Je parcours donc les couloirs à la recherche de ma nouvelle chambre, où je vais passer la nuit, et toutes celles qui vont suivre cette année scolaire.
D'une main hésitante je toque, à peine quelques secondes plus tard une jeune brune m'ouvre, sourire aux lèvres révélant au passage ses petites fossettes qui encadrent son jolie visage :
-Hey, moi c'est Enrika, je suppose que tu dois être ma camarade de chambre, entre je t'en prie.
-Salut fais-je timidement en entrant.
Les murs de la pièce sont d'un mauve très pâle, aux deux extrémités de celle-ci se trouve un lit. Au sol le parquet est crème. Je pose donc ma valise sur ce dernier et prend le lit de gauche qui m'est destiné , vu que sur celui de droite trône une grosse valise appartenant à ma colocataire. Une grande armoire blanche est également présente dans la pièce .
-Pour l'armoire je prends le côté droit et toi l'autre ? Ça te va ? M'interroge Enrika.
-Oui c'est parfait.
Nous rangeons nos affaires dans le silence, chacune s'affairant minutieusement à sa tâche. Une fois terminé je me tourne vers ma future amie (du moins je l'espère) pour faire plus ample connaissance.
- Dans quelle faculté es-tu ?
-Dans celle de la psychologie et toi ?
-Ha ! Super comme moi m'exclamais-je.
-Génial s'écrie-t-elle en sautillant et tapotant dans ses mains.
Je suis vraiment ravie, ma crainte d'être seule s'efface peu à peu, de plus je suis sûre que Enrika et moi allons nous entendre à merveille. En même temps comment ne pas sympathiser avec elle : elle est tellement pleine de vie et adorable .
Nous continuons à parler des cours, nos résultats scolaires et de notre petite appréhension par rapport à demain, avant de finalement décider d'aller se coucher pour être en forme pour la rentrée.
Cela fait maintenant deux heures que je tourne en rond, attendant que le sommeil me submerge. Mais en vain je n'arrive pas à sombrer dans le doux monde des songes, je ne cesse de repenser à ma famille. Même si elle fait des choses que je ne conçois pas, elle reste toujours importante pour moi, je l'aime. Une larme coule le long de ma joue, je m'empresse de l'essuyer mais après celle-ci une autre puis plusieurs s'échappent.
Je souffle un grand coup, prend sur moi et arrive enfin à calmer le flot incessant qui émerge de mes yeux.
Ma gorge sèche, je décide donc de me lever pour retrouver le distributeur de boisson, que j'ai aperçusà l'entrée lors de mon arrivée. Je prend tout de même le plan que j'ai rangé dans mon sac, l'orientation ce n'est pas vraiment mon fort, ainsi que mon téléphone pour m'éclairer. Je referme doucement la porte avant de me hisser dans les sombres couloirs illuminés par la faible lueur de mon portable.
Je passe devant la porte 388 et me stoppe net à l'entente de gémissements. Oh mon dieu dégoûtant ! Cela fait à peine quatre heures que je suis arrivée et j'entends déjà des bêtes en chaleurs en train de s'accoupler. Heureusement que ce n'est pas ma chambre rien que l'idée qu'ils fassent ça sur mon lit m'écœure . Sans m'en rendre compte je reste planté là, choquée devant cette fameuse porte .
Un grincement me sort de ma rêverie, je relève la tête et tombe nez à nez avec un couple . La jeune femme est blonde aux yeux noisettes, vêtu d'un simple t-shirt lui arrivant à mi-cuisse, le regard haineux et arrogant elle se trémousse de manière assez aguicheuse devant le garçon. Ce dernier a de magnifiques yeux bleus acier, sa crinière blonde est en désordre, on se demande pourquoi. Il porte un maillot à courte manche laissant apparaître de nombreuses tâches d'encre qui orne sa peau pâle presque translucide. Un écarteur distend la peau de son oreille, un piercing souligne sa lèvre et un autre dessine le bout de son arcade gauche. Un jeune homme plutôt impressionnant par son style mais aussi par sa carrure, ses larges épaules et sa hauteur frôlant à coup sur les 1m90. Je dois avouer que du haut de mes 1m68 je me sens petite face à lui. Malgré la terreur qu'il m'inspire et la froideur qui émane de son regard, je ne peux m'empêcher de le trouver beau, tellement que cela en devient presque troublant, inhumain.
Sortant de mon analyse, je remarque que la blondasse me détaille, me regarde de haut en bas avant d'aboyer :
-Qu'est-ce que tu fous là ? Ne me dis pas que tu nous écoutais ?
Je ne sais pas vraiment quoi répondre : techniquement et involontairement oui mais en fait non ? Pas très crédible. Elle me fixe attendant ma réponse tandis que le tatoué reste muet comme une carpe, observant un point invisible sur le mur, totalement indifférent à la scène.
-Heu.... est le seul son qui sort de ma bouche.
-Ben tu as perdu ta langue ou quoi ? Gronde-t-elle
Le blondin à bout de patience, se penche vers elle et l'embrasse à pleine bouche.
Avant de brièvement déclarer d'une voix rauque et grave :
-Bon j'y vais à plus karla.
Et il passe devant moi, me bouscule sur son passage et ce sans même s'excuser. Super la politesse et lui, de grand amis à ce que je vois.
Je regarde de nouveau Karla qui sourit comme une bêta en contemplant son Apollon partir , avant de nouveau m'agresser verbalement:
-Ben alors qu'est-ce que tu attends, tu comptes rester là longtemps ?
Je ne prend même pas la peine de lui répondre et tourne les talons en direction de la chambre 392. Tant pis pour ma boisson de toute manière je n'ai plus soif.
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Jägerin von Dämonen
AcakAmbre, jeune fille de 19 ans quitte son pays natal, la France pour aller vivre en Allemagne. En effet, elle voulait à tout prix s'éloigner de sa famille et du terrible secret qu'elle cache et qui dès son enfance avait pesé sur elle. Mais cela est...