Chapitre 4

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Jessica était comme une pie : bavarde à n'en plus finir et volatile comme l'air. Elle entraina Ophélia dans Forks, passant en revue tous les magasins sympas de la bourgade, déplorant l'absence de boutiques de mode. Ophélia, elle, apprécia l'ambiance calme de la petite ville. Ici elle pourrait se reposer après les péripéties de ces dernières années, venir chez Charlie était définitivement une bonne chose. Elle avait enfin un environnement paisible pour se concentrer sur ses études et préparer son entrée à l'Université. 

- Bella n'avait jamais parlé de toi tu sais, on était tous surpris quand elle nous a annoncé ton arrivée. Elle voulait qu'on t'accueille les bras ouverts.

La soudaineté de Jessica prit Ophélia par surprise. L'adolescente se stoppa dans sa fouille des caisses de bric-à-brac de la friperie où toutes sortes d'objets fantasques étaient catalogués. Dévisageant Jessica, elle décida que celle-ci n'avait pas de mauvaises intentions et qu'il s'agissait simplement de curiosité. 

- C'est normal, ça fait vraiment longtemps qu'on ne s'était pas vu mais on était vraiment proche quand on était enfant. On jouait souvent ensemble mais je crois que ma mère n'aimait pas trop la sienne, ni Charlie d'ailleurs.

- C'est dommage pourtant, je ne le connais pas beaucoup mais le père de Bella est toujours vraiment gentil avec tout le monde.

Ophélia sourit à Jessica et réprima un rire :

- Je suis bien d'accord, honnêtement il n'y a pas plus gentil ! Non c'est ma mère le problème.

Jessica sentit que le sujet était glissant, et même en grande commère et avide de potins, elle ne voulait pas se mettre à dos Ophélia qu'elle commençait à vraiment apprécier. alors elle changea de sujet, entrainant sa nouvelle amie vers le magasin voisin, l'unique librairie de la ville. 

- J'ai vu que tu avais rencontré la famille Cullen ! Comment tu les trouves ?

- Edward n'a l'air plutôt sympa, un peu coincé mais sympa. Bella et lui font la paire je dirais. 

Jessica rit et tira un livre du rayonnage, brandissant l'ouvrage à côté de son visage. Sur la couverture, une jeune fille aussi pâle que fragile regardait une lune rouge sang avec un semblant de nostalgie.

- Tu trouves ? Personnellement j'étais vraiment surprise quand j'ai appris qu'il sortait ensemble, je vais dire Bella était vraiment réservée, comme une petite chose fragile, et Edward c'était le mur de glace infranchissable ! Il n'était jamais sorti avec personne.

La comparaison entre Bella et la fille de la couverture était frappante. Il était vrai que dans les souvenirs d'Ophélia, Isabella avait toujours été timide et discrète, hésitante sur les choses à faire et sur ses propres désirs. Avec Edward, elle semblait moins effacée. 

- C'est pas faux ! grimaça Ophélia, il est le cliché vivant de ces Bad boys de bouquin en mode "je suis dépressif et froid, tu ne perceras jamais ma carapace"

Jessica et Jessica éclatèrent de rire. Edward avait tout d'un héros de roman, dans le rôle du gars sombre et torturé. 

- Toute la famille Cullen pourrait faire partie d'un monde imaginaire !

Ophélia se rappelait du déjeuner et hocha la tête avec conviction :

- Je t'avoue que j'ai bugée quand j'ai vu Rosalie, je pensais pas qu'une fille pouvait être aussi belle tu vois ? On fais un peu pâle figure avec notre acné et nos cheveux gras, plaisanta la jeune fille.

Une moue au visage Jessica approuva :

- La génétique est trop injuste.

Sur cette conclusion, les deux jeunes filles quittèrent la boutique. Jessica insista pour ramener Ophélia chez elle quand bien même elle aurait pu retourner chez elle en 15 minutes à pieds. 

- Tu ne vas pas rentrer à pieds alors que je peux te raccompagner. conclut d'autorité Jessica.

Alors Ophélia abdiqua et remonta à bord de l'auto. Mais quand elle proposa à Jessica de venir manger un bout, celle-ci refusa. Ophélia trouva ça étrange étant onné que Jessica semblait plutôt du genre à suivre les gens partout mais ne poussa pas plus et salua sa nouvelle amie, lui donnant rendez-vous le lendemain. 

Devant la maison, il n'y avait que la voiture de Bella, Charlie était encore au travail à cette heure-ci. 

Ophélia remonta la petite allée et grimpa les escaliers pour pénétrer dans la petite maison. Elle fut accueilli par un silence total. Fronçant les sourcils, la jene fille passa en revue toutes les pièces du rez-de-chaussée avant de monter à l'étage quand elle ne trouva personne. Marchant, sur la pointe des pieds, aussi silencieusement qu'elle le put, elle examina l'étage, ne trouvant personne. Bella aurait dû être là pourtant. Il y avait sa voiture en bas. Peut-être était-elle avec Edward ? Soudain un remue-ménage la figea. Contrôlant ses battements de cœur, Ophélia s'approcha de la source du bruit, le souffle court, avec toute la discrétion dont elle était capable. La porte de la chambre de sa cousine était inhabituellement entre-ouverte et quelque chose semblait s'agiter à l'intérieur. Ce n'était vraiment pas le genre de Bella, il n'était jamais aussi silencieuse avec sa maladresse caractérisée. Alors, approchant sa main du battant, Ophélia le repoussa, penchée en avant. 

Son amère constatation la figea. Là, à l'intérieur de la chambre de Bella, un étranger fouillait la pièce à la recherche de quelque chose qu'il ne semblait pas trouver. Un éclair de colère inexpliqué la traversa. Peut-être était-ce parce qu'une fois de plus on envahissait sa safe zone mais voir ce voleur, dans Sa maison, en train de retourner les affaires de Sa cousine, la mettait hors d'elle. Et peut-être cette colère allait lui causer un retour de bâton injuste, mais elle ne parvint pas à refreiner ses pulsions. 

- Je peux savoir ce que tu es en train de faire ? 

Glaciale, elle repoussa violemment le battant de la porte, faisant sursauter l'intrus quand elle claqua contre le mur. Pris au dépourvu, il leva vers elle des yeux écarquillés de surprise. La colère de la jeune femme suspendit un moment son temps de réaction. Aussi, il se retrouva comme un idiot, à la merci de la nièce du propriétaire des lieux. 

- J'ai connu plus malin ! railla la jeune fille, on n'a pas idée de cambrioler un policier !

Mais sa fanfaronnade ne la mena pas plus loin. Clairement contrarié d'avoir été interrompu, l'intrus poussa un feulement animal et se ramassant sur lui-même, alerta les sens d'Ophélia. Elle ne dût qu'à son instinct sa survie à cette instant-là, à une seconde prêt sa tête volait. Bondissant avec une vitesse surhumaine qui rendit son corps flou, le voleur se jeta sur le blonde qui s'esquiva en arrière.

Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'elle croisa le regard dangereusement rougeoyant de l'homme, son teint malade et ses cheveux sombres vinrent renforcé le shoot d'adrénaline qui se déversa sans crier garde dans les veines de l'adolescente. Ophélia n'eut besoin de rien de plus pour comprendre le danger. Alors, tandis que son esprit se vidait, une seule pensée claire émergea. Elle devait se tirer de là et survivre.

Ophélia SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant