8 - "Cela ne peut être que moi."

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Un avertissement nécessaire à lire (spoilersi vous êtes sensibles ou si un événement particulier peut vous perturber : ce chapitre contient ce qui peut s'apparenter à une fausse couche. Il s'agit d'un rêve, ce n'est pas réel, mais je sais d'expérience que tout le monde n'aime pas lire ce genre de chose. Vous êtes donc prévenus.

***


Le lendemain matin, ils réalisent que Sybel est partie lorsque la chose qui les réveille n'est pas le bruit causé par les casseroles et les placards, mais simplement la nature au dehors. La maison est calme, trop calme pour signifier que quelque chose de bon les attend en bas.

Bellamy trouve la note qu'elle leur a laissé sur la table de la cuisine et la lit à Clarke, qui est assise devant lui, toujours fatiguée et faible depuis la nuit qu'elle a passée.

"Tu penses qu'elle a décidé de m'abandonner, finalement ?"

"Ne dis pas de bêtises. Dans son mot, elle dit qu'elle reviendra bientôt."

"Elle dit aussi de ne pas l'attendre."

"Dans ce cas, ne l'attendons pas."

Bellamy commence à cuisiner le petit déjeuner pendant que Clarke l'observe et il prétend ne pas remarquer son regard posé sur lui. Il se sent mieux ce matin. Bien sûr, l'importance de tout ce qui s'est passé hier soir et la conversation que Clarke et lui ont eue repose toujours dans l'air, mais ce poids lourd au creux de son estomac a disparu. Désormais, il sait ce qu'il doit faire et pourquoi il le fait. Il a un but et c'est bon de savoir qu'il n'est pas seul à travailler pour l'atteindre.

"Allez, Clarke. Essaie au moins de manger les œufs, je te jure qu'ils sont bons."

"Bien sûr qu'ils le sont, tu es un bon cuisinier. Je n'ai tout simplement pas faim."

"Tu dois quand même manger quelque chose. Qu'est-ce qui te ferais plaisir ?"

Elle réfléchit à sa réponse pendant quelques secondes avant de sourire doucement.

"Ces baies violettes que nous avons mangées la semaine dernière étaient assez bonnes."

"D'accord."

Il se lève alors, tend sa main sur la table et elle le regarde, les sourcils froncés, incertaine de ce qu'il veut.

"Quoi ?"

"Allons cueillir des baies."

Elle ne proteste pas et Bellamy en est immédiatement soulagé. Clarke a besoin d'eau et de nourriture, mais aussi d'air frais et d'exercice. Il n'est pas un médecin, mais ça lui semble logique. Une petite marche jusqu'au jardin ne la tuera pas de toute façon, n'est-ce pas ?

Elle s'appuie sur lui durant la courte promenade, et Bellamy essaie de ne pas trop en profiter. Il essaie de rester concentré sur le chemin inégal plus que sur la chaleur apaisante qui provient de son corps contre le sien. Il essaie de se rappeler que ce dont ils ont besoin en ce moment est d'espace, pas de proximité.

Mais Clarke a besoin de lui également. Dès qu'elle sera capable de marcher et de se tenir debout toute seule, il replacera entre eux la distance nécessaire à leur guérison.

Il essaie de se remémorer les étapes du plan qui le fait lui même tenir bon, le plan auquel il s'accroche désespérement. 

Première étape : guérir. Deuxième étape : se reconstruire. Étape finale : eux.

Dans cet ordre.

En observant le visage de Clarke s'éclaircir tandis qu'elle goûte aux baies qu'il a cueillies pour elle, Bellamy réalise que tenir les promesses qu'il s'est faites pour son propre bien sera plus compliqué que jamais.

Les raisons pour lesquelles je te haisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant