XXXV- Julien

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Je suis là en colère, je viens de partir comme un fou de l'appartement, je ne sais pas où aller. Je me sens si perdu. Je ne réfléchis pas mais je me retrouve devant chez Jess.
Qu'est-ce que je fabrique ?

Je décide de faire demi tour mais là voilà avec une baguette et un sachet de boulangerie.

- Julien ? Tout va bien ?
- Non ! lui dis-je avant de me frotter le visage et me détourner d'elle.
- Viens rentre, je vais te faire un café, tu as l'air d'avoir besoin d'une oreille attentive.

Je la suis. Evangeline n'est pas là elle est en déplacement ce week-end pour un vernissage. Ça m'arrange bien car c'est plus à Jessica que j'ai envie de me confier. Celle qui autre fois était mon amoureuse. Elle a toujours été de bons conseils mais pourquoi mon esprit m'a guidé jusque ici?

Je reste un peu planté devant sa porte close alors qu'elle se dirige vers sa cuisine. Je suis toujours hésitant, j'ai fait le bon choix en la suivant ?

- Assis-toi et raconte moi, m'ordonne-t-elle en me préparant un café ainsi qu'à elle.

Je bafouille puis je lui explique la nouvelle de Cléo. Sa grossesse surprise. Mes mots fusent...

Jessica me stop :
- Tu as peur de quoi ? Elle t'aime autant que lui, je peux te l'assurer. Elle t'aime comme je t'ai aimé...

Elle me jauge du regard mais je ne dis rien. Elle reprend :
- Elle t'accepte comme tu es et lui aussi. Il m'a confier quand je l'ai vu en Suisse que tu étais très important pour lui mais que cette sensation était étrange pour lui mais qu'il a enfin compris et accepté.

Ses mots me vont droit au cœur. J'aurais aimer les entendre de mes amoureux mais c'est vrai que Tom est plus pudique sur ses sentiments mais il est différent ses derniers temps avec moi. J'ai eu l'impression qu'il avait enfin abattu ses barrières et qu'il se livrait plus, l'entendre de mon ex  qu'il m'aime me provoque une drôle de sensation.
Je me sens perdu, désemparé. J'ai l'impression d'être submergé par mes sentiments, je me sens perdu...

- Tu crois que je devrais réagir comment ?

Elle me pose une main sur l'épaule et me sourit :
- Si tu les aimes, ne les fuit pas comme tu nous as fuit. Accepte le cadeau que la vie vous donne.

A-t-elle raison ? C'est vrai que j'ai fuis à l'époque. J'avais peur de ne plus trouver ma place mais avec Cléo et Tom, je me sens vraiment moi-même. Je le sens entier. Je n'ai pas envie de les perdre.

Je pose mon front contre le sien. Ce geste était di si familier à l'époque. Notre bout du nez se touche. J'étouffe un rire et je glisse ma main à sa nuque.

- Merci d'être là, Jess.

- Soit heureux mon Juju. Il est encore temps. Retrouve-les et dit leur combien tu les aimes.

Elle a raison, je dois leurs avouer mes sentiments, leur crier mon amour ! Un vague d'espoir me donne la force d'oser. Je dois savoir, connaître la vérité même si douloureux soit elle. Qui est le père ? On s'en fiche, on s'aime. Nous sommes un trouple. Nous pouvons tous surmonter ensemble.
Ma peur de l'abandon peut s'éteindre, je sais ce que je veux, je les veux eux. Je quitte Jessica en la remerciant une dernière fois puis je dévale les escaliers.

Dehors, je remarque la fraîcheur, c'est le début printemps mais le vent est froid et je ne porte qu'en petit pull car dans la précipitation enfin dans la stupeur de son aveux, je suis sortie sans veste. Je rentre à l'appartement un peu gelé.

À peine je pénètre la porte d'entrée, Tom me regarde abattu, il se détache de Cléo. Je lui demande calmement :
- C'est le tiens ?

Il se lève et me repond avant d'attraper sa veste :
- Non, le tiens.

Il veut se diriger vers la porte mais je le retiens. Il tourne sa tête vers moi, ses yeux sont rouges et ses joues trempée par ses larmes. Il renifle. Il est encore plus désemparé que moi.

- Ne pars pas Tom, je ne veux pas être sans toi.
- Je suis quoi... moi...dans cette histoire ! Putain !
- Elle t'aime et moi...je...je t'aime. Je suis fou de toi comme je le suis d'elle.

Je me mets à nu, je leur déballe mes sentiments. Bien sûr nous nous sommes plus ou moins déjà dit notre amour mais la spéciale. Mes mots sont puissants.
- Tom, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'elle aussi. Je veux être avec vous....

Cléo vient vers nous mais elle attend la réaction de Tom qui lui ne me quitte pas des yeux.

- ...Reste avec nous, bébé ! lui demandé-je.
- T'es sûr de toi ?
- Je sais que je t'aime, puis je te regarde Cléo. Et toi aussi, je t'aime.
- Je...je t'aime aussi.

Je lui attrape le col et le tire vers moi pour lui saisir les lèvres. Je crois que je pleure comme lui et nos larmes comme nos langues se mélangent. Le goût salé en bouche ne nous incommode pas, nous continuons. Cléo vient vers nous, elle attend que de nous lâche. Je suis le premier à m'écarter puis, elle m'embrasse puis Tom.

Je me mets à genoux et j'embrasse son ventre. Son petit ventre où une petite vie qui grandit en elle. Cette petite vie qui nous a fait prendre conscience de notre amours inconditionnels les un pour les autres.

- Je t'aime aussi petite cacahouète.

Cléo rigole et son ventre gargouille fort. Tom la serre fort à son tour dans les bras.

J'ai conscience que cela ne sera pas facile tous les jours mais là à ce moment précis, je crois inconditionnellement en nous. Et comme disait ma mère, « l'amour surmonte tous les obstacles ! ».
Alors adieux la peur, je les aime et je ne veux plus fuir l'amour. Je veux que cette amour me submerge. J'aime vibrer avec eux et cette famille même si elle sera atypique, je veux lui donner sa chance.

VibrerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant