Chapitre 3

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Bonsoir à tous !

J'espère que vous avez passé un bon Noël ! Comme promis, voilà la suite avant la fin de l'année ;) 

Quelqu'un m'a demandé si cette fic aurait le même nombre de chapitre que "I was nine", et la réponse est oui, à peu près, sans doute. Le découpage n'étant pas encore finalisé. Le plan original était d'écrire un chapitre version Clarke pour chaque chapitre version Lexa, mais  je me suis vite rendu compte que ça n'allait pas jouer. 
Pour se repérer, je mettrais le numéro de chapitre correspondant à "I was nine" juste avant le début du chapitre. Sur la timeline, ici on est encore dans le chapitre 2.

Je vous souhaite une bonne lecture et vous retrouve en janvier pour le prochain chapitre !

F. 

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J'avais gagné une demi-journée. Une petite absence autorisée, pour avoir une chance de revoir ma famille dès le vendredi soir. Malgré tout, ma mère me manquait et même si je ne verrai pas mon père, coincé par son travail à l'autre bout de la France, je contenais mal mon impatience. Deux semaines à la maison, deux semaines avec mes amis, et surtout, revoir Lexa. Maintenant que j'avais mis avec certitude des mots sur mes sentiments, il est certain que j'appréhendais un peu ces retrouvailles. Pouvais je me faire confiance pour dissimuler mes découvertes ? Devais-je lui en parler ? Avait-elle, elle aussi, ressenti quelque chose ce jour là ? Rien n'était moins sûr, nos échanges ne laissait rien paraître. Dans son dernière mail, Lexa décrivait avec enthousiasme leurs projets pour les vacances. Et si mon inclusion ne laissait aucun doute, je ressentis un pincement au coeur à l'idée de ne pas avoir pu, comme nous avions l'habitude, participer à l'organisation.

Mon sac sur l'épaule, je quittai à la fin du dernier cours de la matinée, ce collège sinistre. Joséphine me jeta un regard mauvais quand elle réalisa que je séchais un cours particulièrement ennuyeux de français. Cette fille ne dégageait que de la jalousie et de l'envie. Je n'aurais pas aimé être à sa place. Cela n'excusait en rien son comportement agressif, mais elle devait avoir un sacré passif, pour être aussi imbuvable.

Mon bus ne partait que deux heures plus tard, mais je quittai aussitôt l'enceinte de l'établissement, respirant pour la première fois depuis des semaines. Chaque pas qui m'éloignait de cet endroit me rapprochait un peu plus de chez moi, et de Lexa. Mon sourire augmentait à chaque étape. Le bus, l'avion, je trépignais alors que j'attendais ma mère devant le dépose minute. Et quand en arrivant finalement chez moi, je reconnus deux silhouettes familière sur le muret, je faillis sauter de la voiture en marche pour aller me jeter dans leur bras. J'eus quand même la patience d'attendre que le véhicule ne s'immobilise avant de débouler comme une balle sur Lexa, la renversant dans la poussière sous mon enthousiasme. Lincoln nous releva avant de nous enserrer toute les deux de ses bras puissants. J'étais de retour.

Maman refusa que je m'évade dès le premier soir, alors je lui tint compagnie après lui avoir soutiré la promesse que je pourrais passer autant de temps que je voulais avec mes amis par la suite. Elle tint parole, et dès le lendemain je rejoignais Lexa de bonne heure pour partir avec Becca et Aden à sa compétition de karaté. Cela faisait trois mois qu'elle suivait les cours avec un sensei qui lui avait également donné des leçons de Kendo l'année précédente. On s'arrêta prendre Lincoln sur le chemin, qui avait, bien évidemment, suivi les traces de Lexa dans ses choix d'activités. De vrais jumeaux ces deux là.

Une joyeuse humeur nous accompagna durant les trente minutes de trajet qui nous séparait du gymnase où avait lieu l'affrontement. Le bâtiment n'était pas très grand, je fronçais les narines en y entrant, assaillis par une odeur rance de sueur, mêlé à la poussière soulevé par le choc des corps sur le tatami. C'était une rencontre amicale entre quelques clubs de la région, présidé par un juge japonais à l'air sévère. En le regardant droit au fond de ses yeux noirs, je cru déceler l'esquisse d'un sourire complice, qui me ramena à ma jeunesse dans les rues de Kyoto. Je laissait Lexa et Lincoln devant la porte des vestiaires avant de rejoindre sa famille sur les bancs au premier rang. Les chaises en plastique grinçaient sous les mouvements des spectateurs, créant un brouhaha où se mêlait les discussions indistinctes. Le silence ne se fit qu'a l'instant où le micro crachota l'annonce du début de la compétition. En attendant que mes amis montent sur les tatamis, je sortais mon carnet à dessins et esquissait quelques croquis des combattants, ajoutant des notes humoristiques. Je relevais parfois les yeux vers le jury, mes yeux s'arrêtant sur le juge austère qui se tenait raide comme un piquet sur le bord de la zone de combat. Par deux fois une jeune fille vint lui parler, je me demandais qui elle pouvait bien être pour oser déranger ainsi cet homme peu avenant. Il ne fallut pas longtemps pour remarquer les cheveux noirs et raides typique des japonaises, et ses yeux en amandes qui ouvrait son visage d'une manière caractéristique. Son visage fin et son teint pâle me laissait supposer que l'un de ses parents n'était pas japonais, mais je fut rapidement persuadé que cet homme était son père, ou du moins de sa famille.

Clarke's JourneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant