Chapitre 10

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Après l'appel avec Luka, Marinette avait beaucoup pleuré. Elle avait senti dans la voix du jeune homme qu'il n'était pas non plus en joie de rompre, mais à y réfléchir, il avait raison. Rien n'allait plus entre eux et ils allaient droit dans le mur.

La styliste reprit son téléphone et ouvrit la bulle de discussion de Luka où elle écrivit.

Merci pour tout.

La réponse ne tarda pas.

Merci à toi pour ces belles années. Je ne t'oublierai jamais.

Marinette sourit tristement en s'asseyant sur le canapé où elle se moucha bruyamment. Elle ne pensait pas qu'une rupture pouvait faire aussi mal, même si les sentiments n'étaient plus aussi fort qu'au début.

Elle fut tirée de ses pensées par quelqu'un frappant à sa porte. Elle l'ignora d'abord, ne voulant pas ouvrir dans cet état-là. Et qui pouvait venir la déranger à cette heure-là ?

- Marinette Dupain-Cheng ! Je te jure que si tu n'ouvres pas tout de suite, je t'égorge et te hanterai même en enfer ! Hurla une voix féminine qu'elle reconnaissait bien derrière la porte.

Sans attendre, elle se précipita et ouvrit rapidement la porte pour ne pas que toute la résidence soit alertée. La brune à lunettes entra en bousculant son épaule.

- J'espère, Marinette, que tu as une bonne explication pour m'avoir ignorée pendant plusieurs mois ! Quoique, même la meilleure des excuses n'améliorera pas ton cas. La réprimanda sa meilleure amie en posant ses mains sur ses hanches et fronçant les sourcils.

En détaillant son amie, Alya regretta ses paroles. Marinette avait les yeux rouges et gonflés, de gros cernes apparents sous ses yeux dépourvus de leur éclat habituel, les joues rouges également, et en regardant brièvement son appartement, elle constata qu'il était en piteux état. Il était d'habitude propre et rangé. Des bols et tasses traînaient sur la table basse, des emballages de nourriture jonchaient le sol vers le canapé et sous la table de la cuisine. Elle discerna même des canettes et bouteilles de soda parmi les détritus.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Luka m'a quittée... Murmura-t-elle, la voix tremblante.

La journaliste ne tarda pas à la prendre dans ses bras en la serrant fort contre elle. Elle prononça des mots et paroles rassurantes pour calmer le soubresaut de ses épaules. La bleuté s'était laissé aller contre son amie dont l'étreinte lui avait tant manquée. Aucune larme ne coula, car elle avait déjà beaucoup trop pleuré, mais un poids la quitta et allégea son cœur. Elle avait retrouvé sa meilleure amie.



- Et il m'a répondu qu'il ne m'oublierait jamais. Expliqua la styliste en mordant voracement dans une part de pizza dégoulinante de fromage fondu.

Elle avait raconté toute l'histoire à Alya, n'omettant évidemment aucun détail, même ceux concernant Adrien et leur altercation.

- Ma pauvre... Mais je pense que c'est un mal pour un bien.

- Je me fais larguer et c'est bien ? Répondit la jeune femme en haussant un sourcil.

- Fais un effort de compréhension ! Ça n'allait plus très bien entre Luka et toi, pas vrai ?

La bleuté hocha la tête.

- Vous étiez malheureux tous les deux, je me trompe ?

Elle fit non de la tête et encouragea sa meilleure amie à poursuivre.

- Ce qui laisse maintenant le champ libre à une certaine personne qui n'a jamais quitté tes pensées.

Marinette s'étouffa avec un morceau de pizza et toussa bruyamment pour reprendre une respiration correcte, sous le regard amusé de la brune.

- Ce n'est pas drôle ! Et puis quoi encore !

- Ne joue pas la carte de l'innocence avec moi, Mari. On sait très bien que tu aimes toujours Adrien et que tu n'as qu'une envie, c'est le retrouver. 

- Où tu veux en venir ?

- Ce que je veux te dire, c'est que comme tu as deux semaines de vacances, tu pourrais prendre l'avion et le rejoindre ! Dit-elle tout enjouée.

- Mais ça ne va pas ? Je te rappelle qu'on ne s'est pas quitté en très bon terme et qu'il n'a sans doute pas envie de me voir. En plus, il habite à New York ! C'est énorme comment tu veux que je le retrouve là-dedans ?

Alya leva les yeux au ciel face à la stupidité dont pouvait parfois faire preuve son amie.

- Je sais où il habite, j'ai son adresse exacte. En plus, tu as aucune obligation ces prochaines semaines tu peux le rejoindre sans soucis !

Les yeux de Marinette s'écarquillèrent puis retrouvèrent leur éclat de joie. Un mélange d'excitation et de rêverie. La journaliste sauta sur son téléphone portable et consulta les différents vols disponibles dans les jours à venir.

- Regarde ! Il y a des disponibilités dès lundi ! Dit-elle en lui montrant l'écran de son portable.

- Tu as vu le prix ? Se renfrogna-t-elle.

- Marinette. Tu ne trouveras pas moins cher. Déjà Paris New York en général, c'est un budget, mais c'est de la dernière minute donc ils baissent les prix pour remplir les avions.

- D'accord... Capitula-t-elle.

- Alors, tu pars ?

La styliste hocha la tête et sa meilleure amie sauta dans ses bras en lâchant un cri d'excitation.

- Tu me raconteras hein ? Je veux TOUT savoir !



Les deux amies passèrent tout le week-end à préparer la valise de la bleuté. Après avoir acheté les billets d'avion, Alya s'était renseigné sur le climat de la ville, la distance entre l'aéroport et l'appartement d'Adrien, les lieux incontournables, mais aussi de potentiels hôtels où Marinette pourrait loger au cas où le mannequin n'était pas là. Ce qui serait dommage, très dommage.

Dimanche soir, une grande partie du bagage était fait. Trousse de toilette avec le maquillage important, les bijoux, parfum et produits d'hygiène format voyage. Un chargeur de téléphone de secours avec un adapteur qu'Alya avait gentiment prêté, une paire de talons aiguilles vernis noir s'ils venaient à sortir, et la partie la plus difficile, les vêtements. La brune avait insisté pour que son amie emmène une nuisette en satin noire avec quelques détails de dentelle qui, selon elle, allait faire perdre la tête au mannequin. Elle emmena deux robes courtes près du corps pour les soirées et des tenues plus confortables basiques pour visiter cette grande ville ainsi qu'une veste plus chaude même si elles étaient en plein été. Vint ensuite une énième vérification du contenu de son sac à dos : passeports, papiers d'identité, porte monnaie avec argent liquide, carte bancaire et surtout les billets.

Avant de partir, Alya serra sa meilleure amie dans ses bras et lui fit promettre de la tenir au courant de toutes les étapes de son voyage, et surtout de ses retrouvailles avec le mannequin. La styliste salua son amie qui quitta l'appartement et soupira une fois la porte fermée.

- J'arrive pas à croire que je vais partir à New York retrouver Adrien alors que je suis célibataire depuis seulement deux jours...

- Ne culpabilise pas Marinette, tout va bien se passer. La rassura Tikki en volant face à elle.

Elle aida ensuite sa porteuse à préparer ses vêtements pour le lendemain. Elle l'encouragea à aller se coucher pour être en forme pour le voyage. Elle discuta avec elle et la rassura jusqu'à ce qu'elle s'endorme, car elle était trop stressée et excitée de retrouver son beau mannequin.

Marinette fut réveillée quelques heures plus tard par l'horrible sonnerie de son réveil. Elle avait fait exprès d'augmenter le volume sonore pour être sûre de l'entendre. Elle se leva à la hâte en se frottant les yeux et saluant Tikki.

Elle s'habilla d'un t-shirt blanc, jean bleu et tennis noire ainsi qu'un fin gilet sportswear qu'elle pourrait facilement attacher à sa taille si elle avait trop chaud. Elle mangea un petit biscuit pour éviter de faire un malaise, même si elle n'avait pas très faim. Elle alla ensuite se laver les dents et le visage avant de faire le tour de son appartement qu'elle avait rangé avec Alya dans le week-end. Après avoir refait les draps et changé le sac-poubelle, son téléphone sonna. Elle avait réservé un taxi via une application et celui-ci l'appelait pour l'informer qu'il était stationné en bas de chez elle. Elle prit son sac à dos, valise, sac de détritus et jeta un dernier coup d'œil à son appartement avant de sortir et de le fermer à clé. Avant de quitter la résidence, elle jeta le sac et rejoignit le chauffeur qui prit gentiment ses bagages pour les ranger dans le coffre. Il l'invita à s'installer à l'arrière et ils partirent en direction de l'aéroport. 


Après 45 minutes de route, elle entra enfin dans l'immense hall de l'aéroport. Elle était arrivée trois heures avant le départ pour être sûr d'avoir le temps de faire tous les contrôles avant d'embarquer. Elle se sentit prise d'un énorme doute après avoir consulté les écrans avec les horaires de départ. Elle saisit son téléphone portable et composa le numéro de son amie. Après deux sonneries, celle-ci répondit.

- Il y a un problème Marinette ? Demanda-t-elle affolée.

- Alya, qu'est ce que je suis en train de faire ? Je vais vraiment rejoindre Adrien dans un lointain pays étranger ? Mais s'il ne veut pas me voir ? Et s'il avait déjà une copine ? Imagine il n'est pas chez lui !

- STOP ! Cria la brune pour l'interrompre.

- Marinette, combien as-tu payé ces billets d'avion ?

- 800 euros...

- Si tu laisses tomber maintenant, tu ne pourras pas te faire rembourser. Tu ne verras pas Adrien et vous ne pourrez pas vivre ensemble et avoir trois hamsters.

- C'est vrai.

- Allez Marinette, dans quelques heures, tu retrouveras ton prince charmant. L'encouragea-t-elle.

- Merci Alya.

Elles plaisantèrent quelques instants avant de raccrocher.

Marinette se tapa la joue pour se redonner contenance et s'approcha du guichet afin de commencer les contrôles.

Une fois que tout était en ordre, la bleuté pu embarquer trente minutes avant le départ. Elle n'était pas particulièrement stressée du vol puisqu'elle avait l'habitude d'aller voir sa famille en Chine une fois par an. Elle était juste angoissée à l'idée de retrouver Adrien et à ce départ impulsif qui ne lui ressemblait pas. Elle aimait que tout soit prévu à l'avance, ce qui n'était absolument pas le cas.

Le vol se passa sans encombre et dura 8 heures. Des heures où elle avait beaucoup réfléchi, regrettée, puis rassurée elle-même. Elle s'était occupé l'esprit en emmenant un roman qu'elle voulait lire depuis longtemps, mais n'en avait pas encore eu l'occasion.

Après ce long trajet, elle arriva enfin à New York et mit une quarantaine de minutes pour récupérer son bagage. La bleuté chercha ensuite la ligne de métro qu'elle devait prendre pour rejoindre l'appartement du mannequin. En rejoignant la station, elle bouscula quelques personnes pressées qui ne prirent pas la peine de s'excuser.

Elle finit enfin par sortir de la station après plusieurs péripéties. La styliste s'était d'abord trompée de ligne, puis avait trouvé la bonne, mais s'était trompée de sens. Elle avait tenté de demander de l'aide à des passagers qui l'avaient ignoré sauf un qui parlait un peu français puisque son accent anglais était un carnage. Il lui avait gentiment expliqué quelle ligne emprunter et à quel arrêt elle devait sortir. Heureusement que de bonnes personnes peuplaient encore ce monde.

Elle entama une nouvelle fois sa marche, valise dans une main et téléphone portable dans l'autre qu'elle consultait régulièrement puisqu'elle utilisait la fonction GPS. La rue était énorme et entourée d'énormes buildings en verre. Elle constata tout de même qu'elle avait plus de faciliter à circuler, même avec une valise, car les trottoirs étaient plus larges.

Marinette arriva devant un bâtiment qui ressemblait beaucoup aux autres et entra par les portes automatiques. Elle fut surprise de ne pas trouver de porte sécurisée avec un digicode et un interphone. Elle s'assura d'être à la bonne adresse et relu une dernière le message d'Alya où elle y figurait. Il habitait au septième étage.

Elle espérait qu'il était chez lui. Il était 18 heures passé, ses cours devaient être terminés depuis le début d'après-midi. Elle s'avança dans l'ascenseur et appuya sur la touche sept. Les portes se fermèrent et elle le sentit monter. La styliste sortit en tirant son bagage qui lui semblait plus lourd qu'à la sortie de l'aéroport. Arrivée devant la porte, ses jambes tremblèrent et elle perdit tout son courage. Et s'il était avec une fille ? Ou absent ? Ou en colère contre elle ? Elle resta plantée devant la porte pendant quelques minutes, le cœur battant la chamade et rempli d'appréhension.

Finalement, elle se lança et frappa à la porte.

Miraculous - Ne m'abandonne pas [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant