𝕷'𝖎𝖓𝖙𝖊𝖓𝖘𝖎𝖛𝖊 𝖏𝖔𝖚𝖗𝖓𝖊́𝖊 𝖉𝖚 𝖒𝖆𝖗𝖉𝖎 𝟐𝟒

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PDV Kageyama
Je me réveillai sous les assauts stridents que lançait le réveil, et la première chose que je constatais était la figure endormie d'Hinata, qui dépassait des draps. Je me rappelai ensuite ce que j'avais fait hier soir: j'avais rapproché nos lits, car je ne voulais pas me séparer de sa présence auprès de moi. J'en rougis quelques instants avant de me reprendre en main. Je m'habillais, puis je réveillais Hinata avec une douceur que je ne me connaissais pas. Je me rendis dans le réfectoire afin de déjeuner. Hinata me rejoignis quelques instants plus tard, il n'avait pas l'air complètement réveillé, puisqu'il cogna pas moins de la moitié des personnes du réfectoire en voulant venir s'asseoir face à moi, cela me fit beaucoup rire.

Après ce déjeuner, nous eûmes le droit à une demi-heure de détente avant de débuter les hostilités. L'équipe s'était fixée un objectif à atteindre aujourd'hui: remporter au moins un set. Je trouvais cet objectif très peu flatteur pour notre équipe et je me disais qu'il serait facilement atteignable, mais dans les faits, cela risquait déjà d'être difficile de triompher sur ne serait-ce qu'un seul pitoyable set. Mais je ne m'en doutais pas encore. A la fin de cette courte pause, nous nous rendîmes dans le gymnase, plein de bonne volonté, mais cette volonté risquait fortement de céder sous la puissance des nos adversaires. Les matchs débutèrent alors, avec leur lot de frustration, dû à toutes les défaites qui s'enchaînaient. Que ce soit Nekoma ou bien Fukurōdani et même Ubugawa, nous nous fîmes écrasés par leur niveau considérablement plus élevé que le notre. Le repas méridien arriva, tel le messie qui fallait à l'équipe pour tenter de se ressaisir. Nous mangeâmes dans un silence tellement plat que l'atmosphère en devenait étonnamment désagréable. Mais cette armistice au milieu des matchs ne pouvait pas durer indéfiniment. Nous dûmes donc retourner sur le parquet du gymnase qui était notre no man's land, un lieu d'insécurité ou un smash pouvait fuser dans notre moitié de terrain à tout moment. Le premier match débuta, et comme prévu, nous ne fûmes en état de lutter face à ces joueurs qui étaient comme des dieux dont nous étions les sujets. Nous fûmes durant ce match et tous ceux qui suivirent, les fluettes victimes de ces vicieux malotrus qu'étaient nos adversaires aujourd'hui et hier. Nous subîmes les terribles gages et les cyniques railleries de nos détracteurs du jour. Mais ces si précieux détracteurs avaient tout de même constaté une chose très précise: notre abnégation avait tout de même légèrement porté ses fruits, nous ne le vîmes pas, mais nos réflexes et notre vitesse s'étaient améliorés à force de devoir contenir des assauts de plus en plus conséquents. Le dernier set de la journée fut une vraie conclusion de ces durs moments, puisque nous perdîmes de seulement 2 points face à Kuroo, Kenma et toute la terrible équipe qu'était Nekoma.

PDV Hinata
Nous y étions presque, à cet endroit où nous arrivions à tutoyer le niveau du fleuron des équipes japonaises, mais ce n'était le cas seulement car nous avions atteint le stade où la seule chose qui nous intéressait était cette balle  et rien d'autre. Il était évident que le lendemain nous risquions d'avoir beaucoup de mal à retrouver ce niveau. Mais moi et toute l'équipe ne fîmes pas attention à ce détail, et nous réalisâmes notre gage avec une naissante fierté pour ce que nous venions de réaliser, malgré que cela ne soit qu'un unique set. Nous allâmes donc au réfectoire pour côtoyer ce qui était le dernier repas de la journée. L'équipe s'installa, l'ambiance était excellente, tellement meilleure que l'horrible tension du midi. Nous rigolâmes avec nos camardes des autres équipes. Je fis plus ample connaissance avec Bokuto, je l'avais trouve plus qu'impressionnant dans les matchs où nous l'avions affrontés. De plus, sa complicité avec son passeur, Akaashi, se prolongeait en dehors du terrain, ils semblaient très proches, et j'espérais secrètement pouvoir avoir une si belle relation avec Kageyama. Cette relation j'avais cru qu'elle connaîtrait au moins son prologue aujourd'hui, notamment grâce à hier soir, mais il n'en fut rien. Kageyama s'était comporté exactement comme à son habitude, ce qui me frustra grandement. Mais, il me semblai qu'il aperçut cette expression sur mon visage, puisqu'il me demanda si je désirais continuer à m'entraîner juste avec lui après le repas, ce que j'acceptai logiquement. Nous finîmes notre repas et nous rendîmes une nouvelle fois dans le gymnase. Nous débutâmes à faire comme à notre habitude quand nous ne sommes qu'à deux pour s'entraîner.

Quand soudain entre deux passes, Kageyama m'interrogea.
« - Qu'est-ce qui se passe ce soir ? T'as l'air un peu énervé.

Je lui répondis avec probablement avec un semblant d'agressivité, bien qu'une soit pas volontaire.
- Il n'y a rien du tout. Maintenant recommence à faire des passes.

Je sentis un agacement dans sa voix lorsqu'il rétorqua
- Je reprendrais mes passes quand tu me répondras réellement, pas avec un vulgaire mensonge qui ne tromperait même pas le plus idiot et naïf des gamins.

Je m'énervais et me contentais simplement de sèchement lui répondre
- Très bien, alors on s'arrête là pour aujourd'hui.

Il parut frustré et me prit immédiatement par le bras avant que je quitte le gymnase, et me déclara simplement
- Désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire, du moins pas comme ça.  Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le vague sentiment que c'est à cause de moi que tu as cet air renfrogné.

J'approuvai ses propos
- Oui, c'est un peu à cause de toi, mais c'est peut-être aussi de ma faute. J'espérais pouvoir me rapprocher de toi après la soirée d'hier.

Je rougis instantanément à ce que je venais de clamer et rectifiai immédiatement le tir.
- Me rapprocher en amitié évidemment... »

Il parut déçu que je me corrige de la sorte, mais il fit mine de rien, bien qu'il aie compris que j'avais capté la déception sur son visage. Nous nous stoppâmes ici pour cet entraînement supplémentaire. Nous rentrâmes dans notre chambre avec une mine attristée. Nous croisâmes Daichi et Sugawara sur le trajet. Ils virent cette délicate tristesse qui survolait notre visage, mais ils se turent. Une fois arrivé dans la chambre, nous allâmes nous doucher, l'un après l'autre. Nous nous échangeâmes les moins de mots possibles. Au moment d'aller dormir Kageyama fit quelque chose qui semblait clôturer le semblant de complicité qui s'était créé la veille. Il commença à replacer son lit à sa place, je le stoppai de toutes mes forces.
Il me demanda violemment alors:
« - Pourquoi tu me bloques là.

Je lui répondis tout aussi violemment, en criant presque
- Parce que je veux que tu restes près de moi, ta présence me réconforte.

Il répondit cyniquement
- Oui mais je suis ton « ami », pas ta mère.

A ce moment précis, je ne pus m'empêcher de lui répondre avec une phrase drôle et parfaite pour tenter d'endiguer cette dispute
- Tu ne veux pas être ma maman ? J'aurais pourtant bien voulu que tu me donnes le lait... »

Nous rigolâmes tout les deux pendant de longues minutes à ce sous-entendu plus que douteux. Nous nous excusâmes mutuellement, et nous remîmes les lits côte à côte. Au bout d'un certain temps à être sur Tiktok, et à rigoler bêtement, Sugamama vint nous gronder, en nous exprimant clairement que nous devions aller dormir. Nous nous inclinâmes devant la puissance dévastatrice dont il savait faire preuve. Nous nous couchâmes une bonne fois pour toute. Une fois la lumière éteinte, nous nous mîmes sous les draps et je chuchotai à Kageyama que lors de notre entraînement ensemble, je m'étais peut-être mal exprimé, et que je voulais potentiellement pas juste être son ami. Je ne vis pas son visage, mais je devinai des rougeurs sur ses joues. Je ne pus alors m'empêcher de rajouter « Je veux être ton meilleur ami, pas ton ami ». Il s'énerva gentiment et me frappa le crâne en laissant un rictus s'échapper, bien qu'au fond je devinai qu'il pensait que ce que je venais de dire était vrai, alors que ce que je souhaitai en réalité est bien plus beau, vaillant et élégant. Ce sentiment c'est l'amour, le vrai.
Malgré cette dernière pique que je lui avais lancé, il ne mît s'empêcher de me serrer dans ses bras. C'est ainsi que nous nous endormîmes  en s'étant encore rapprochés.

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1394 mots
Ce chapitre est pas trop mal je crois
Je sais pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi à rester régulier, et à poster 2 chapitres par semaine, je suis fier de moi.

Ce rapprochement soudain  de nos protagonistes est-il le début d'une belle histoire ?? c'est ce qu'on verra bientôt...

Une Question De Temps ~Kagehina~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant