La nouvelle recrue des Avengers || Bucky Fanfiction || 18+

Neuf

LAÉNA

Je me laisse tomber sur mon lit et retire mes lunettes ainsi que mes gants. Je soupire et fixe le plafond, pensant à l'engueulade avec Bucky. C'était idiot comme prise de tête.

Pourquoi il serait jaloux de Loki? Je veux dire, oui, je dansais avec lui, mais ce n'est pas lui que j'étais à deux doigts d'embrasser. C'est Bucky dont les lèvres m'attirent autant que sa personnalité.

Oui, le dieu de la malice est sympathique, mais je ne crois pas vouloir vraiment plus qu'une relation amicale. 

Je laisse des larmes d'incompréhension rouler sur mes joues. C'est toujours aussi difficile de faire un choix. Comme choisir entre partir ou rester pendant l'Ère d'Ultron. 

Dans ma tête, tout se mélange. J'aime Bucky, c'est flagrant. Je veux dire, à HYDRA, pendant les missions, il n'était pas rare que nous avions des gestes d'affection pour l'autre même s'il était le Soldat de l'Hiver, ce gros insensible meurtrier.

À la fin de chaque mission, je me hissais sur la pointe des pieds pour qu'il m'embrasse le front. Et puis, une fois, c'était mes lèvres qu'il avait embrassé. Ça, je m'en souviendrai toujours. 

La nuit, nous étions dans la même cellule car la base d'HYDRA était en expansion. Lorsqu'un des deux faisait un cauchemar, on allait le consoler, le calmer. C'était la bonne époque. 

Je ne crois pas que nous étions véritablement en couple, puisque nous étions trop abrutis par les tortures d'HYDRA pour ressentir quoi que ce soit. Mais ce que je sais, c'est que lorsqu'il a «disparu», j'ai bien pensé mourir tellement la douleur était puissante. À ce moment, tuer vingt des membres de la fondation douteuse m'avait fait du bien, malgré les conséquences lorsque la nuit est venue. 

J'avais passé tellement de temps à me faire violer et battre, à tuer sans raison valable, et ce seulement car je ne voulais pas laisser Bucky seul. Je ne voulais pas avoir sur la conscience sa solitude. Je ne voulais pas le laisser livré à lui-même, alors que je pouvais partir quand je voulais grâce à mes dons.

Je me lève, essuie mes larmes et pose mes mains sur le rebord de la fenêtre qui donne une vue élargie des rues en contrebas. Je regarde les voitures passer, cherchant inconsciemment Bucky entre les piétons.

En jetant un rapide coup d'œil à l'horloge, je remarque qu'il s'est écoulé deux heures depuis qu'il est partit. Même si je sais qu'il peut très bien se débrouiller tout seul et que ses promenades durent habituellement quatre à six heures, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. 

Je me dirige vers mon armoire et troque mon sweat pour un t-shirt noir et un jean de la même couleur. J'enfile mes gants qui remontent jusqu'à mes coudes, ne laissant que très peu de peau à découvert. 

Je remets mes lunettes sur mon nez et descends au salon. Les Avengers sont dans la même position qu'avant, si ce n'est que Tony s'est complètement endormi sur l'épaule d'un Clint horrifié par l'haleine du milliardaire. 

"Résultat d'une gueule de bois, Barton." j'ironise,

Tout le monde se tourne vers moi alors que je hausse les épaules en souriant innocemment.    

"Bucky n'est pas revenu?" je demande.

"Non." répondis Wanda.

J'ouvre l'armoire près de l'ascenseur et enfile une veste à capuche verte forêt. Je me dirige vers le balcon et observe la vue en-dessous. Quel moment parfait pour tester mes réflexes...

"Heu... Tu fais quoi?" s'inquiète Sam.

"Je vais faire un tour." je l'informe d'un ton innocent.

"Tu sais qu'il y a un ascenseur pour ça?" lance ma sœur.

"Je veux juste voir si je n'ai pas perdu mes réflexes." j'hasarde.

"Ce ne sera pas vraiment la bonne manière de fai-"

J'interromps Wanda en passant mes deux jambes de l'autre côté de la rambarde. Avec un salut militaire insolent, je me laisse glisser en bas. Je me raccroche de justesse à une saillit et descends en enchaînant les prises.

Au bout de quelques secondes de décalade, je saute sur le trottoir et frotte mes mains gantées ensemble. Je lève la tête vers le sommet de la tour et je vois les Avengers (de la taille de fourmis) me regarder avec étonnement. Je leur adresse un signe de tête avant d'enfouir mes mains dans mes poches et de traverser la rue. 

La vieille dame près de moi m'observe, puis regarde le balcon du QG.

"Vous vous étiez fait kidnappé par les Avengers?" s'enquiert-elle.

"Oh non. J'avais juste envie de faire un peu d'exercice." je réponds.

"Vous êtes un vengeur vous aussi?" questionne-t-elle.

"Non, pas du tout. Mais j'ai le luxe de vivre parmi eux." je rectifie.

J'adresse un clin d'œil à la vieille femme avant de continuer mon chemin. Elle me regarde partir, les yeux grands ouverts comme des soucoupes. Je rigole en silence, ravie de mon effet. 

Mes yeux masqués scrutent la foule. C'est la première fois que je me balade aussi librement dans une ville depuis bien longtemps. Je marche innocemment entre les gens, les mains dans les poches. De loin, personne ne peut se douter que je suis dangereuse. Enfin, même de près, rien n'indique que je sois armée ou prête à tuer juste en retirant mes gants ou mes lunettes. 

Je marche un long moment, jugeant les piétions qui courent comme si traverser la route était un jeu vie-mort. Peut-être en est-ce un. Est-ce que je m'en soucie? Non. Pas vraiment.

Soudain, je vois du coin de l'œil une voiture arriver à toute vitesse vers moi. Étant sur le trottoir, je fronce les sourcils et me tourne totalement vers l'automobile. Au volant, il y a un grand homme tatoué de partout, un piercing dans le nez.

Je plisse les yeux vers lui alors qu'il est à quelques mètres de moi. Les gens alentour crient et paniquent. Au dernier instant, la voiture bifurque vers la droite. J'avais anticipé ce geste, de la façon avec laquelle l'homme tenait fermement son volant et jetait des regards vers la droite. 

Les six personnes qui se trouvent dans la trajectoire de l'automobile figent, attendant le moment de leur non. Alors là, non! Je préfère aspirer l'âme de cet homme plutôt que regarder des innocents mourir!

Je retire mes gants et me jette entre les six personnes et l'homme tatoué. Les mains tendues vers le pare-brise de la voiture, j'attend qu'il entre en contact avec mes paumes pour le briser et avaler l'esprit du colosse. 

Ou plutôt encaisser le choc pour eux et crever.

Contre toute attente, un rayon gris s'échappe de mes mains et vient percuter la voiture. Cette dernière se comprime comme une boite de conserve et l'homme se retrouve coincé à l'intérieur.

L'âme de l'homme s'élève en dehors de la carcasse de l'automobile. Je la vois, je vois son contour nébuleux se mettre à flotter. Je saute sur le tas de débrits et attrape l'esprit par le cou avant de sentir sa force entrer en moi. Il se met à circuler dans mes veines. 

Des cris de victoire se mettent à résonner dans la foule. Ils m'acclament, comme si j'étais un héro. Mais ce n'est pas fini pour autant. Je peux déjà sentir la panique gagner de nouveau les gens lorsque trois hommes armées se mettent à tirer partout comme des malades. 

Piquée au vif par l'acte des tatoués, je descends de la voiture compressée pour marcher vers eux. Appréciant la découverte que je viens de faire, je tend les mains vers eux. Un rayon gris les frappe alors que leur armes deviennent un tas de morceaux entremêlés.

Leurs âmes se mettent à flotter alors que je les avale. Comme si je venais de manger quelque chose pour la première fois depuis des années, un sourire éclaire mon visage pendant que je gagne en force et puissance.

Je me retourne vers la foule soulagée. Sous mes lunettes, mes yeux brillent comme des feux d'artifices. Le détail de ma damnation m'échappe durant un instant.

Je suis de nouveau vivante.