Chapitre 5

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Voici le chapitre 5, le 6e arrive bientôt

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Le silence de la maison Swan fut brisé par le bruit assourdissant d'une cavalcade dans les escaliers. S'étant jetée hors de la chambre de Bella, Ophélia avait saisi le battant de la porte, espérant bloquer le passage à l'intrus et gagner quelques précieuses secondes dans sa fuite. Un homme adulte de sa taille, même qu'il avait l'air malade, serait toujours plus massif qu'elle et donc dangereux par définition. La fuite était toujours la meilleure réponse. 

Pourtant cette fois était différente de toutes les autres, certes le sentiment d'urgence et l'adrénaline secouant ses membres et activant ses muscles étaient familiers mais aujourd'hui, quelque chose clochait. Son habilité habituelle avait totalement disparu pour un comportement erratique qui ne lui ressemblait absolument pas. Aussi, au lieu de bondir au bas des marches, jambes en avant pour se réceptionner, Ophélia se jeta presque dans l'escalier, ses chaussettes glissants sur le parquet. Si l'élan lui épargna la moitié de marches, ils n'en fut pas de même pour la seconde partie qu'elle dévala en roulant, atterrissant fort inélégamment en bas des marches, les membres déjà perclus de douleurs. 

Le grognement enragé de la bête qui se précipitait déjà en haut de l'escalier l'empêcha de l'appesantir sur ses contusions. Se relevant, Ophélia se précipita vers la sortie, personne n'était à la maison et les maisons voisines étaient trop loin pour qu'une aide impromptue lui sauve la mise. Alors, l'adolescente prit rapidement sa décision et estima qu'elle avait plus de chance de le semer que de l'affronter. 

Quand elle la franchit, Ophélia manqua de dévisser la porte de ses gonds et bondit au bas du perron, ses réflexes de sportive reprenant peu à peu le dessus, sa stratégie en place. Se rattrapant de ses mains qui furent égratigné par les gravillons, Ophélia se précipita vers le chemin forestier le plus proche. Elle connaissait le parcours pour l'avoir déjà emprunté pas plus d'une semaine auparavant lors d'une courte balade avec sa cousine. Il était terriblement accidenté et si l'on ne savait rien des lieux, même le plus souple des gymnastes aurait du mal à s'y faufiler. Ni une, ni deux, Ophélia s'engagé dans le sentier terreux et courut aussi vite qu'elle le put, ses pieds battants le sol alors que ses chaussettes n'amortissait pas le moins du monde ses pas et laissant filtrer pierres et brandilles coupantes. 

Cependant face à son poursuivant, la douleur n'était rien. Derrière elle, Ophélia l'entendait hurler de rage. Il brisait les branchages sur son passage et jurait furieusement sur les obstacles encombrant son chemin. Ophélia sourit, il était définitivement retarder dans sa progression et même s'il avait l'air rapide et athlétique, il ne la rattrapait pas. 

La jeune fille enjamba un tronc et dévala un talus avant de s'enfoncer plus profondément encore dans les forêts de Forks. Dans ses oreilles, son cœur battait à cent à l'heure, prenant toute la place quand sa poitrine et sa gorge lui brûlait à cause de l'air frais ambiant.

Soudainement, un glissement de terrain surprit Ophélia qui perdit son appuie, s'effondrant dans la pente en poussant un terrible cri. Alors, comme dans les escaliers, Ophélia fut emportée par son élan, chutant désespérément dans le vide, contre le talus terreux. Protégeant sa tête entre ses bras, Ophélia roula jusqu'en bas, rencontrant en chemin plusieurs cailloux pointus qui lui rentrèrent dans les côtes. 

Quand le chaos fut passé, Ophélia put enfin reprendre ses esprits. Immobile dans un vallon, elle cligna des yeux, perdue. La tête lui tournait et elle avait mal partout, bon sang, ces quelques semaines passées à Forks l'avaient rouillé à ce point ? 

Un grognement lui fit précipitamment relever la tête, à quelques mètres, le voleur se tenait campé agressivement en avant, ses yeux rougeoyants étrangement, ses lèvres retroussées comme un chien enragé. Un frisson remonta le long de son échine, quel genre de monstre était-ce là ? 

Ne réfléchissant pas plus au risque de finir dans l'estomac de l'intrus, Ophélia bondit en avant et s'enfuit à toute jambe, aussi vite qu'elle le pouvait. Pourtant à peine eut-elle fait quelques mètres qu'une main la projeta en avant, un souffle chaud lui frôlant le cou. 

Ophélia tomba en avant avec une brusquerie qui lui coupa la respiration. Le choc vida son esprit alors qu'elle sentit le voleur se pencher sur elle, elle l'entendit s'agenouiller derrière elle, la chevauchant. Des feulements erratiques s'échappaient de sa gorge alors qu'une main puissante s'agrippa à son épaule. Sentant qu'il allait la retourner, Ophélia saisit l'opportunité qui se présentait à elle. Avec précision, elle saisit un branchage épais proche de sa main et alors que la force surhumaine du voleur la déporta, elle suivit le mouvement, accélérant la manœuvre, surprenant son adversaire. Dans un mouvement parfaitement maitrisé, Ophélia abattit le pieu improvisé droit sur la tête du voleur. 

Pourtant, alors que l'adolescente s'attendait à des jets de sang et un mouvement de recul de son agresseur, elle vit le bout de bois qu'elle tenait se briser contre la peau de l'homme. Les yeux écartillés par la surprise, elle croisa le regard tout aussi surpris de son adversaire. Néanmoins la lueur surprise disparu aussi vite qu'elle n'était apparu dans ses yeux et fut remplacé par de la rage. Ophélia décida de ne plus tenter sa chance. Elle se retourna sur le ventre et rampa à toute allure hors de la prise du monstre. 

Elle n'alla pas loin. Après quelques mètres, sa cheville fut saisit sans pitié par le voleur qui la tira en arrière. Un cri échappa à Ophélia qui tenta de saisir une racine. Elle ne réussit qu'à se râper les paumes des mains. 

- Lâche-moi espèce d'enfoiré ! hurla la jeune fille. 

Elle lutta de toutes ses forces contre la puissance insurmontable de son adversaire, gigotant dans tous les sens avec l'énergie du désespoir, elle tenter du mieux qu'elle pouvait de frapper le voleur avec sa jambe libre. Mais contre cet homme semblable à un bloc de pierre, elle se donnait l'air d'un chaton. Ca ne lui était jamais arrivé auparavant. Il ne manifestait aucune douleur, en fait c'était plutôt elle, qui en s'acharnant sur lui, se faisait mal. 

- Ta gueule ! rugit-il, je vais te massacrer, espèce de salope ! hurla-t-il fou de rage devant tant de résistance.

Il n'en fallut pas plus à Ophélia pour lutter de plus belle. Roulant sur le dos, elle donna un coup dans l'intérieur du coude du voleur. Malgré qu'il fut insensible à ses précédentes tentatives, il ne put que plier devant les lois physiques du corps humain. Le nerf bloqué, il dût lâcher l'adolescente qui profita de l'occasion pour filer. Bondissant sur le ventre, elle enclencha un nouveau départ mais après plusieurs enjambés, elle rechuta au sol, la main de son poursuivant l'agrippant au niveau des reins. Pour peu, Ophélia en aurait pleuré de frustration tant le cercle vicieux sans arrêt répété la frustrait. 

Cependant cette fois-ci, son agresseur était enragé à un point où plus rien ne pouvait l'arrêter. Il pesait de tous son poids sur elle, la clouant littéralement au sol. Ophélia ne put rien faire de plus que remuer faiblement sous le voleur.

- Ca suffit vermine ! Comment oses-tu me résister !

Il lui saisit les cheveux et tira sa tête en arrière avec une telle violence qu'Ophélia crut qu'il allait lui arracher le crâne. 

- Crève ! ricana-t-il.

Puis il se pencha vers elle. Ophélia sentit son sang se figer alors qu'une bouche glaciale se posa contre sa gorge, deux fines aiguilles appuyant contre sa peau.

Ophélia SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant