Diagnostique et soirée arrosée

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On toqua à la porte et Hermione releva aussitôt la tête de son livre. Elle la déverrouilla d'un coup de baguette et reprit sa lecture.

- Je ne te souhaite pas le bonjour, Malefoy. Tu te doutes bien que j'espère que tu passes une très mauvaise journée.

- Merci, Granger. Comment vas-tu ?

Il se fichait éperdument qu'elle soit en colère contre lui. De toute façon, ça ne changeait presque pas de son habitude. Il pendit sa cape au porte manteau et la rejoignit, s'asseyant en face d'elle, par terre. Il ne disait rien, se contentant simplement de l'observer de ses yeux aciers.

La jeune femme était mal à l'aise. Elle se sentait jugée - c'était probablement le cas d'ailleurs. Cela faisait tout pile une semaine que Drago l'avait interdite de travailler et, elle n'en pouvait plus. Il était venu tous les jours passer une heure avec elle sans jamais qu'ils aient une véritable conversation. Bien sûr, ils avaient parlé. Enfin, ils s'étaient plutôt disputés. Le premier jour parce qu'elle était hors d'elle de ne pas pouvoir travailler. Le deuxième jour parce qu'il lui avait confisqué tous les dossiers qu'elle gardait chez elle. Le troisième jour parce qu'il était entré sans sa permission ; alors qu'elle sortait tout juste de la douche, enroulée d'une serviette. Drago ne l'avait pas lâché du regard jusqu'à ce qu'elle s'enferme en criant dans sa chambre. Les jours d'après, le jeune homme avait frappé à la porte jusqu'à ce qu'elle lui ouvre et ne lui disait plus rien pour éviter qu'elle ne s'époumone davantage.

Et là, il était en face d'elle et l'observait avec toute l'attention du monde. Elle en était agacée et relisait la même phrase de son livre pour la septième fois. Drago se leva et elle eut l'espoir qu'il s'en irait.

Lèves-toi, s'il te plait, demanda-t-il en lui tendant la main.

Elle fronça les sourcils. Sa politesse avait du lui couter cher. Elle soupira mais posa son livre et se leva, ignorant tout de même sa main. Elle n'était qu'à une cinquantaine de centimètres de lui. Il fit le tour, passa derrière elle. Elle ne bougeait pas, se demandant, avec une certaine appréhension, ce qu'il faisait. Il posa ses mains sur ses épaules et elle eut un sursaut. Ses doigts la massèrent quelques secondes et il lui dit :

- Tes muscles commencent à se détendre. La posture que tu tiens à ton bureau n'est pas bonne.

Ses mains glissèrent le long de ses bras, rapprochant son corps du sien.

- Le stress a également sa part là-dedans. Tu es trop sujette au stress. Tu as trop peur d'échouer. C'est pour ça que tu veux tout faire par toi-même mais, tu n'es pas seule. Il faut que tu apprennes à déléguer. Tu as, à tes côtés, du personnel compétent.

Il remonta légèrement son pull et passa une main dessous, sur son ventre. Elle eut un mouvement de recul mais, il la retient et colla son torse contre son dos.

- Qu'est-ce que -

- Cela ne fait que six mois que tu es Ministre, Hermione, chuchota-t-il au creux de son oreille. Tu n'as pas besoin de révolutionner le monde tout de suite dans la minute. On t'a élu car nous avons confiance en toi. Prends ton temps.

Sa main était étrangement chaude et douce. Elle était posée à plat contre sa peau et, la jolie brune ne se sentait pas capable du moindre geste. Elle avait fermé les yeux. Elle pouvait sentir le souffle de son bourreau dans ses cheveux. Le silence était pesant. Qu'était-il en train de se passer ? Sa voix, sa main, son torse contre son dos et... ses mots. Se comptait-il dans le "nous" ? Lui faisait-il confiance ?

- Une bonne ministre est une ministre en bonne santé. Souviens-toi que si tu n'es pas au meilleur de ta forme, tu n'es pas en capacité de prendre les meilleures décisions.

En un coup de baguetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant