2 semaines plus tard.
« Guillaume ? Qu'est-ce que tu as là ? »
Il se tourna vers Aurélien en l'entendant lui demander ça alors qu'il enlevait ses gants en cuir, perdu dans ses pensées. Ils étaient tous les deux assis devant la cheminée, ayant tout juste fini de transporter du petit bois pour chauffer la cabane dans laquelle vivait le plus jeune depuis maintenant un petit peu plus de deux semaines. Il sentit alors Aurélien frôler sa main de ses doigts et il sursauta, une grande douleur le lançant tout à coup à cet endroit précis. Le plus jeune recula précipitamment sa main, les yeux écarquillés, et il le vit lui lancer un regard effrayé.
« Je t'ai fait mal ?? »
Il réprima une grimace avec peine et baissa les yeux sur le bandage qu'il avait à la main, recouvrant la blessure qu'il s'était faite il y a deux semaines à présent, la fois où il avait touché par mégarde le collier d'Aurélien en posant sa main sur son torse pour s'assurer qu'il respirait encore. Depuis ce jour-là, bien qu'il essayait de faire comme si tout allait bien, sa blessure le lançait chaque jour un peu plus. Il ne comprenait pas. Même dans le monde réel, il l'avait. Alors qu'il se l'était faite ici.
« Qu'est-ce que tu as ? » lui demanda de nouveau doucement Aurélien à ses côtés et il se concentra de nouveau sur les sensations que ce dernier faisait naître en lui en le sentant attraper avec une infinie douceur sa main.
Le plus jeune manipula cette dernière avec délicatesse afin de pouvoir en voir la paume et il ferma les yeux en le sentant défaire lentement pour ne pas lui faire mal le bandage à moitié défait. Lorsque le bandage glissa de sa main pour tomber au sol, il le sentit se figer à la vision de la grande marque rouge qu'il avait sur sa peau et il poussa un petit soupir. Il n'avait pas voulu qu'il s'en rende compte.
« Comment... tu t'aies fait ça...? l'entendit-il lui demander dans un murmure avant de le sentir passer avec une douceur infinie son pouce sur sa paume devant son silence. Guillaume...?
— Je... C'était il y a deux semaines... Quand je t'ai retrouvé dans la forêt transi de froid et affamé, tu te rappelles ? dit-il en frissonnant devant la caresse du plus jeune et Aurélien hocha doucement la tête. J'ai mis ma main sur ton torse pour vérifier que tu étais toujours en vie et... ma paume a touché ton collier par mégarde. Celui-ci m'a aussitôt brûlé et, depuis, ce n'est toujours pas parti.
— Mon... collier ? balbutia Aurélien, les yeux écarquillés. C'est mon collier qui t'a fait ça ? »
Il sentit le plus jeune lâcher doucement sa main avant d'approcher ses doigts de son collier pour le toucher et il le stoppa en attrapant son avant-bras précipitamment :
« Aurél, attends ! Et s'il te brûlait à ton tour ?!
— Mais... je le porte autour du cou depuis que je suis petit, Guillaume... S'il pouvait me blesser, ça ferait longtemps qu'il l'aurait fait... »
Aurélien se dégagea de son emprise et vint toucher avec délicatesse la gemme pendue à son cou. Il retint sa respiration, mais Aurélien ne parut pas avoir mal et il se rappela de même que la gemme avait brillé quand il l'avait touchée alors que là, celle-ci ne changea pas de couleur.
« Elle a brillé, Aurél. Quand je l'ai touchée, dit-il avant de pouvoir s'en empêcher et il vit le plus jeune relever le visage pour lui jeter un regard surpris.
— Br-Brillé ? bégaya le plus jeune et il le vit alors lui lancer un regard inquiet à ça. Mais... Elle ne l'a jamais fait auparavant... »
Il resta interdit, ne sachant que répondre à ça, et il vit soudain Aurélien lâcher son collier avant de lui jeter un regard hésitant.
« Guillaume... Ta mission, quelle est-elle ? »
Il resta silencieux, se mordant fortement la lèvre inférieure, et Aurélien se mit à frissonner devant lui :
« Guillaume... Réponds-moi, s'il te plaît. Quand tu m'as sauvé... tu m'as dit... que ce n'était pas moi ta mission. Que ça, tu l'avais fait de ton propre chef, même si le jeu ne te l'avait pas demandé. N'est-ce pas ? Alors... Qu'est-ce que c'est ta mission ? Réellement.
— Ma mission... C'était de dérober la gemme magique au roi. De la lui voler. Mais je ne savais pas... qu'elle ne lui appartenait pas encore, dit-il en voyant Aurélien écarquiller les yeux d'un air effrayé. Ce collier, il est à toi, Aurél. Je ne vais pas te le prendre, hein.
— Mais... Si c'est ta mission... Est-ce que c'est pour ça... que tu es venu à mon aide ? Pour la gemme que je porte autour du cou ?
— Non, non, non... Pas du tout, Aurél. Je te promets, dit-il précipitamment en glissant sa main sur la nuque du plus jeune en le voyant lui lancer un regard hésitant. J'avais envie de t'aider. Plus qu'une envie, c'était un besoin. Que tu aies eu la gemme avec toi ou non. Crois-moi, s'il te plaît. »
Il vit le plus jeune le regarder d'un air légèrement inquiet et soudain, des larmes s'échappèrent de ses yeux alors qu'il le voyait se mettre à pleurer.
« Aurél, ne pleure pas, je t'en supplie... Je ne vais pas te prendre ton collier, je te le jure.
— Mais tu en as besoin... Tu as dit... que c'était la dernière mission avant de gagner le jeu. C'est le seul moyen... pour que tu finisses ce dernier...
— Et j'en ai rien à faire de le finir maintenant, hein ? Si finir le jeu signifie aussi ne plus jamais te voir, je n'en ai plus envie. D'accord ?
— On ne pourra... jamais vivre ensemble de toute façon, sanglota Aurélien tout à coup en fermant les yeux et il l'attira précipitamment à lui à ça.
— Je peux revenir tous les jours, Aurél. Comme je l'ai fait ces deux dernières semaines, hein ? Est-ce que ce n'était pas bien ? murmura-t-il en passant une main sur son dos, se rappelant des derniers jours qu'ils avaient passé ensemble.
— Ce n'est pas... assez. Tu sais bien... que ce n'est pas pareil... sanglota le plus jeune et il sentit son cœur se serrer en l'entendant dire ça. On vient pas... du même monde... Et moi... Je ne veux pas vivre ma vie en t'attendant. En ayant peur chaque matin quand je me lève que tu ne reviennes pas le soir-même. Je ne peux pas vivre comme ça, Guillaume. Ça fait trop mal.
— Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu veux dire pas là...? bégaya-t-il, étonné du choix des mots du plus jeune. Pourquoi... ça fait trop mal, Aurél ?
— Parce que je t'aime, Guillaume, répondit Aurélien d'une voix brisée dans son cou et il sentit son cœur s'arrêter un instant dans sa poitrine à cette déclaration. Tu m'as fait tomber amoureux de toi en me sauvant... En t'occupant de moi, en continuant de revenir jour après jour, en t'assurant que j'allais bien... En passant du temps avec moi et en étant sincère. Le roi, je le hais. Il me fait peur. Mais toi... je t'aime, tu es tout son contraire. Je t'aime pour de vrai, Guillaume. Et ça fait mal. »
Il ne sut pas quoi répondre à cette déclaration d'amour et resta muet, complètement figé sur place. Aurélien se calma petit à petit dans ses bras tandis qu'il avait encore sa main sur son dos et, à un moment donné, il se rendit compte qu'il s'était endormi. Il sentit sa respiration s'échouer lentement dans le creux de son cou et il sentit les larmes lui monter aux yeux. Amoureux ? Il était tombé amoureux de lui ? Mais comment est-ce que c'était possible ça ?
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Fiction OrelxGringe - Une autre fin.
FanficGuillaume joue depuis quelques temps à un jeu vidéo en VR où en tant que héros il doit retrouver une gemme magique. Il est en bon chemin pour terminer le jeu lorsqu'il fait la rencontre d'un PNJ un peu particulier.