Chapitre 1

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Cette ville pluvieuse ennuya Ophélia à l'instant où elle passa l'entrée de la ville. Cette région semblait soumise à des intempéries constantes et à un brouillard permanent qui dessinaient un contraste frappant avec les endroits où elle avait vécu. Les plaines chaudes du Mexique et les étendues désertiques du Sahara semblaient alors très loin.

Avec un soupir, Ophélia décolla son nez de la vitre et se tourna vers son chauffeur, Charlie Swan était habillé de son uniforme de policier et regardait la route avec l'attention attendue d'un officier. Ophélia était toujours surprise de l'apparence de son oncle, il était si différent de son père que jamais personne n'aurait pensé à les associer comme frère. Captant le regard de sa nièce, le policier sourit :

- Tu verras tu t'habitueras à Forks, c'est une ville agréable.

Ophélia ne put s'empêcher d'hausser un sourcil, une mimique qui fit rire Charlie :

- C'est fou comme tu ressembles à Will ! Lui aussi détestait la pluie.

Ophélia eut un sourire triste, son père détestait vraiment la pluie, c'était aussi pourquoi il n'habitait avec bonne humeur que dans les pays de l'hémisphère sud. Mais maintenant elle ne pourrait plus l'entendre s'en plaindre...

Charlie se dépêcha de continuer sur sa lancée, constatant le trouble de sa nièce:

- Mais tu verras, Forks est une ville sympa, Bella te présentera ses amis et tu pourras emprunter sa voiture.

Le policier se mit aussitôt à bavarder de tout et de rien pour chasser l'expression sombre de sa nièce même s'il fallait avouer que mentionner son père récemment décédé n'était pas l'idée la plus brillante de Charlie. Ophélia retrouva peu à peu le sourire, ne voulant pas embêter d'avantage son oncle qui avait eu la gentillesse de l'accueillir. 

- Tu seras aussi inscrite au lycée de Forks, je sais que tu faisais l'école à la maison mais c'est important de socialiser quand on est nouveau, ça te sortira de ta routine. 

La jeune fille hocha simplement la tête pour faire plaisir à son oncle.  Elle ne sautait pas de joie à l'idée d'aller au lycée mais elle devrait s'en accommoder. 

- Merci encore Oncle Charlie mais honnêtement tu n'as pas besoin de t'inquiéter autant, je vais bien.

Non elle n'allait pas bien mais ça personne n'avait besoin de le savoir. De toute façon qui pourrait comprendre. Son oncle ? Il avait beau être policier il ne savait rien de l'enfer qu'elle avait traversée. Sa cousine ? Elle ne l'avait pas vu depuis des années et sa petite vie tranquille n'avait pas besoin d'être chamboulé par une cousine dérangée. Une psy ? A quoi bon si c'était pour répéter sans arrêt les mêmes absurdités. Alors non elle n'avait besoin de personne, elle surmontera ses difficultés elle-même comme elle l'a toujours fait. 

- Je dois bien ça à Will et Eléonore, Ophélia. Tu es ma famille, tu as ta place auprès de nous.

L'adolescente ne sut que répondre tant elle se sentit reconnaissante, les larmes lui montant aux yeux. Elle ne put rien dire à par un "merci" ténu. Charlie lui répondit avec un petit sourire et se reconcentra sur la route. Ophélia retourna à sa vitre et contempla le paysage qui défilait même s'il ne se résumait qu'à des arbres rendus flous par la vitesse. Le tout dans un silence confortable.

- Bienvenue chez toi Ophélia, annonça tout à coup Charlie.

Ophélia sortit de ses pensées comme d'une bulle qui éclate. La voiture s'arrêta et la jeune fille releva la tête. Charlie s'était garé devant la maison qu'il occupait avec sa fille, sous le petit portique. La maison ne respirait pas le luxe mais elle restait coquette et bien entretenu. 

- Viens, on t'a préparé ta chambre.

Ils sortirent de la voiture et récupérèrent la valise de la jeune fille dans le coffre. Ensemble, ils pénétrèrent dans la maison familiale dont la chaleur contrastait avec le froid extérieur. Cependant, quelque chose perturba aussitôt l'oncle et la nièce, fronçant les sourcils, ils échangèrent un regard circonspect avant que la réalisation  ne leur monte au cerveau.

- Y a quelque chose qui brule !! hurla le policier.

Il se rua aussitôt dans la cuisine, abandonnant sa nièce dans l'entrée alors que le bruit des pas se faisaient entendre au plafond. Alertée par le cri de son père Bella surgit en haut de l'escalier, manquant de se casser la figure, et dévala ceux-ci en courant. Ophélia ne put retenir son sourire amusé. 

Elle rejoignit sa famille et les regarda se disputer sur le plat de lasagne brulé au troisième degré qui venait d'être sorti du four par Charlie. 

- Bon sang Bella ! Je veux bien que tu ne sois pas doué en cuisine mais fais attention à ne pas bruler la maison. 

Toute penaude, l'adolescente s'excusa platement. Elle remarqua à ce moment-là sa cousine sur le pas de la porte et lui sourit, ravie de trouver un moyen d'esquiver son père.

- Ophélia ! Tu as fait bon voyage ?

La jeune fille lui rendit son sourire :

- Bien sûr, par contre je ne m'attendais pas à être accueilli par un plat cramé ! Aurais-tu voulu m'intoxiquer aux lasagne brulées ? plaisanta-t-elle.

Bella esquissa une moue gêné. Tout le monde finit par rire de la mésaventure et ils se mirent d'accord pour faire cuir des pattes, un plat inratable, même pour le plus empoté des hommes. Ophélia se sentit réellement à l'aise dans cette maison chaleureuse, Bella lui parla du lycée et de son copain, Edward Cullen à la plus grande surprise qu'Ophélia.

- Je ne t'aurais jamais imaginé avec un petit ami, plaisanta l'adolescente, tu étais tellement timide !

- Oui, souffla Belle, rougissante, mais Edward est vraiment incroyable.

A la façon dont brillait ses yeux, Ophélia put sans contestation affirmer que Bella aimait ce fameux Edward. Ses joues écarlates à la simple mention de son nom et le sourire qui apparaissait sur son visage n'en disait que plus. Ophélia était vraiment contente pour sa cousine, être amoureuse était un sentiment incroyable. 

Le diner venait de toucher à sa fin, les Swan rangèrent la vaisselle. Ophélia fut envoyé dans sa chambre pour se reposer après son voyage en avion. 

Couchée sous sa couette, Ophélia se pensait réellement chanceuse de se trouver ici, ainsi elle pourrait retrouver un semblant d'équilibre. Fermant les yeux, elle ne mit pas longtemps à s'endormir, plus calme qu'elle ne l'avait été les semaines précédentes.

Ophélia SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant