La nouvelle recrue des Avengers || Bucky Fanfiction || 18+

Chapitre 36

Si au départ j'avais cru que faire mon deuil était facile, j'avais tort. Il y a à peine 72 heures, je me sentais bien, je ne pensais pas trop à Tony. Mais maintenant, je ne dirais pas ça... Depuis trois jours, je suis assise sur la chaise de bureau du milliardaire. J'écoute en boucle les enregistrements, les yeux résolument rivés sur l'écran holographique, des larmes roulant en permanence sur mes joues pâles. Malgré les efforts de Wanda et Sam, je refuse de quitter la chaise. S'ils tentent de m'éloigner de l'atelier, je me met à me débattre violemment en criant. Ils en sont venus à la conclusion que rien ne pourrait me faire bouger d'ici avant un bon moment. D'autant plus que demain, nous sommes mercredi, Bucky et moi devrons se rendre à l'appartement désaffecté. 

Je ne fais aucun geste pour la saluer lorsque Pepper entre. Elle tire une chaise et se pose près de moi, observant mon visage ruisselant de larmes. Mes épaules sont parcourues de sanglots silencieux alors qu'aucune expression, ne serait-ce qu'infirme, anime ma tête d'enterrée. Pepper pose une main sur la mienne et reporte son attention sur les enregistrements. Un petit rire la traverse lorsque pour l'énième fois Tony trébuche sur la table en se précipitant vers le costume de Peter. Elle tend le bras et éteint l'appareil. Le milliardaire virtuel s'efface doucement et disparait dans un nuage de petites poussières holographiques.

Pepper- Il me manque aussi, Laéna. 

Je me contente de fixer le vide, le torrent de mes larmes s'intensifiant. 

Pepper- Ce n'est pas comme ça qu'il voudrait que tu agisses, tu sais. Il aurait voulu que tu continues de vivre avec un bon souvenir de lui, pas à rester enfermée dans l'atelier à pleurer.

Elle pose une main sur ma joue et tourne mon visage vers le sien. Son doux regard maternel croise le mien et j'y vois tout l'amour qu'elle éprouve pour moi. À croire que je suis sa fille...

Pepper- Je sais que c'est difficile. Mais il faut passer à travers. Dans quelques mois, je vais avoir un mini Tony et je voudrais qu'il ai une bonne vision de son défunt père. 

Laéna- Je vous ai tous privé d'une famille entière. 

Pepper- Ce n'est pas de ta faute. C'était un accident. 

Laéna- Vous dites tous ça, mais je sais que c'est faux. Tout est entièrement à cause de moi. Si j'avais eu mes gants, si je ne m'étais pas mise autant en colère... Rien de tout cela ne se serait produit, Pepper. J'ai tué Tony et même si c'était involontaire, il est trop tard. Il est mort par ma faute. Rien, rien de rien ne pourra le ramener. 

Pepper me regarde quelques secondes, passive. Puis, quelques larmes dévalent ses douces joues et la culpabilité me serre les tripes entre ses doigts crochus. La main de Pepper quitte ma joue et je m'empresse d'essuyer ses larmes, laissant les miennes couler de plus belle. 

Laéna- Désolée, je voulais pas te faire pleurer. 

Pepper- C'est rien, vraiment. Tu as raison, il est mort, mais seulement ici. 

Elle fait un geste circulaire qui englobe tout l'atelier. Puis, elle pose ses doigts sur ma poitrine, à l'endroit où le cœur bleuté de Tony se trouvait.

Pepper- Mais là, il est bien vivant. 

Laéna- ...

J'éclate en sanglots amers et elle me prend dans ses bras. J'enfouie ma tête dans son cou et pleure de plus belle, incapable d'arrêter. Nous restons dans les bras l'une de l'autre un bon moment, insensible au temps qui passe. C'est finalement Wanda qui vient s'assurer que tout va bien. Elle nous fixe à travers la porte de verre et Pepper la fait entrer. 

Wanda- Laé, Bucky aimerait te parler. 

Je lève des yeux rougis par les larmes vers elle. Elle m'aide à me lever et me frotte doucement le dos. J'ouvre une dernière fois le recueil d'enregistrements, regarde le sourire de Tony, puis le ferme vivement en essuyant mes larmes. Lorsque je traverse la porte de l'atelier et débarque dans le salon, le silence tombe sur sa pièce. 

Laéna- Oh ça va aussi. Je fais pas si peur que ça. 

Sam- Bah avec tes yeux tous rouges, tes joues couvertes de larmes, ton teint pâle et tes cernes...

Laéna- Bon ok, je fais peut-être un peu peur à voir. 

Bucky entre et lorsqu'il me voit, cesse de bouger. 

Laéna- Tu voulais me parler?

Bucky- Heu ouais, à propos de demain. 

Laéna- Merde, j'avais oublié...

Je me passe une main sur le visage en riant nerveusement. 

Laéna- On en parlera demain. Je m'en fiche s'il est 17:00, je crois que je vais aller dormir. 

Wanda- Tu manges pas? 

Laéna- La faim est bien le cadet de mes soucis. 

Je tourne les talons et monte les escaliers. Dès que la porte de ma chambre se ferme derrière moi, j'ouvre mon armoire pour y trouver un sweat oversize et des shorts. Je me glisse dans mon lit et ferme les yeux, un soupire s'échappant de mes lèvres. Je n'ai pas dormit depuis trois jours, alors le sommeil ne se fait pas tarder et il m'enveloppe dans ses bras protecteurs. Je plonge dans les abysses de mes songes, m'attendant à y trouver du noir, mais des rêves désagréables pointent le bout de leur nez... 

Assise dans l'atelier, je regarde le Tony holographique pour l'énième fois. Il fait quelque chose que je ne l'ai jamais vu faire jusqu'ici. Il pianote distraitement sur une table, le regard fixé sur la caméra, comme s'il me voyait à travers l'écran. 

Tony- C'est de ta faute. 

Je déglutis avec difficulté. 

Tony- Tu m'as tué de sang froid. Tu m'as privé d'une vie. Tu m'as privé d'une famille!

Je laisse les larmes envahir mes yeux et dévaler mes joues. 

Tony- T'es qu'un monstre, Laéna Maximoff! Tu devrais crever!

Entendre ces mots sortir de la bouche du milliardaire m'ébranle au plus haut point. Je me met à trembler, des sanglots m'agitent de plus belle. Une panique grandissante s'empare de moi lorsque les doigts d'une des armures m'agrippent à la gorge et m'empêche de respirer. Je tente de me débattre, mais rien n'y fait. Je commence à voir trouble et ma respiration est sifflante, l'air se fait de plus en plus rare. Je vais mourir...

Je me réveille en sursaut, incapable de respirer, tremblante, en sueur. Mon cœur se débat dans ma cage thoracique et une veine bat furieusement à ma tempe. La porte de ma chambre s'ouvre sur Bucky. Il referme derrière lui et s'approche doucement de moi. 

Bucky- Eh...

Il s'assoit en tailleur face à moi et prend doucement mes mains entre les siennes. La crainte de le blesser revient en force. Je secoue la tête, cherchant encore mon air. Une de ses mains vient se poser sur ma joue et il plonge son regard dans le mien. Un regard plein d'inquiétude et de tendresse.

Bucky- Tout va bien, je suis là. C'est fini.

 Il chuchote doucement mon prénom et mon rythme cardiaque fait une ambardée supplémentaire. Je me calle sur sa respiration comme il me le demande et après quelques minutes, mon souffle est plutôt calme. Ses doigts caressent doucement ma pommette et un frisson me traverse. Tremblante de la tête aux pieds, je me rapproche de lui pour me glisser tout contre lui. Sa main métallique vient doucement jouer dans mes cheveux alors que je me détend un peu plus, inspirant son odeur réconfortante. Sa chaleur m'enveloppe alors que ses bras se referment délicatement sur moi. Il dépose un chaste baiser sur mon front et sa main de chair dessine des cercles dans mon dos. Je soupire et me laisse aller contre son torse. 

Bucky- Ça va mieux?

Je hoche la tête avant de me presser un peu plus contre lui. Mes sens sont enivrés par son odeur et sa proximité. Il se couche et je reste contre lui, ma tête posée sur son cœur, mes bras autour de son torse. Je me laisse aller au sommeil de nouveau alors qu'il fredonne doucement pour me calmer davantage.