De la nouveauté

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La jeune Mila était dans le salon, devant la télévision, son carnet toujours entre les mains.

Lucius, qui descendait à contre-cœur de sa chambre pour grignoter, fut surpris de la voir là, sans son père, qui avait pourtant indiqué qu'il serait présent jusqu'au mercredi.

- Bonjour, se contenta-t-il de dire pour avoir l'air poli.

Il ne l'entendit pas répondre et s'offusqua de son comportement irrespectueux. Il marmonna dans sa barbe et se dirigea vers la cuisine. C'est quand il y fut qu'il se rappela qu'il ne savait pas comment faire du café, encore moins à la façon moldue. Il songea à demander de l'aide mais oublia tout aussi vite cette idée saugrenue. Depuis quand un Malefoy avait-il besoin d'aide pour quoi que ce soit. Bon, oui il avait besoin d'aide. Mais il ne s'abaisserait certainement pas à en demander.

- Tu cherches quelque chose ?

Il sursauta imperceptiblement. Il était tellement dans ses pensées qu'il n'avait pas entendu la jeune femme arriver.

- Tu n'as pas école ?

- Je commence à 10 heures.

- Ah.

Il y eu un moment gênant, pendant lequel ils se regardèrent sans rien dire puis, Mila reposa sa question.

- Tu cherches quelque chose ?

- Non.

- Tu mens.

Il haussa un sourcil avec dédain et agacement. Cette gamine était horripilante. Son sang de créature impur en était sûrement la cause. Elle lui fit penser à Granger. Des gamines impurs insupportables. Il sourit dans sa tête en repensant à ce qui devait être en train de lui arriver.

- Ton père n'est pas là ? tenta-t-il en changeant encore une fois de sujet.

- Il aide la voisine à poser un lustre. Tu cherches quoi ?

Son insistance commençait à lui courir sur le haricot et, s'il avait eu sa baguette, il se serait fait un plaisir de lui lancer un sortilège de Bloclangue.

- Rien.

Elle soupira d'exaspération. Décidément, la cohabitation allait être plus difficile que prévu.

- Très bien. Si tu ne veux pas répondre, je vais trouver moi-même.

Elle l'observa un instant avec attention puis se dirigea vers un objet qui ressemblait à une carafe mais gris en métal. Il ne le savait pas mais, il s'agissait simplement d'une cafetière telle qu'il n'en avait jamais vu, puisqu'il n'avait jamais préparé quoi que ce soit lui-même. Elle pris également quelques cuillère de café et continua sa préparation.
Lorsque le délicat parfum de la boisson s'éleva et qu'elle posa une tasse fumante de celle-ci sur la table, il écarquilla les yeux.

- Comment-tu -

- T'as une sale tête, expliqua-t-elle aussitôt en repartant dans le salon, d'où elle venait.

- Quelle pimbêche. Aucune éducation ces moldus.

Il allait continuer à rouméguer mais, le café lui faisait de l'œil, si bien qu'il le prit et soupira d'aise après une gorgée. Passable pour un café moldu. Cela ferait l'affaire.

Il était installé dans la cuisine, lisant un magazine sorcier qu'avait bien voulu lui donner l'auror, quand son hôte revint de chez la voisine. Celui-ci eu un large sourire en voyant le sorcier confortablement installé et embrassa sa fille qui partait.

- Apprends-lui à faire du café, lança-t-elle au passage.

Il ne comprit pas de suite mais acquiesça.

- Lucius, je dois aller faire quelques courses pour ma mère. Souhaitez-vous m'accompagner ? Je ne vous force pas, bien sûr, mais je pense que cela vous ferait le plus grand bien après toutes ces années enfermé.

L'ancien aristocrate voulu refuser mais un coup d'œil entendu de l'auror le poussèrent à finalement accepter. Puis, accessoirement, il n'avait pas tort.



De son côté, Hermione entrait dans le cabinet de son médicomage attitré.

- Bonjour ! s'exclama-t-elle guillerette.

- Tu as l'air de bien bonne humeur... dit-il avec un ton soupçonneux.

- Oui ! J'ai réussi à lancer un Wingardium Leviosa ce matin et, comme ça a fonctionné, j'ai essayé plein d'autres sortilèges ! Tout va très bien !

- Tu as quoi ?!

- J'ai récupéré ma magie ! lança-t-elle au comble du bonheur.

- Tu es complètement inconsciente ! Imagine si ça s'était passé comme hier ! Tu aurais pu détruire ton appartement ! Et toi avec !

- Eh, ne me parles pas comme ça !

- Tu ne te rends pas compte ! Je t'avais dit de ne pas te servir de ta baguette !

- Ose me dire que tu laisserais tomber aussi facilement si, du jour au lendemain, on t'annonçait que tu n'avais plus de magie en toi !

Elle marquait un point... Il soupira.

- Très bien. Mais laisses-moi au moins t'examiner, s'il te plaît.

Elle y consentit avec un étonnant plaisir, déterminée à lui montrer qu'elle avait raison et que tout allait de nouveau à merveille !

Il fit quelques examens physique, lança des sortilèges de medicomagie, lui fit boire une potion et finit pas décréter que, en effet, tout semblait être rentré dans l'ordre.

- Tu vois ! Je te l'avais dit. Tu as fait tout un drame pour rien, s'exclama-t-elle guillerette et fière.

- Granger... il faut quand même que tu fasses attention à ta santé.

- Mais tu as conclu toi-même que tout allait bien !

- Non, tout ne va pas bien. Tu as récupéré tes pouvoirs oui, mais tu es encore faible. Il y a quelques jours à peine tu me tombais dans les bras de fatigue ! On ne perd pas sa magie soudainement sans aucune raison ! Ne sois pas inconsciente et prends soin de toi, bon sang ! C'est quoi que tu ne comprends pas ? On a enfin une ministre de la magie correct et elle n'est pas capable de surveiller sa santé et risque de nous claquer entre les doigts parce qu'elle travaille trop. Non mais j'hallucine. Complètement inconsciente. Agaçante.

Il s'était d'abord adressé à elle directement, le ton montant en même temps que son énervement puis il avait ruminé pour lui-même en faisant les cents pas dans son office.

Elle ne dit rien, trop surprise de son attitude. Il était rare qu'il perde le contrôle, même quand il était en colère. Drago Malefoy faisait preuve d'une grande maîtrise de lui et de ses émotions.

Elle le regarda donc tourner en rond alors qu'il semblait réfléchir à une vitesse folle, faisant tourner sa baguette entre ses doigts, comme pour évacuer sa frustration. Elle le laissa faire ainsi plusieurs minutes, jusqu'à s'inquiéter pour lui. On aurait dit un lion en cage.

- Drago ? l'interpella-t-elle.

- Hum ?

Il avait relevé la tête comme si de rien n'était. Visiblement, il avait oublié qu'elle était là et qu'il venait de hurler.

- Tout va bien ? demanda-t-elle doucement.

Il souffla de fatigue. C'était ça. Il était épuisé. Il fit quelques pas pour atteindre la porte et l'ouvrit, indiquant à la ministre qu'il fallait qu'elle s'en aille.

- Prends soin de toi, c'est tout.

Elle se leva vexée et, avant de partir, lui adressa un regard soupçonneux et dit :

- Je ne suis pas une ministre "correct". Je suis la meilleure. N'oublie jamais ça.

Elle sourit quand même avec espièglerie et quitta le cabinet du médicomage.

Celui-ci aurait voulu sourire mais il ne le put pas. Son esprit était embrumé. Il revoyait son père dès qu'il fermait les yeux.




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Nouveau chapitre dans les bacs !

En un coup de baguetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant