un heure que je roule, ma mère ne dit pas un mot. Elle intériorise beaucoup. Le dernier tube de the weeknd retentit à la radio et comble le vide qu'est le silence. Je commence à être épuisé. Je me parque à l'air d'autoroute la plus proche. Ma mère sort et ne dit toujours rien, elle se dirige vers la boutique. Pendant ce temps, j'allume un cigarette et envoie un message à Julien :

« Salut, mon père a un soucis, il est à l'hôpital, je suis déjà en route pour la Suisse. Peux-tu regarder avec Evie pour le vernissage ? Je devrais arrive dans 2 heures. Merci à plus tard. »

Je lui envoie le message et ma mère arrive avec deux bien café chaud.
- Tiens mon garçon , me dit-elle avant de re-sombrer dans le mutisme.

Cette fois-ci, c'est elle qui prend le volant, je me cale mieux dans le siège et je repose mes yeux...

Je sombre dans un rêve, non en faite c'est plus un souvenir. Mes parents heureux. C'est ironique je ne m'en rappelais jusqu'à maintenant mais oui, là dans mon souvenir, ils le sont. Ma mère est jeune, ses cheveux blond sont long et tressée. Mon père lui est aussi jeune, il sourit, chose qu'il ne fait que très rarement. Nous allons au parc avec Gus, notre labrador de couleur chocolat. Je sens encore cette odeur fraîche de printemps et la bise qui frôle ma joue et me décoiffe. Je me sens bien, je suis serein. L'insouciance de la jeûneuse, la candeur de l'époque, chose qui aujourd'hui est différente m, je suis différent, j'ai grandi. Je suis un homme et je ne vis pas une vie des plus ordinaire avec mes amants. Suis-je réellement à ma place avec eux ? Pourtant c'est elle que je veux, elle ! Ma muse. Mon inspiratrice. Ma dulcinée. Je ressens le besoin de créer une famille à mon tour, de la créer avec elle...

- Tom, nous sommes arrivés, me réveillé ma mère.

Nous sommes à l'hôpital, nous montons l'es couloir blanc à l'odeur prononcé et si caractéristique du lieu. Nous rentrons dans un chambre. Sa chambre. Mon père est là, étendu, entuber et silencieux. Je m'avance et le penche vers lui, pour lui saisir la main, sa main calleuse.

- Je suis là, papa.
- Nous sommes là !

Une profonde triste m'envahît au même moment, lui mon paternel, a-t-il pu être vraiment était heureux un jour sans ma mère ?

VibrerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant