Fiction OrelxGringe - Une autre fin.

Partie 13.

« Tu as fait tout ça en mon absence ? »

Guillaume se retourna en entendant la voix d'Aurélien dans son dos et tomba sur l'air d'extrême étonnement sur son visage. Il jeta un coup d'œil rapide à la cabane qu'il avait construite pendant qu'Aurélien était allé chercher des champignons dans la forêt comme il le lui avait demandé, puis se passa une main derrière la nuque d'un air gêné.

« Euh... Ouais... J'espère que ce sera assez...

— Assez ? Mais Guillaume, elle est magnifique, dit doucement Aurélien en se rapprochant de la cabane pour mieux l'observer, avant de se tourner vers lui. Tu es vraiment fort...

— Fort ? Non, pas vraiment... C'est juste... bien plus facile dans un jeu, tu sais. Ça prend beaucoup moins de temps et tant que tu as les matériaux nécessaires dans ton inventaire, ça va vite.

— Peut-être... Mais moi, je n'aurai jamais été capable d'en faire autant. Je ne suis pas aussi fort que toi, lui sourit Aurélien doucement.

— Je ne suis pas aussi fort dans mon monde, tu sais... répondit-il en s'approchant du plus jeune. C'est seulement à force de jouer que j'augmente de niveau en gagnant de l'expérience et que je deviens fort. Et comme je suis à ma dernière mission du jeu... Je suis comme toi là-bas. Un simple garçon de dix-sept ans sans rien de particulier.

— Je suis sûr que c'est faux, dit doucement le plus jeune et il fronça légèrement les sourcils avant d'exhaler un rire, surpris de sa réponse. Tu as parlé de niveau, Guillaume. Quel est le tien ?

— Je suis au niveau 24, sur 30. C'est le maximum, je crois.

— Vraiment ? Mais c'est énorme ! s'exclama Aurélien en haussant les sourcils avant qu'il ne le voit se perdre dans ses pensées. Et... lui ? Il est à quel niveau ? Tu m'as dit que tu avais du mal à le battre, non ? Qu'il t'avait tué plusieurs fois avant que t'arrives enfin a le blesser la dernière fois... N'est-ce pas ?

— Il est au niveau 27. Bien plus fort que moi. »

Il vit Aurélien frissonner devant lui avant que ce dernier ne hoche la tête doucement et il frôla son poignet de ses doigts pour lui dire silencieusement de l'écouter :

« Eh... Je te protégerais, ok ? T'as pas à avoir peur de lui. »

Aurélien hocha la tête de nouveau et il vit alors un petit sourire triste s'inscrire sur ses lèvres :

« Je te remercie, Guillaume. Est-ce que... tu sais quel niveau j'ai, moi ?

— Non, j'en ai aucune idée... Normalement, le niveau des personnages s'affiche sur leur tête, mais toi... Je ne sais pas, il ne s'affiche pas.

— Je vois... Rien n'est normal avec moi, hein ? murmura le plus jeune en lui offrant un petit sourire triste. Après tout, je ne dois pas avoir un niveau très élevé donc ce n'est pas important. »

Il lui offrit un petit sourire désolé avant de frôler de nouveau son poignet en se rappelant de ce qu'il l'avait envoyé faire :

« Tu as pu ramasser des champignons dans la forêt ? demanda-t-il doucement et Aurélien hocha la tête. On va les préparer alors ?

— Je m'en occupe, Guillaume, dit le plus jeune d'une voix légèrement enrouée comme s'il était au bord des larmes. Est-ce que ça te dérangerait d'aller chercher un peu de bois pour cuire la soupe ? Je sais que tu dois être fatigué mais–

— Je m'en occupe, tout va bien. À tout de suite. »

Il sourit d'un air bienveillant au plus jeune en disant ça avant de lui tendre un couteau sorti de son inventaire et ce dernier lui sourit de même avant de tourner les talons, le panier qu'il lui avait donné plus tôt dans une main rempli de champignons et l'autre tenant doucement le couteau. Il avait bien fait d'accumuler autant d'objets dans son inventaire durant son aventure. Parce que maintenant, il en trouvait l'utilisation.

***

« Guillaume... Tu as l'air épuisé. » entendit-il Aurélien lui dire doucement près d'une heure plus tard.

Ils avaient mangé la soupe préparée par le plus jeune, tous les deux assis autour de la table qu'il avait installée avant de partir chercher du bois et ensuite, ils s'étaient assis côte à côte devant le feu qui brûlait dans la cheminée. Ils avaient un petit peu discuté, Aurélien lui demandant ce qu'il avait dû faire comme missions afin d'arriver à ce niveau du jeu. Il avait vu qu'il avait encore du mal à parler de son monde comme d'un jeu. Pour lui, c'était sa vie tout simplement. Mais il avait l'air de le croire, c'était le principal. Puis, à un moment, il avait senti ses paupières se faire lourdes et il avait décroché un petit moment, avant d'entendre Aurélien l'appeler doucement.

« Il faudrait que tu ailles dormir, Guillaume.

— Tu as raison, je tombe de fatigue. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis là, dans le jeu. J'ai cours demain.

— Cours ? répéta Aurélien d'un air étonné et il lui jeta un regard en coin avant de se tourner vers lui.

— Oui, j'ai école. C'est ma dernière année, expliqua-t-il.

— Oh, je vois. Je n'ai... jamais eu école, moi. Mais je sais que c'est important. Alors... tu ferais mieux de rentrer dans ton monde...

— Je vais être obligé de me déconnecter, Aurél. Tout ira bien ? Tu as tout ce qu'il te faut jusqu'à la prochaine fois ?

— Normalement, oui... répondit Aurélien en regardant autour de lui. Tu reviendras vite ?

— Je te le promets. Demain soir, après les cours, ok ? Tu sauras t'occuper jusque là ?

— Oui, bien sûr. Tout ira bien, Guillaume, murmura le plus jeune et il le sentit frôler de ses doigts son avant-bras avec douceur, ce qui le fit frissonner.

— O-Ok... Je t'ai laissé du bois pour la cheminée. Et de la nourriture, sur la table. On se voit demain alors ? »

Aurélien hocha la tête et il ne détacha pas son regard du sien alors qu'il portait ses mains à son visage pour enlever son casque, invisible dans le jeu. La main du plus jeune glissa de son bras quand il fit cela et il le vit le regarder d'un air légèrement inquiet. Alors il lui sourit tendrement et lui fit un clin d'œil avant de sauvegarder la partie en appuyant sur le bouton sur le côté de son visage. Il ne voulait pas risquer que sa partie soit effacée à ce stade. Le visage d'Aurélien se brouilla devant ses yeux et bientôt, tout fut noir. Il était revenu chez lui. Et il lui manquait déjà.