Partie 17.

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« Aurél !! »

Il se précipita vers le plus jeune en l'apercevant en entrant dans une autre salle du château, complètement vide elle aussi. C'est un piège, entendit-il son esprit lui crier mais il choisit de l'ignorer pour se concentrer sur Aurélien, assis sur un trône au fond de la pièce les yeux bandés. Le plus jeune ne lui répondit pas et en arrivant près de lui, il se rendit compte qu'il était inconscient.

« Aurél ! Oh, Aurél ! Réponds-moi, bordel ! »

Un petit gémissement de douleur passa le seuil des lèvres du plus jeune et il se dépêcha de venir lui détacher les poignets en voyant que ces derniers étaient reliés entre eux avec de la corde.

« Guillaume...? Guillaume, c'est toi...? l'entendit-il balbutier avant de chercher à le repousser, incertain que c'était bien lui.

— C'est moi. C'est moi, Aurél. Je suis là, je vais te détacher, tout ira bien, dit-il précipitamment alors qu'il essayait tant bien que mal de détacher ses poignets.

— Il faut... que tu t'en ailles... Je ne suis pas... qui je pensais être. Qui je t'ai dis... Je ne savais pas...

— Je sais. Je sais, Aurél. J'ai vu la tapisserie, lui expliqua-t-il rapidement en le sentant se figer sur le trône. Tu es le prince. Mieux, le roi. »

Il vint enlever le bandeau devant les yeux du plus jeune en disant ça, ayant enfin réussi à lui enlever la corde qui le maintenait prisonnier, et il passa sa main dans ses cheveux pour l'amener à le regarder.

« On t'a menti, Aurél. Toute ta vie, dit-il lentement, d'un air soucieux, et il vit Aurélien lui lancer un regard larmoyant. Mais maintenant, on est au courant. On sait la vérité. Et il est temps de récupérer ton trône, hein ?

— Je ne veux pas être roi, Guillaume. Et il t'a utilisé. Tu n'aurais jamais dû venir me chercher... Il m'a tout expliqué.

— Expliquer quoi ? » dit-il, confus, en fronçant les sourcils.

Aurélien n'eut pas le temps de lui répondre qu'il entendit la lourde porte en fer dans son dos s'ouvrir en grinçant. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui se trouvait dans son dos. Le despote.

« Expliqué pourquoi je lui ai laissé la vie sauve par exemple ? entendit-il la voix robotique dire derrière lui et il se retourna afin de voir le roi.

— Je suppose que tu vas me le dire ? J'attends.

— J'avais dans l'intention de marier la première fille du roi afin de devenir le véritable souverain, étant son plus fidèle serviteur mais ce dernier n'a eu qu'un fils, sa femme n'étant pas très fertile. J'ai essayé de le pousser à divorcer pour se remarier, mais il a toujours refusé et à un moment j'en ai eu marre. Alors je l'ai tué, puis j'ai envoyé son fils vivre dans un village loin du château familial afin qu'il oublie tout de son passé. J'ai demandé aux villageois de prendre grand soin de lui et de lui parler d'une prophétie racontant qu'à ses quinze ans, je viendrai le chercher pour le marier.

— Pourquoi ne pas simplement lui voler le collier ? Ça aurait évité d'attendre tout ce temps, se força-t-il à demander alors qu'il tenait fermement Aurélien contre lui, ce dernier regardant d'un air terrorisé le tyran qui s'adressait à lui.

— Tout simplement parce que le pouvoir de cette gemme ne peut être activé que par un vrai membre de la famille royale. Et seulement par l'amour que ce dernier porte à sa moitié. Les femmes de la famille le portaient en temps de paix, tandis que les rois le portaient en temps de guerre pour décupler leurs forces. Alors quand j'ai tué sa mère, son père le lui a donné, le collier ne pouvant plus lui être d'une quelconque utilité.

— Est-ce qu'il l'a su ? demanda-t-il en serrant la mâchoire alors qu'il voyait du coin de l'œil Aurélien regarder à présent dans le vide, semblant complètement parti dans un autre monde. Que c'était toi derrière tout ça ? Le destin que tu avais prévu pour son fils ?

— Bien sûr. Je lui ai révélé mon plan juste avant de le tuer, d'un coup d'épée dans le thorax. Ton fils m'appartiens désormais, je lui ai dis. Et ton royaume aussi, dit d'une voix lugubre le tyran en s'avançant soudain et il se leva afin de se positionner devant le plus jeune, la main prête à dégainer son épée.

— Pas si j'ai mon mot à dire là-dedans. Tu ne le toucheras pas. Ou alors il faudra me passer sur le corps. »

Il vit le roi esquisser un rictus lugubre et il s'élança vers lui en le voyant se mettre à courir dans sa direction. Niveau 29, lut-il au-dessus de sa tête et il grimaça. Il n'avait pas le droit de se louper. Pour Aurélien.

Fiction OrelxGringe - Une autre fin. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant