Miraculous - Ne m'abandonne pas [ Tome 1 ]

Chapitre 9

Marinette fut réveillée une dizaine de minutes avant son réveil par les rayons du soleil qui inondèrent la pièce. Elle grommela en se maudissant d'avoir oublié de fermer les volets la veille, et ainsi évité d'être réveillée trop tôt.

Elle salua brièvement Tikki, se leva et traîna les pieds jusqu'au salon. Elle déjeuna puis se prépara pour aller travailler. Elle s'habilla avec des vêtements basiques : t-shirt blanc, jean bleu et sa paire de tennis noirs fétiches. Elle prit son sac à main et sortit, pour une fois, elle n'allait pas devoir courir puisqu'elle était à l'heure.

Étant vendredi, elle se rappela tristement qu'elle n'avait aucun plan pour ce soir. Avant, ils allaient voir Luka et son groupe jouer dans les bars, mais maintenant elle ne savait pas à quel stade en était leur relation et elle n'avait plus de contact avec Nino et Alya. La bleuté laissa échapper un soupire las et s'engouffra dans l'immense tour de verre pour commencer sa journée de travail.



Passé 18h, la styliste sortit enfin de son lieu de travail et partit d'un pas rapide vers son appartement. Elle avait passé une affreuse journée. Elle s'était faite réprimandée par Gabriel Agreste qui la trouvait moins impliquée que d'habitude.

- Ce n'est pas parce que le défilé est passé et que c'était une grande réussite qu'il faut te relâcher. Il s'était attendri en voyant l'expression de tristesse que son apprentie tentait tant bien que mal de cacher. Écoute, je pense que tu as besoin de vacances. Prend une ou deux semaines et revient en forme, s'il te plaît.

Marinette avait lentement hoché la tête avant d'expiré fortement quand il avait quitté la pièce. Ce n'était nullement un signe d'exaspération, loin de là, mais elle avait maîtrisé sa respiration pour ne pas craquer face à son employeur. Elle ne voulait pas de sa pitié et encore moins le déranger avec sa baisse de productivité. Elle était donc désormais en vacances forcées, et ne retournerai pas travailler lundi.

La bleuté rentra chez elle et posa lourdement son sac à main dans l'entrée après s'être assurée que Tikki était sortie. Son téléphone sonna brusquement, ce qui la fit sursauter. Elle sortit l'appareil et fronça les sourcils en voyant le nom de Luka sur l'écran. L'intitulé du contact comportait encore un cœur rouge, qu'elle allait enlever immédiatement après avoir raccroché.

- Allô ? Dit-elle après avoir décroché.

- Marinette ! Tu vas bien ? Lui parvint la voix de Luka. Elle dut écarter le combiné de son oreille car il criait presque.

- Oui. Pourquoi ?

- Tu n'as pas répondu à mes appels et messages depuis hier soir et tu m'as ignoré toute la journée !

- C'était volontaire. Avoua-t-elle plus sèchement qu'elle ne le voulait.

S'en suivi un long silence et la bleuté regretta immédiatement ses propos.

- Tu as vu l'interview, pas vrai ? Finit par demander le musicien.

Marinette sentit son cœur se comprimer dans sa poitrine.

- Oui.

Luka soupira avant de reprendre.

- Écoute... Je suis désolé que tu aies assisté à ça. Célia n'aurait pas dû autant me coller, surtout que je ne suis pas là pour te rassurer.

- Comment tu veux me rassurer alors que tu n'as même pas essayé de la repousser ? Elle ne semblait pas te gêner puisque tu étais tout sourire. Le réprimanda-t-elle avec un rictus.

- Je suis désolé, Marinette.

Sa réponse en disait long. Les images de la veille lui revinrent en tête. Leur proximité, le petit sourire du musicien, leurs corps l'un contre l'autre, leurs œillades complices... Les larmes aux yeux et les lèvres tremblantes, elle demanda d'une voix hésitante.

- Tu l'aimes ?

Luka sembla prit de court, mais prit une grande inspiration avant de répondre.

- Je ne sais pas. Je suis complètement perdu en ce moment.

La gorge de la styliste se serra et une larme roula sur sa joue.

- Qu'est-ce que tu veux faire, alors ?

- Qu'est-ce QU'ON fait. Corrigea-t-il.

Prise au dépourvu, Marinette balbutia.

- Je... Je ne sais pas.

- Je pense que si, Marinette. Dit-il d'une voix douce avant de reprendre. Je sais qu'Adrien n'a jamais vraiment quitté tes pensées, et ton cœur. Tu le voyais toujours dans tes cauchemars, ceux que tu n'as jamais voulu m'expliquer. Je t'ai entendu plusieurs fois prononcer son nom, mais je n'étais pas jaloux puisque je sais que tu lui en voulait terriblement, et tu étais très investie dans notre relation. Mais il faut se rendre à l'évidence. Depuis son retour, tu as changé, tu étais plus distante, secrète et on n'arrêtait pas de se disputer. J'étais stressé par notre prise soudaine de notoriété et toi parce qu'Adrien est reparti. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous, mais ça vous à tous les deux affecté. 

- Nous nous sommes disputés parce qu'il voulait que je reparte avec lui aux Etats Unis, mais j'ai refusé et lui ai fait des reproches. Mais je peux te jurer que je ne t'ai pas trompé. Le coupa-t-elle précipitamment, de peur qu'il se face de fausses idées.

- Je sais, je ne t'accuse de rien. Tu es une magnifique personne avec un bon fond, j'ai toujours eu confiance en toi. Dit-il tristement avant de reprendre. Mais il faut se rendre à l'évidence, notre relation n'est plus ce qu'elle était. Elle est devenue toxique et nous affecte négativement tous les deux. J'ai passé les plus belles années de ma vie avec toi, mais je sais que tu n'es plus heureuse. Tout ce que je veux, c'est ton bonheur, et ce n'est visiblement plus moi qui te l'apportera.

Ces paroles brisèrent une énième fois le cœur de la jeune femme dont les larmes dévalaient ses joues.

- Luka... Sa voix fut brisée par les sanglots.

- J'espère que tu trouveras l'homme qu'il te faut et qui illuminera ta vie. Murmura-t-il.

La bleuté fut incapable de répondre, sa respiration haletante et la gorge bloquée par le chagrin.

- Au revoir, Marinette. Dit-il doucement avant de raccrocher.

La gorge du musicien était sèche et ses yeux humides. Il avait mis un terme à une relation de trois ans avec celle qu'il pensait être la femme de sa vie. Il avait aimé Marinette du collège jusqu'à présent et, d'une certaine manière, il l'aimerait toujours. Elle aura toujours une place importante dans son cœur, mais plus en tant que petite amie. Cette relation devenue toxique les rongeait et la situation aurait dérapé à un moment ou un autre, atteignant inévitablement un point de non-retour. Il préférait rompre, quitte à les dévaster tous les deux, pour rester en bon terme avec elle. Retirer le pansement d'un coup sec pour une douleur vive mais brève. Il avait beaucoup réfléchi depuis le début de leur tournée, et il est vrai que Célia ne le laissait pas indifférent. Ils avaient beaucoup de points communs et des caractères plus compatibles. Il l'avait repoussé gentiment lorsqu'elle avait tenté de l'embrassé lors d'une soirée bien arrosée après un concert, alors qu'elle s'était assise sur ses genoux. Son visage d'ange et ses courbes sublimes l'avaient conquis, mais il voulait d'abord clarifier la situation avec Marinette avant toute chose. Après avoir fait le point sur leur relation, il avait décidé de l'appeler pour en discuter avec elle. Cette triste discussion lui avait aussi brisé le cœur, mais libéré de toutes les angoisses qui occupaient toutes ses pensées. Il espérait que Marinette allait également se sentir mieux, car elle n'était malheureusement plus heureuse. Il souhaitait qu'elle puisse retrouver Adrien et qu'ils vivent enfin leur histoire. Il y avait une réelle alchimie entre eux, dont le jeune avait longtemps été jaloux.

Il fut sorti de ses pensées par une petite main qui s'était posé sur son épaule. Il tourna la tête et croisa les yeux verts de Célia, qui lui proposa silencieusement une étreinte et écartant les bras. Étreinte qu'il accepta sans hésiter. Elle le réconforta en frottant doucement son dos tandis qu'il humidifiait de ses larmes son t-shirt noir au niveau de son épaule.