Partie 12.

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« Aurél ? Aurél ! »

Il tourna la tête dans tous les sens en ne voyant pas le plus jeune là où il l'avait laissé l'avant-veille. Ce n'était pas possible. Il crut un moment qu'il n'avait pas été transporté au même endroit dans le jeu en voyant que même sa cape avait disparue, avant d'apercevoir le feu éteint, puis son cheval toujours attaché à l'arbre. Il se rua sur ce dernier et lui donna des provisions de son inventaire avant de se mettre à caresser sa tête :

« Où est-ce qu'il est ? Le garçon. Aurélien. »

Bien entendu, son cheval ne répondit rien, préférant se pencher pour manger ce qu'il lui donnait dans sa main et il tourna la tête, inquiet, afin de scruter les environs. Il écarquilla alors les yeux en apercevant au loin, à l'entrée de la forêt, une forme noire au sol. La cape ! s'exclama-t-il dans sa tête et il se mit à courir dans sa direction, le cœur battant. Comment est-ce que c'était possible, putain ? En arrivant près de la forme, il reconnut en effet la cape du plus jeune, mais se rendit aussi compte que la forme qu'il avait vu de loin était lui, évanoui dans la neige.

« Aurél ! Aurél !! s'écria-t-il en tombant à genoux près de lui, avant de le prendre dans ses bras doucement. Aurél ! Réveille-toi, je t'en prie ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! »

Le plus jeune avait les yeux clos, le visage presque aussi blanc que la neige qui les entourait, et il posa sa main sur son torse pour vérifier qu'il respirait encore. Ses doigts entrèrent en contact avec le collier en faisant cela et il recula précipitamment la main en sentant cette dernière le brûler.

« Aïe, bordel... »

Il regarda d'un air confus sa main qui affichait maintenant une énorme marque rouge et il se perdit dans ses réflexions avant d'entendre Aurélien revenir petit à petit à lui dans ses bras :

« Gui...llaume...? C'est... toi...?

— Oui ! Oui, Aurél, c'est moi ! Regarde-moi, c'est bien, ouvre les yeux ! » lui dit-il en le voyant entrouvrir faiblement ces derniers.

Le plus jeune posa son regard sur son visage quand il les eut un minimum ouverts et il passa une main sur son visage pour dégager ses cheveux du passage. Il était gelé. Comment pouvait-il le sentir ?

« Aurél, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi le jeu ne s'est pas mis sur pause ?!

— Je... sais pas... Tu es revenu ? lui demanda Aurélien d'un air exténué et il secoua la tête, les larmes aux yeux en voyant à quel point il semblait faible.

— Oui, oui bien sûr. Je te l'avais dit, non ? Je ne pensais juste pas... que le jeu continuerait sans moi. Je suis désolé, putain. Tellement désolé. »

Un petit sourire s'inscrivit à ça sur les lèvres d'Aurélien et il le vit refermer les yeux doucement, retombant dans l'inconscience. Il le serra alors fort dans ses bras, le rapprochant de sa chaleur, et se mit à pleurer. Il avait eu tellement peur, putain. Comment est-ce que ça pouvait arriver ?!

***

« Merci... » murmura Aurélien en attrapant le bol qu'il lui tendait, un petit sourire sur ses lèvres.

Il l'avait porté jusqu'au feu éteint avant de rallumer ce dernier et de préparer quelque chose à manger grâce à ce dernier et aux éléments qu'il avait dans son inventaire. Il avait ensuite réveillé le plus jeune quand tout avait été prêt et l'avait aidé à se redresser avant de lui poser sur les épaules sa cape qu'il avait chauffée près du feu pendant son sommeil.

« Combien de temps, Aurél ? Combien de temps tu es resté seul ? lui demanda-t-il en l'observant manger avec appétit la soupe brûlante qu'il lui avait préparée, la sienne entre les mains.

— Deux lunes. Quand je me suis réveillé, tu n'étais pas là alors j'ai paniqué. J'entendais les loups hurler au loin et j'ai essayé de maintenir le feu jusqu'à ton retour, pour les éloigner... Puis au bout d'un jour j'ai essayé d'aller chercher à manger dans la forêt. Mais j'avais bien trop froid et je me suis évanoui avant d'atteindre cette dernière. J'étais trop faible...

— Deux lunes, tu as dit ? lui demanda-t-il pour confirmation et Aurélien hocha la tête doucement. C'est le temps depuis que je ne me suis pas connecté. Deux jours et deux nuits. Alors... Le jeu continue même quand je ne suis pas là ?

— Je ne sais pas, Guillaume, lui répondit Aurélien en lui lançant un regard inquiet. On dirait bien...

— Ok, dans ce cas, ça change tout. Si tu continues de vivre quand je ne suis pas là. Il faut que je fasse en sorte que tu le puisses, sans danger et sans avoir besoin de moi.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Il offrit un sourire au plus jeune et passa sa main dans ses cheveux pour le regarder d'un air bienveillant. Ne t'en fais pas, Aurél. Je sais parfaitement ce qu'il faut que je fasse pour te mettre en sécurité.

Fiction OrelxGringe - Une autre fin. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant